Etape 13 - Jordanie
- Au pied de la forteresse médiévale d'Ajloun
Vendredi 17 février
2023. Après notre visite de Gerada et de l'ancien
village ottoman d'Umm-Qays, nous remettons le cap vers le sud. Pas
trop loin tout de même : direction la forteresse médiévale
d'Ajloun.

A 20 km au nord-ouest de Jerash se
dresse la forteresse d'Ajloun. On est déjà
à la lisière de la vallée du Jourdain, comme
l'indique le paysage verdoyant de pins et d'oliviers, mais tout
de même à 1.600 mètres d'altitude.

Mais la vraie gloire d'Ajloun est sa
forteresse médiévale, bâtie sur une colline,
un peu à l'écart de la ville.

Depuis le pied de la forteresse, il
sera bientôt possible de rejoindre la colline d'en face en
empruntant un téléphérique. En attendant,
c'est en se garant à proximité que nous avons pu accéder
à cet incroyable château.

Cette imposante forteresse, malgré
ce que l'on peut imaginer de prime abord, ne fut pas bâtie
par les Croisés, mais par un neveu de Saladin, qui, au XIIe
siècle, face à l'avancée des Croisés,
décida de bâtir ici ce château fort, agrandi
plus tard au cours du XIIIe siècle.

C'est l'unique exemple en Jordanie
d'architecture médiévale entièrement
conçue par les Arabes.

On a découvert récemment
que ce château avait été bâti
sur les ruines d'un ancien monastère.

On comprend vite l'intérêt
stratégique de la forteresse : située à
une altitude de 1.100 mètres, elle domine la vallée
du Jourdain tout en offrant un panorama imprenable sur les monts
de Judée et le mont Tabord à l'ouest, le plateau du
Golan et Umm-Qays au nord.

En outre, elle assurait le
contrôle des mines de fer toutes proches, alors utilisées
pour fabriquer des armes.

Détruites par les Mongols au
XIIIe siècle, la forteresse fut à nouveau utilisée
par les Mamelouks comme greniers à grains, puis à
partir du XVIe siècle, les Ottomans s'en servirent comme
d'une base militaire, avant de lui préférer le château
de Damas.

Une cinquantaine de soldats y tenaient
garnison. C'est le Suisse Burckhardt (à qui on doit
aussi la redécouverte de Petra) qui l'a dévoilée
en 1812.

Elle résista bien aux
tremblements de terre de 1837 et 1927 et subit un lifting dans les
années 1930.

Cette place forte mérita sa
réputation d'invincibilité : d'abord on note
de profondes douves sèches surplombées par d'épaisses
murailles. Les envahisseurs n'avaient qu'à bien se tenir...
à distance.

Détail astucieux : le
pont-levis ne se levait pas mais se baissait, obstruant l'accès
de la seule et unique entrée.

Vient ensuite une barbacane à
trois portes défensives : remarquez les meurtrières
intérieures, pour surprendre les ennemis qui auraient pu
s'infiltrer.

Juste après la troisième
porte, un petit musée expose quelques objets découverts
dans la région, de l'âge de bronze à la période
mamelouke (XIIIe-XVIe siècle).

Dans la salle, en face de la troisième
porte, quelques boulets de canon en pierre que l'on catapultait
enflammés sur l'ennemi.

Il faut rappeler que les Arabes étaient
à l'époque bien meilleurs artificiers et chimistes
que les Européens.

Les boulets étaient cousus
dans des peaux de bête que l'on remplissait de poudre, les
transformant ainsi en véritables bombes.

Un passage relie ensuite la
section ouest à la section Est de la forteresse. On trouve
dans cette ailes la tour Aybak (du nom d'un gouverneur mamelouk).

Une ancienne mosquée émerveillera
les amateurs d'architecture. Très bel appareillage
des pierres et élégantes voûtes en croisées
d'ogives.




|