Etape 45 - Trésor
de Pétra - L'attente du soleil avant la délivrance
Lundi 20 février 2023.
Parlons maintenant de ce fameux Khazneh, le trésor
du Pharaon, le plus beau et le plus connu des monuments de Pétra,
haut de 43 mètres et entièrement sculpté dans
la roche.

Comme je l'ai dit, il faut absolument
le voir le matin, quand le soleil éclaire sa façade
sculptée. Car c'est à ce moment-là que vous
remarquerez que sa pierre... est rose.

Les archéologues continuent
à s'interroger sur sa fonction et sur la date de
sa création.

S'agit-il d'un temple funéraire
ou d'un tombeau, probablement réalisé pour un roi
ou pour un couple royal... Comment savoir ?

Les datations ont varié entre
le 1er siècle av J.-C. et le IIe ap. J.-C. ; on opte plutôt
aujourd'hui pour le 1er siècle ap. J.-C.

La richesse de la façade contraste
avec la nudité de l'intérieur (qui ne se visite pas
!) : trois chambres funéraires aux parois creusées
et semblant tracées au fil à plomb.

Deux mots sur cette splendide et célèbre
façade : la partie supérieure au fronton brisé
est couronnée d'aigles et centrée sur une tholos (un
monument circulaire) surmontée de la fameuse urne, qui n'est
autre qu'un symbole funéraire.

Parmi les personnages sculptés,
on devine au centre une figure féminine tenant une
corne d'abondance (déesse égyptienne Isis, très
à la mode à l'époque gréco-romaine,
ou Tyché, la Bonne Fortune, ou une reine).

De chaque côté de cette
déesse se tiennent des Amazones brandissant une hache,
ainsi que des Victoires ailées.

Pour compléter, on devine Castor
et Pollux qui guident les âmes debout près de leur
cheval, se dressant entre deux colonnes latérales, dans la
partie inférieure du monument.

Cette partie inférieure est
couronnée d'une frise et d'un fronton, orné d'un buste
très érodé sur fond de rinceaux végétaux,
surmontées de sculptures brisées : au centre,
la coiffe d'Isis et sur les côtés, des lions dont les
têtes ont été retrouvés lors de fouilles
archéologiques.

Sur les côtés de la façade,
on distingue deux rangées parallèles d'encoche
bordant le Khazneh. Il s'agirait de traces d'appuis laissés
par les ouvriers lors de la réalisation de la façade.

D'ailleurs, il faut savoir comment
ces monuments ont été taillés dans le gré
de la montagne...

D'après les dernières
études, les ouvriers auraient tout simplement commencer
à tailler les blocs, du haut vers le bas, pour sculpter au
fur et à mesure la façade.

En procédant ainsi de la sorte,
dans un pays où le bois était aussi précieux
que l'or, et donc absolument impossible à utiliser
pour monter un échafaudage, les ouvriers commençaient
par dégager un espace suffisant au sommet de la future façade
pour travailler, à hauteur d'homme, la pierre. Et ainsi de
suite, jusqu'aux dernières marches des escaliers.

Quant au tombeau, il était fermé
par une colossale porte en bois, évidemment aujourd'hui
disparue.

Les encoches pour les gonds subsistent
sur le seuil, ainsi qu'une grande coupe décorative (cupule)
centrale, destinée à des sacrifices ou à des
libations.






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