Etape 42 - Pétra
- Une longue marche à travers le Siq
Lundi 20 février 2023.
Enfin, nous y sommes ! Nous sommes à l'entrée
du siq de Pétra, cette longue gorge étroite qui mène
jusqu'à la ville nabathéenne.

Bonne nouvelle, j'ai réussi
à convaincre mon frère (ma nièce n'a pas besoin
d'être convaincue !) de se lever de bonne heure pour
visiter le site. Et pour cause, c'est une longue journée
de marche qui nous attend, une très longue journée.

Car avant de décrire ce site,
ce long corridor étroit taillé à même
dans la roche, il me faut avant tout prévenir mes lecteurs
: attention, visiter Pétra n'est pas de tout repos !

Ne vous imaginez surtout pas
pouvoir visiter Pétra en un après-midi, voire en un
jour : c'est tout à fait impossible ! Inenvisageable tellement
ce site est gigantesque.

Pour visiter Pétra, il vous
faudra passer au moins deux jours pleins, voire une après-midi
de plus. Et surtout, ménagez vos forces, car il vous
faudra marcher, marcher, et encore marcher.

C'est la raison pour laquelle je ne
saurais trop vous recommander de visiter Pétra en hiver.
Clairement, il n'y a pas meilleure saison pour randonner
dans cette ville isolée en plein désert.

Février, comme nous l'avons
fait, est très certainement la meilleure saison pou se rendre
à Pétra : vous allez pouvoir randonner sous
des températures clémentes : entre 23 et 25 degrés.
Idéal. Et presque trop chaud déjà.

Alors vous me direz : mais pourquoi
randonner ? Tout simplement parce que vus n'aurez pas le choix.
Si vous souhaitez voir les plus beaux points de vue de la
villa antique, il vous faudra marcher pendant des heures. Alors
imaginez-vous sous les températures caniculaires qui s'abattent
sur la région dès le mois de mars...

Deuxième recommandation : ne
négligez pas l'intendance : de bonnes chaussures
de marche, de l'eau (au moins deux litres !), de quoi manger sur
le chemin. Et enfin, partez de bonne heure, avant que la foule des
tours-opérators ne prenne d'assaut l'esplanade du Trésor
( la seule partie du site accessible, puisque située à
la sortie du siq).

Voilà, ceci dit, il est grand
temps de partir. Pour notre part, nous sommes partis autour
de 8 heures du matin : à mon sens, un poil trop tôt,
mais bon, il vaut mieux partir trop tôt que trop tard...

Pourquoi ? Parce que votre objectid
sera de pouvoir observer la façade du Trésor quand
elle sera éclairée par le soleil. Et ceci nécessite
une organisation sans faille. Trop tôt : il vous faudra
attendre (ou pas, certains n'ont pas attendu et sont partis à
l'assaut immédialement des autres chemins de randonnée).
Trop tard : il vous faudra revenir le lendemain pour assiter à
ce petit miracle de la lumière blonde sur la façade
du Trésor.

Pour être à l'heure, à
la bonne heure, il vous faudra vous renseigner auprès de
votre hôtelier, ou bien auprès de guides si
vous en croisez sur votre chemin. Mais sachez que cette heure varie
bien évidemment avec les saisons, selon que le soleil est
plus ou moins haut dans le ciel.

Prenez donc vos précautions.
Le seul indice que je puisse vous donner, c'est qu'en hiver, en
ce mois de février, l'idéal est d'être
face à la façade du Trésor autour de 10 heures
du matin. Là, vous assisterez à ce vrai miracle de
la nature.

Du coup, nous sommes partis un pil
trop tôt, avec au moins une bonne trentaine de mnutes
d'avance et nous avons dû attendre sur place que le miracle
se produise... Mais bon, ceci est une tout autre histoire.

Parlons maintenant du siq :
c'est l'accès principal à la ville de Pétra,
caché dans les montagnes.

Un arc monumental qui s'est
écroulé en 1895 et dont on devine aujourd'hui à
peine le butées garnie de niches, enjambait l'entrée
du siq proprement dit.

Cette cassure longue de 1,2 km,
profonde d'une centaine de mètres, est large par endroits
de 3 m seulement et de 16 m au maximum.

Elle fut creusée par le torrent
que les Nabatéens détournèrent pour
pouvoir emprunter cette gorge, voire stratégique facile à
défendre.

Devenu voie d'accès au coeur
de la cité, mais aussi parcours de processions, le siq était
pavé : les dalles antiques sont conservées
sur quelques tronçons, le reste a été recouvert
par un bétonnage léger, lors d'un programme d'aménagements,
histoire de rendre la marche des touristes plus aisée...

La progression dans cet impressionnant
canyon ressemble assez à une quête initiatique, pleine
de suspense.

C'est d'ailleurs cette tension que
l'on ressent parmi tous les touristes qui remontent pas
à pas le siq jusqu'au Trésor.

On passe alors des grés blancs
aux grés rouges, en traversant plusieurs coupures
transversales, où les barrages de retenue ont été
refaits pour empêcher l'inondation du Siq.

Les extraordinaires couleurs du site
sont dues à la présence d'oxydes métalliques
piégés dans les grés : oxydes de ferpour les
couleurs rouge ou jaune, de cuivre ou de cobalt pour le bleu, de
soufre pour l'ocre, de noir pour le manganèse.

Il y en a autant à voir à
l'extérieur qu'à l'intérieur : impossible
en effet de manquer ces véritables tableaux naturels de tous
styles qui ornent les cavités, galeries et anciens tombeaux.

Mais ces couleurs fabuleuses sont aussi
les signes de l'incidieux processus d'érosion que
subit le site, dû au temps et au mauvais temps.

Ajoutons à cela l'usure accélérée
des roches due au passage répétitif des milliers
de touristes quotidiens ainsi que la fragilisation des sols par
les aménagements touristiques, et l'on comprend aisément
le danger qu'encourt Pétra.

L'effondrement d'un pan de
paroi du Siq en 2009 et d'une chambre funéraire en 2010
ne sont peut-être que les premiers incidents d'une longue
série si rien n'est entrepris d'urgence.

Des études préliminaires
ont été réalisées et certains travaux
de consolidation et de sécurisation ont déjà
commencé.

Or, le budget se révèle
colossal. Cela explique peut-être l'augmentation vertigineuse
du tarif d'entrée du site (60 JD pour trois jours en 2023).



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