Etape 3 - Jerash
- Le long dcardo Maximus jusqu'au Nymphée
Jeudi 16 février 2023.
On remonte encore la longue avenue du Cardo Maximus. J'en
profite un instant pour évoquer l'histoire de la cité
au temps de sa splendeur.

Pendant les deux premiers siècles
de notre ère, après la conquête de toute
la région par l'empereur Trajan, la ville s'enrichit considérablement
du fruit de ses plaines fertiles, sur fond de pax romana et grâce
aux roues commerciales.

Ses nombreux monuments édifiés
à cette époque témoignent de cette opulence.

Le programme archtectural de la cité
antique connut un grand boom à partir du IIe siècle
après Jésus-Christ.

Cela correspond plus ou moins à
la période de la visite de l'empereur Hadrien.

Puis c'est le déclin. Au VIe
siècle, les Byzantins détruisent une partie
des temples et édifient des églises.

Au VVe siècle, c'est au tour
des Perses de piller l'ancienne Gerasa. Ils sont suivis
de près par les Arabes.

Elle subit ensuite plusieurs tremblements
de terre, dont le plus dévastateur fut probablement
celui de 747-748, qui affecta violemment de nombreuses autres villes
de la région.

Le coup de grâce lui fut donné
par les affrontements entre Musulmans et Croisés
lors des Croisades, où le temple d'Artémis fut transformé
en forteresse par les Arabes.

L'ataberg de Damas tentera de redonner
vie à la cité antique en y édifiant
une forteresse que les Croisés de Beaudoin détruiront
au XIIe siècle.

Ensuite, Bédoins, Mamelouks
et Circassiens occuperont tour à tour les ruines qui
ne se diputent plus aujourd'hui que par les archéologues
et les touristes.

Les premières fouilles furent
effectuées dans les années 1920-1930 par les membres
de l'équipe américano-britannique de l'université
Yale, de l'American School of oriental research, et de la British
School of Jerusalem.

Après un coup d'arrêt
en 1938, les fouilles sont reprises dans les années
1980, notamment sous la forme d'un projet de coopération
international, faisant appel à des archéologues du
monde entier, le Jerash Archaeological Project.

Chaque équipe se vit attribuer
une portion du site à fouiller et à rénover.
L'équipe française, dirigée par Jacques Seigne,
s'occupe encore aujourd'hui de la rénovation du sanctuaire
de Zeus.

Voilà pour cette petite parenthèse
historique. Reprenons le cours de notre visite qui nous amène
au pied de l'imposant bâtiment des Nymphées.

Cette fontaine monumentale qui date
du IIe siècle, et dont il ne reste que la façade,
était autrefois décorée de stucs dans sa partie
supérieure et recouverte, entre autres, de marbre vert dans
sa partie inférieure.

L'immense vasque en calcaire
rose, bien conservée, date de l'époque byzantine.

e sanctuaire à deux étages
dédié aux nymphes de l'eau est l'un des bâtiments
les mieux conservés de l'ancienne Gerasa.

La construction du toit est frappante
: un demi-dôme avec un pignon brisé, qui s'arque
au-dessus d'une grande fontaine magnifique.

La façade de la fontaine
était divisée en niches qui abritaient des statues.

Certaines statues tenaient
de grands récipients d'où l'eau se déversait
dans le bassin de la Grande Fontaine.

Un système complexe
de canalisations amenait l'eau des environs.

L'étage inférieur du
nymphée était recouvert de marbre. Celui du
haut était orné de fresques, dont certaines sont encore
visibles.





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