Etape 96 - Amman
- Les trésors du musée de l'ancienne citadelle
Samedi 25 février 2023.
Avant de quitter la citadelle et de nous rendre au théâtre
romain, nous fisons un petit tour par le musée de
la citadelle, un peu vieillot, mais rapide à visiter.

Les collections sont présentées
chronologiquement du Néolithique à l'occupation romaine.

Les artefacts sont renseignés
en anglais. Parmi les œuvres notables figurent les
étranges statues anthropomorphes d'Ain Ghazal.

Elles sont âgées de 10
000 ans et font partie des plus anciennes idoles au monde. Le
corps est rudimentaire et abstrait, mais les détails des
visages sont remarquables.

On distingue très nettement
la bouche et les narines, mais surtout les yeux en relief,
peints en noir grâce à une incrustation de bitume.

La matière a été
modelée à la main sur un réseau de
branches de roseau ligaturées leur donnant leur structure
interne à la manière d‘un squelette.

Le plâtre dont elles sont composées
est ensuite cuit, attestant ainsi d'une maîtrise des hautes
températures. La statue bicéphale est la plus remarquable.

Au total, ce sont 15 statues du
même type qui ont été découvertes à
Ain Gazhal. Un exemplaire est prêté au Musée
du Louvre et un deuxième au Louvre Abu Dhabi.

A droite de la salle, des crânes
vieux de 7 000 ans proviennent de la cité antique
de Jericho, la plus ancienne ville au monde. Ils ont été
recouverts d'argile pendant un rite funéraire.

Le musée abrite également
une reproduction de la stèle de Mesha. Son texte
rédigé dans une variante du phénicien raconte
comment le dieu moabite Chemosh se mit en colère contre son
peuple pour s'être laissé séduire par Israël
et comment il est venu en aide au roi Mesha pour libérer
les Moabites du joug du peuple juif.

Cette stèle fut découverte
en 1868 par un missionnaire allemand dans le village de Dhiban.
Cette découverte suscita les appétits britanniques,
français et allemands pour en devenir propriétaire.

L'archéologiste français
Clermont-Ganneau parvint à faire l'empreinte de la stèle
avant que celle-ci ne soit détruite par les Bédouins
en colère devant la pression exercée par les Ottomans
pour que la stèle soit vendue aux Allemands. Un exemplaire
de la reconstitution de la « pierre de Moab » faite
à partir de fragments originaux partiels est détenu
par le Musée du Louvre.



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