Etape 65 - Pétra
- La montée vertigineuse du djebel Al-Khubtha
Mardi 21 février 2023.
Tout le long de la voie processionnelle et de cette colée
de marches, on peut s'arrêter quand on le souhaite
pour admirer le panorama qui est absolument divin.

Très honnêtement, on se
croirait en plein far-west ! Et à tout vous dire, la lumière
de ce côté-ci du canyon est encore plus belle
que de l'autre, à moins que ce ne soit ces petits nuages
d'altitude qui viennent tamiser la puissance des rayons du soleil.

Toujours est-il que les arrêts
sont nombreux, et du coup, permettent d'effectuer la montée
sans avoir le nez dans le guidon et de profiter véritablement
du paysage grandiose de ces montagnes de gré.

Sur l'horizon, les cimes des montagnes
forment une barrière quasi infranchissables. Du coup,
on comprend pourquoi cette cité fut si longtemps inviolée,
car plus facilement défendable par les Nabatéens.

Nous continuons de monter. Et
le dénivelé des escaliers ne flaichit pas. ça
monte toujours sec.

Sur le chemin, on peut découvrir
ça et là quelques niches, des installations
rupestres de lieux sacrés, ainsi qu'une grande citerne autrefois
voûtée.

Après quarante bonnes minutes
de marche, on se retrouve enfin presque au sommet de la
montagne. La vallée de Pétra apparaît alors
dans toute sa dimension.

Puis on passe de l'autre côté,
et il semble un moment que nous contournons la montagne.

Et c'est bien ce que nous faisons !
Car à force de longer la falaise par le côté
opposé, on débouche, comme par miracle sur le sommet
du pan de montagne qui domine la place du Khazneh.

De là, la vue est tout à
fait étourdissante. La foule massée sur la
place ressemble à une colonie de fourmis.

La façade du Trésor,
déjà dans l'ombre, se dresse dans cet immensité
de gré rose.

Du coup, l'idée est maintenant
de se rapprocher au plus près de la falaise qui fait
face à la façade du Khazneh. Pour cela, on continue
tranquillement sur le chemin en contournant d'immenses blocs de
roche.

Tout près de là, un bédouin
a fait tourner à fond sa boîte de nit portative.
Reaggae et, chose étrange, du rap français ! Fanny
est aux anges.

Evidemment, mon frère se fait
aussitôt un nouvel ami (forcément, il a été
bédouin dans une autre vie !), et nous lui promettons
de revenir le voir sur le chemin du retour. Car le point de vue
sur le Khazneh ne se trouve plus qu'à une centaine de mètres
de là.

Enfin, nous touchons au but. La façade
du Khazney se trouve juste en bas. Mais pour avoir une vue
idéale... il faut entrer dans le café qu'un des Bédouins
a décidé d'investir juste à l'endroit où
il faut être pour prendre les meilleures photos du site !

Bon, alors quelque chose me dit que
les gens de l'Unesco ne doivent pas vraiment être enchantés
de voir ce café s'être installé juste
en face du plus beau monument de Pétra. En tout cas, Youssouf,
le bédouin du coin, a vraiment le sens des affaires. Deux
euros le café, trois euros le jus, c'est ça ou on
ne peut pas aller profiter de la vue !

Bon, du coup, je regarde mon frère
et ma petite nièce, et en un éclair, je prends ma
décision : "bon, je sais, ce n'est pas très
correct cette histoire-là, mais quitte à dépenser
de l'argent dans un café, je préfère le dépenser
là !" D'autant, je vous le rappelle, qu'on
vient de grimper pendant plus d'une heure pour arriver jusqu'ici.

Du coup, ni une ni deux, on rentre
sous la tente d'Ali Baba, et franchement... On ne va pas le regretter.
Youssouf est vraiment adorable. Sa boutique tourne à
plein régime, mais "l'hiver", comme il dit, "c'est
plus cool". Très bien alors, on commande notre jus et
voilà qu'on s'installe sur les divan en attendant notre tour
pour profiter de la vue.

A l'intérieur, c'est vraiment
sympa. Et le plus drôle, c'est qu'il n'y a pas la grande foule.
Quelque chose me dit que dans un mois, quand la peine saison
touristique battra son plein, ce ne sera pas la même histoire.
En attendant, on en profite ! On s'étale sur les coussins
et on profite de la vie... et de la vue !




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