Etape
110 - Bulgarie - Le somptueux monastère de Troyan
Dimanche 4 juillet 2021. Dernière
étape de mon voyage en Bulgarie : le monastère
de Troyan, un des joyaux architecturaux du pays. J'ai la gorge serrée.
Demain, mon voyage s'achève... ou plutôt se poursuit
dans la Grèce voisine.

Le monastère de Troyan (dit
Troyanski) est le plus grand monastère orthodoxe
dans la montagne du Balkan et le troisième plus grand monastère
bulgare.

Il se situe à 10 km
au sud-est de la ville de Troyan, au pied du versant Tchoukarka.

Le monastère est dédié
à Sainte Marie. Vous pouvez l'atteindre facilement
en voiture en suivant le chemin entre Lovetch et Pleven.

La ville la plus proche est Apriltzi.
Les paysages sur la route qui mène vers le monastère
de Troyan depuis Apriltzi sont particulièrement beaux.

Vous pouvez l'atteindre facilement
depuis la route principale Sofia - Veliko Tarnovo, des panneaux
indiquent la bifurcation à prendre.

Les origines du monastère de
Troyan remontent vers l'an 1600 lorsqu'un moine et son disciple
s'établirent sur ces lieux.

Un simple chalet en bois résumait
toute la sainte présence monastique.

Peu de temps après leur arrivée
leur présence attira d'autres moines et la communauté
monastique se forma au fur et à mesure.

Le monastère qui se forma
fut dédié à Sainte Marie après le passage
d'un moine du mont Athos (en Grèce), parti en pèlerinage
vers la Roumanie et qui transportait avec lui une icône de
la Vierge.

Après un court séjour
au monastère il voulut poursuivre son chemin mais
à plusieurs reprises il perdait l'icône peu après
son départ et la retrouvait invariablement au monastère.

Ceci fut interprété comme
un signe et l'icône fut donnée au monastère
de Troyan, qui en conséquence, en adopta le nom.

Le monastère de Troyan
s'agrandit au fur et à mesure.

Vers l'an 1650, il fut attaqué
et saccagé par une bande de brigands turques.

Le doyen des moines fut alors assassiné.
Les moines qui se succédèrent à la
gestion du monastère de Troyan effectuèrent des travaux
et des agrandissements successifs, en fonction de leurs moyens et
de ce qui était faisable sous le pouvoir ottoman.

Même si dans l'Empire ottoman
la tolérance religieuse était officiellement respectée,
loin du sultan les bey et les populations musulmanes locales la
toléraient variablement.

Ainsi divers prétextes
étaient utilisés pour empêcher ou diminuer l'expression
religieuse chrétienne.

Pour cette raison beaucoup d'églises
anciennes sont enfoncées profondément dans le sol
d'où le toit dépasse parfois d'un mètre seulement.

Agrémenter une église
d'un clocher n'était pas envisageable. A l'origine tout était
construit en bois.

En l'an 1771 le moine principal
Hristofor dota le monastère de canalisation et d'eau potable.

Le même encore, bâtit
10 ans plus tard la nouvelle église monastique, en pierre.

En 1820 le moine principal Partenii
érigea une enceinte en pierre autour du monastère
mais le pacha de Vidin (Dervich pacha) l'accusa de construire une
fortification à des fins rebelles et ordonna son emprisonnement.

Le moine fut écroué
dans la prison de Lovetch pendant quelques mois.

En 1830 et après de longs efforts
les moines réussirent à mettre officiellement
un terme à l'ingérence dans leurs affaires des moines
grecques de Lovetch, de qui le monastère de Troyan dépendait
directement jusqu'alors.

Un statut spécial leur fut
accordé par la patriarchie de Constantinople et le monastère
s'en référait directement pour les questions le concernant.

Ceci était un réel
coup de tonnerre à l'époque sachant que l'indépendance
de l'Église bulgare du clergé grec ne s'est effectué
qu'en 1870.







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