Etape 85 - Wadi
Rum - Lever de soleil inoubliable au milieu du désert
Jeudi 23 février 2023.
Après cette petite balade à dos de dromadaire à
quelques encâblures de notre campement, place maintenant
à un petit moment de partage avec nos hôtes pour déguster
une tasse de thé autour d'un feu de camp improvisé.

Et une fois encore, mon frère
se distingue. L'un des bédouins le prend en sympathie
et le coiffe du kéfier traditionnel. C'est vrai que ça
lui va trop bien. Un vrai bédouin, mon frère !

Moi, par contre... Bref... En
attendant, nous profitons de ce moment autour du feu de camp pour
voir partir les premières caravanes de touristes.

Le soleil se lève peu à
peu sur le désert du Wadi Rum. L'aurore repeint de
rose et de violet l'horizon surchargé de la brume matinale.

Le soleil se lève à la
vitesse grand V. Derrière la silhouette des montagnes
qui nous font face, on le devine déjà pointer le bout
de son nez.

La lumière passe rapidement
du rose au rouge vif, tandis qu'au sol la brume blanche
s'étend comme un linceul au-dessus de la plaine désertique.

Puis de nouveau, la couleur change.
Le rouge passe de l'écarlate au vermillon, puis rapidement
de nouveau au rose tendre.

Un halo orangé trahit
la présence du soleil levant juste derrière la crête
de la montagne.

Enfin, le soleil apparaît. Quel
spectacle grandiose ! On a beau l'avoir vu mille fois se
lever, on reste toujours étourdi par tant de majesté.

A bien y réfléchir, on
comprend pourquoi tant et tant de civilisations en ont fait
un dieu ultime. Rien ne dépasse le soleil en ce monde, et
tous, nous sommes peu de choses.

Voilà donc notre dernière
matinée dans le Wadi Rum, et plus généralement
dans le désert jordanien. C'est le moment que je
choisis, tandis que le soleil se lève et découpe de
nouveau les silhouettes des premières caravanes de la journée,
pour vous parler un peu des bédouins.

Le nombre de bédouins diminue
sans cesse du fait de la politique de sédentarisation entreprise
depuis plusieurs décennies par le gouvernement jordanien.

Bien souvent, une tente noire
en poil de chèvre est installée à côté
d'une maison en dur, servant d'entrepôt, comme pour
rappeler au bédouin son ancienne vie nomade...

Toutefois, il reste encore en Jordanie
quelques irréductibles qui ne se sont pas pliés
au souhait du gouvernement, notamment dans le désert de l'Est
et celui du Sud.

Là, quelques dizaines de milliers
de bédouins nomadisent toujours et vivent encore
de l'élevage et du commerce... ayant abandonné ce
qui faisait autrefois leur force et leur principale ressource :
le pillage.

Dans le Wadi Rum, les bédouins
ne se résument plus qu'à une poignée
de familles qui résistent toujours et encore à l'envahisseur
: le touriste international !

Malgré leur grande fierté,
les bédouins sont très hospitaliers. En signe
de bienvenue, ils offrent toujours le thé, le café...
et un morceau de leur coeur.

Mais sachez que derrière beaucoup
de Jordaniens se cache un bédouin qui sommeille, et ce, partout
dans le pays. Vous serez étonné du sens de
leur hospitalité et du plaisir avec lequel ils vous proposeront
de partager avec vous leur pique-nique. Ils adorent ça !

Tous vouent encore une très
grande admiration à ceux qui résistent à la
modernité et dorment toujours dehors, même au plus
grand froid de l'hiver.

D'ailleurs, pour l'anecdote, la
garde personnelle du roi de Jordanie est composée d'authentiques
bédouins, choisis pour leur ardeur au combat autant que pour
leur fidélité.







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