Etape 92 - Amman
- A la découverte de l'ancienne citadelle romaine
Samedi 25 février 2023.
Ce voyage en Jordanie est passé trop vite. Voici déjà
le dernier jour arrivé. Et pour ces derniers moments passés
ensemble avec mon frère et sa fille, j'ai choisi de les emmener
visiter Amman... Et bien sûr sa citadelle romaine.

A voir Amman aujourd'hui, on peine
à imaginer que la Philadelphie de l'Antiquité
est l'une des plus vieilles villes du monde, avec Damas et Jéricho.

A l'exception du centre historique,
le quartier le plus animé, le reste de la ville ressemble
à une capitale moderne d'où se dégage une certaine
harmonie architecturale.

Un décret royal incite en effet
les propriétaires à mener à terme tout
projet de construction et à utiliser des parements en pierre
de taille.

Amman fait aujourd'hui figure de ville
champignon. Dans les années 1920, elle n'était
encore qu'un simple village. Un siècle plus tard, elle abrite
quelque trois millions d'habitants.

Et pour cause, cette métropole
immense a dû faire face à de brusques accroissements
de population : d'abord les rapatriés de la Guerre
du Golfe en 1991, puis les réfugiés Irakiens en 2003,
et depuis 2011 et les révoltes arabes, les Lybiens et les
Syriens venus chercher refuge en Jordanie.

Depuis, les projets immobiliers explosent,
les grues et les chantiers se multiplient, tout comme les embouteillages
qui rendent la vie impossible aux habitants.

Du coup, pour éviter le stress,
rein de mieux que de prendre un peu de hauteur pour emmener
ma petite famille dans les pas de l'ancienne Philadelphie dont les
ruines s'étalent sur plusieurs hectares. Une visite immanquable.

Le site fut vraisemblement occupé
plus de 2.000 ans avant notre ère. La ville tient
son nom des Ammonites, peuple descendant de Lot, qui se serait établi
là, probablement au XIIIe siècle av. J.-C.

Leur capitale, si l'on en croit la
Bible, s'appelait Rabbat Ammon. A l'époque biblique,
la cité est protégée par d'imposantes tours,
car le petit royaume est souvent en guerre avec ses voisins, à
commencer par le peuple de David.

Ce dernier, amoureux de la
belle Bethsabée, hélas mariée, profite d'ailleurs
du siège de la capitale ammonite pour se débarrasser
du mari importun...

David fait d'une pierre deux coups
(comme avec Goliath), puisque les Ammonites deviennent ses
esclaves.

Ils recouvrent bientôt leur liberté,
mais de nouveaux ennemis menacent. D'abord les Assyriens,
qui les gouvernent un temps, puis les Babyloniens : Nabuchodonosor
leur porte un coup fatal après avoir pris Jérusalem.

Sous Ptolémée II, Philadelphe,
au IIIe siècle av. J.-C., Rabbat Ammon est naturellement
rebaptisée Philadelphie.

Alors arrivent les Romains, Pompée
ayant décidé de conquérir la Palestine. Philadelphie
devient membre de la Décapole, association d'une dizaine
de cités (Jeresh, Pella, Gadara, Damas... voulées
au culte héllenique et romain.

Entre-temps, la ville est occupée
par les Nabatéens, , qu'Hérode le Grand se
fait une joie de mettre à la porte.

Annexée à l'empire romain
au Ier siècle, comme tout le royaume nabatéen, la
future Amman va alors prospérer pendant plus d'un siècle,
grâce au commerce des caravanes.

Il faut dire que les occupants ont
eu la bonne idée de construire une voie qui relie la ville
au port d'Aqaba. C'est de cette époque que datent
les vestiges romains de l'ancienne citadelle.

Un empire chassant l'autre, Philadelphie
devient ensuite un évéché à l'époque
byzantine. Adieu théâtre, forums et temples...

Puis l'Islam prend la relève
: en 635, les Arabes prennent la ville, et rebaptisent Philadelphie
Amman.

Leur succèdent ensuite les puissants
Omeyyades, jusqu'en 750. Amman perd ensuite toute importance
et reste dans les oubliettes de l'histoire jusqu'au XIXe siècle,
quand les Ottomans décident de peupler la ville avec des
Circassiens de confession musulmane, auparavant déportés
de Russie.

Mais c'est après la Première
Guerre mondiale qu'Amman redevient une capitale ; quand
une fois les Turcs chassés par Lawrence d'Arabie et ses armées
bédouines, le chef Hussein, en accord avec Churchill, décide
d'y établir le siège du gouvernement nationaliste
arabe.






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