Etape 9 - Jordanie
- Arrrivée dans la cité antique de Umm-Qays
Vendredi 17 février
2023. Et bien voilà, nous sommes arrivés
sur le site d'Umm-Qays de bon matin. L'avantage d'être
sur place de bonne heure est non seulement d'éviter la foule
des cars de touristes (même s'ils sont moins nombreux dans
cette partie nord du pays), mais aussi et surtout de profiter de
la belle lumière du matin pour réaliser des photos.

A ce sujet-là, je crois que
j'ai réussi à convertir ma nièce Fanny,
qui me parle maintenant de la "Golden Hour". Du coup,
comme elle aime à le dire : "Ohlalalala... C'est beau".

Du coup, ce matin, à voir le
nombre de voiture garée sur le parking, la nôtre, celle
du gardien, et une autre encore, quelque chose me dit que nous allons
pouvoir profiter à plein de cette belle visite sans être
dérangé par la foule.

En plus, le ciel est vraiment dégagé
ce matin, du coup on a une vue exceptionnelle sur le site
qui offre un des plus beaux panoramas de la Jordanie.

C'est au pied de la ville ottomane
d'Umm-Qays que le cité antique de Gadara fut fondée
au IVe siècle avant Jésus-Christ par les Macédoniens.

Le décor du site, sublime,
vaut largement autant que l'intérêt du site antique.

Du haut de la colline, on profite
d'un point de vue extraordinaire et non moins stratégique
sur le lac de Tibériade et le plateau du Golan, tout en ressentant
l'extraordinaire sérénité de ce lieu chargé
d'histoire.

Au pied de la ville ottomane de Umm-Qays,
construite à la fin du XIXe siècle, la cité
antique de Gadara se révèle assez différente
de Pella d'un point de vue archéologique.

Le décor du site, comme je l'ai
dit, vaut largement autant que ses vieilles pierres. Du
haut de la colline, on domine à la fois le lac de Tibériade,
la vallée du Yarmouk, celle, plus au sud, du Jourdain, et,
au nord, le plateau du Golan qui fut le théâtre de
tant d'affrontements au cours de l'histoire.

Ce lieu stratéique fut donc
fondé au IVe siècle par les Macédoniens,
qui intéressa les Séleucides (lesquels y restèrent
une centaine d'années, à partir de 198 avant J.-C,
puis les Nabatéens, et bien sûr les Romains.

Quelques années avant que Jésus
ne vienne y chasser ce cochon de Satan, Pompée et
Hérode le Grand en avaient fait une fastueuse cité
de la Décapole, ensuite rattachée à la province
romaine de Syrie.

Mais pourquoi ce fameux "cochon
de satan" ? Car d'après les Evangiles, Jésus
est passé à Gadara.

Saint Matthieu, Saint Marc et Saint
Luc racontent comment le Christ vainquit Satan, qui avait
pris possession d'un homme.

Jésus accepta qu'une fois
hors du corps humain les démons entrent dans ceux d'un troupeau
de cochons.

Sitôt "habités",
les porcins se jetèrent du haut de la falaise et
périrent noyés dans le lac de Tibériade.

L'homme fut certes guéri, mais
les fermiers furent moins enthousiastes : et pur cause, ils avaient
perdu dans l'affaire toutes leurs bêtes !

Du coup, ces fermiers prièrent
aussitôt Jésus de quitter leurs terres et d'aller voir
ailleurs.

La ville est également
connue pour ses poètes et ses philosophes, dont l'épicurien
Philodème.

En 636 après Jésus Christ,
Gadara passa sous domination islamique.

Puis la ville disparut des conversations
: elle fut ainsi rarement évoquée lors des
Croisades.

On peut dire que de la période
médiévale à la deuxième moitié
du XIXe siècle, elle ne connut guère de développement
ni de constructions.

Quelques tremblements de terre achevèrent
même de faire tomber l'ancienne cité romaine.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe
siècle qu'Umm-Qays va connaître un renouveau. A
cette époque, les autorités ottomanes favorisent le
développement économique de la région.

Une nouvelle classe d'agriculteurs
émerge à cette occasion et certains s'installent carrément
sur l'Acropole, en y édifiant des demeures cossues...




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