Etape 56 - Monastère
de Pétra - Descente vertigineuse jusqu'à la ville
basse
Lundi 20 février 2023.
De retour sur le plateau, au beau milieu des montagnes qui
abritent le monastère, la vue sur l'ensemble du site est
absolument délicieuse.

La lumière est vraiment incroyable.
Elle repeint de de rose, de jaune et tout au fond, de bleu
les montagnes de gré qui domine la cité de Pétra.
Je rest supéfait par une telle beauté.

A côté de nous, les ânes
de nos bédouins préférés attendent
tranquillement qu'un groupe de touristes se décide à
les monter pour redescendre dans la vallée.

Pour notre part, ce sera sans nous.
Pas question de remonter sur ces ânes de malheur.
Aucune envie de mourir dans un ravin au-dessus de Pétra !

Au retour, il faut compter
850 marches et une trentaine de minutes pour redescendre jusqu'à
la ville basse.

Enfin, j'écris 850 marches,
mais les chiffres varient d'un guide à l'autre. Pour
le Routard, elles sont au nombre de 788 !

Mais les escaliers sont assez
faciles et entrecoupés de portions plutôt planes.
Tant mieux pour les genoux !

En cours de route, on peut
apercevoir de nombreuses grottes dispersées dans les flancs
de la montagne.

Les marbrures et les roches
de toutes les couleurs ressemblent presque à de l'écorce
de bois.

En cours de route, on passe
sous un énorme roc coincé en travers d'une gorge.
Impressionnant !

La descente est sinueuse et
vertigineuse, tout comme les ravins qui bordent le chemin.

Certains passages sont très
étroits et il faut faire très attention... surtout
quand on croise les ânes qui montent les touristes et qui
pourraient nous faire basculer dans le vide !

Un peu avant l'arrivée dans
la vallée, on peut également apercevoir une
tombe qu'on appelle aussi le triclinium aux lions où deux
beaux lions sculptés veillent à l'entrée.

Je veux profiter de cette descentre
dans la vallée pour faire une petite parenthèse
historique. Car depuis que j'ai commencé à aborder
ce séjour à Pétra, je ne vous ai toujours pas
parlé de l'historie de ce site.

Un peu d'historie donc. Ce
peuple des Nabatéens apparaît entre le VIe siècle
et le IVe siècle avant J.-C.

Nomades bien entendu, comme beaucoup
de peuples du Proche-Orient à l'époque de la domination
assyrienne et babylonienne, ils viennent de la péninsule
arabique et profitent des troubles entre Babyloniens et Perses achéménides
pour s'infiltrer.

Ils commencent à s'installer
à Gaïa près du wadi Musa, puis à
Pétra où ils se sédentarisent et commencent
à commercer la myrrhe, l'encens et les épices.

Bonne pioche, car non seulement les
Egyptiens raffolent de la myrrhe, mais également
les Grecs, puis les Romains, grands consommateurs de tous les produits
de luxe venus de l'Orient.

Ce commerce juteux va faire la richesse
des Nabatéens qui vont organiser des caravanes à
travers le désert arabique pour ramener les produits aux
portes de l'empire romain.

Qui plus est, les Nabatéens
possèdent le monopole de la production d'asphalte
(déjà des rois du pétrole !) recueilli dans
la mer Morte, qui servait notamment à l'embaumement des corps.

La foreteresse naturelle de Pétra
va alors leur servir d'entrepôt pour leurs marchandises,
constituant une position stratégique au débouché
de toutes les routes caravanières.

Cette cité cachée, à
l'abri des regards indiscrets, va leur permettre de contrôler
rapidement les routes, du Yémen au port du Levant de Gaza,
de la Syrie jusqu'à l'Arabie, et de l'Egypte à la
Mésopotamie.

C'est la raison pour laquelle on
retouve l'empreinte des Nabatéens dans tout le territoire
de la Jordanie.

L'activité commerciale a rapporté
aux Nabatéens des revenus considérables et
Petra est devenue le centre de leur richesse.

Contrairement à leurs ennemis,
les Nabatéens étaient habitués à vivre
dans les déserts arides et ont pu repousser les attaques
en profitant du terrain montagneux de la région.

Ils étaient particulièrement
habiles dans la récolte de l'eau de pluie, l'agriculture
et la sculpture sur pierre.

Petra a prospéré au 1er
siècle après JC, lorsque sa structure Al-Khazneh
- supposée être le mausolée du roi nabatéen
Aretas IV - a été construite, et sa population a culminé
à environ 20.000 habitants.

Bien que le royaume nabatéen
soit devenu un État client de l'Empire romain au
premier siècle avant JC, ce n'est qu'en 106 après
JC qu'il a perdu son indépendance.

Petra est tombée aux
mains des Romains, qui ont annexé Nabataea et l'ont rebaptisée
Arabia Petraea.

L'importance de Petra a diminué
à mesure que les routes commerciales maritimes ont
émergé et après qu'un tremblement de terre
en 363 a détruit de nombreuses structures.

À l'époque byzantine,
plusieurs églises chrétiennes ont été
construites, mais la ville a continué de décliner
et, au début de l'ère islamique, elle a été
abandonnée à l'exception d'une poignée de nomades.

Il est resté inconnu du monde
occidental jusqu'en 1812, lorsque le voyageur suisse Johann
Ludwig Burckhardt l'a redécouvert.





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