Etape 39 - Au
château de Shawbak - Un des hauts lieux des croisades
Dimanche 19 février
2023. Lors de la fameuse première croisade de 1095,
quatre armées de chevaliers partent à la date
prévue. Celle de la Francie du Nord et de la Basse-Lorraine,
conduite par Godefroy de Bouillon suit la route du Danube.

La deuxième armée venant
des régions du Sud de la Francie, dirigée
par le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, et le légat
du pape, Adhémar de Monteil passe par la Lombardie, la Dalmatie
et le Nord de la Grèce.

La troisième, d'Italie méridionale,
commandée par le prince normand Bohémond gagne Durazzo
par mer. La quatrième, de la Francie centrale, dont
les chefs sont Étienne de Blois et Robert de Normandie passe
par Rome

Si les premières arrivées
se passent bien, au fur et à mesure que les troupes croisées
arrivent, les incidents se multiplient. Les croisés
se livrent à des pillages et à des violences.

L'empereur Alexis Ier Commène
cherche à obtenir un serment d'allégeance
de la part des chefs croisés, et à rendre à
l'empire toutes les terres qui lui appartenaient avant l'invasion
turque. La plupart acceptent.

Les croisés assiègent
Nicée qui est rendue en juin 1097 aux Byzantins. Ils
battent plusieurs émirs turcs en marchant à travers
l'Anatolie, traversent le Taurie, parviennent en Cilicie et mettent
le siège devant Antioche le 20 octobre 1097.

Mais, les croisés manifestent
de plus en plus d'ambitions territoriales pour leur propre compte.
Baudouin de Boulogne aide l'arménien Thoros à
secouer la tutelle turque à Édesse et devient son
héritier.

Le siège d'Antioche est long
et difficile. Les croisés développent un fort
ressentiment contre les Byzantins qu'ils accusent de double jeu
avec les Turcs.

Bohémond réussit à
faire promettre aux combattants qu'il prendrait possession
de la ville, s'il y entrait en premier et si l'empereur byzantin
ne venait pas lui-même prendre possession de la ville.

Grâce à une complicité
intérieure, il parvient à entrer dans la ville. Aussitôt
les assiégeants se retrouvent assiégés par
les Turcs et subissent un siège très éprouvant.

L'armée de secours, dirigée
par Bohémond parvient à vaincre les Turcs
sans l'aide de l'empereur. Les croisés s'estiment déliés
de leur serment de leur fidélité et gardent la ville
pour eux.

Pendant l'été, les chefs
croisés prennent le contrôle des places-fortes
dans les régions voisines d'Antioche.

L'historien arabe Ibn Al Athir rapporte
que de nombreux actes de barbarie ont été perpétrés
par de très nombreux croisés fanatisés. C'est
le cas lors de la prise de Maara (Maarat al'Nouman) où la
population est massacrée malgré la promesse de Bohémond
de laisser la vie sauve à ses habitants. « A l'aube,
les Franj arrivent : c'est le carnage. Pendant trois jours ils passèrent
les gens au fil de l'épée »

Mais le plus terrifiant reste ces actes
de cannibalisme rapportés par le chroniqueur franc Raoul
de Caen « A Maara, les nôtres faisaient bouillir des
païens adultes dans les marmites, ils fixaient les enfants
sur des broches et les dévoraient grillés »...

Ce terrible épisode contribue
à creuser entre les Arabes et les Franj un fossé que
plusieurs siècles ne suffisent pas à combler. Les
populations paralysées par la terreur ne résistent
plus et les émirs syriens s'empressent d'envoyer aux envahisseurs
des émissaires chargés de présents pour les
assurer de leur bonne volonté, leur proposer toute
l'aide dont ils auraient besoin.

L'armée ne prend la route de
Jérusalem qu'en janvier 1097. Les chrétiens
syriens indiquent la route la plus sûre aux chevaliers latins.
Ils descendent le long de la côte, prenant plusieurs villes.
Ils prennent Bethléem le 6 juin et assiègent Jérusalem
le lendemain.

Par une ironie de l'histoire, les
Arabes du vizir fatimide Iftikhâr al-Dawla avaient entretemps
repris la ville aux Turcs en août 1098.

Les croisés manquent
d'eau, de bois, d'armes et ne sont pas assez nombreux pour investir
la ville. Une expédition à Samarie et l'arrivée
d'une flotte génoise à Jaffa leur fournissent tout
ce qui leur manque.

Jérusalem est prise le
15 juillet 1099 après un assaut de deux jours.

Une fois les croisés entrés
dans la ville, de nombreux habitants furent tués
jusqu'au matin suivant. Le bilan humain varie selon les sources
: pour les auteurs chrétiens, 10 000 morts, pour les musulmans,
de 30 000 à 50 000.

Le gouverneur de Jérusalem s'était
barricadé dans la Tour de David, qu'il donna à Raymond
en échange de la vie sauve pour lui et ses hommes. Ils
purent se rendre à Ascalon avec la population civile musulmane
et juive survivante.











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