Header image  
Des images et des souvenirs  
  
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Bulgarie - De Sofia à la Mer Noire - Juin 2021

Etape 96 - Arbanassi - Sous les voûtes colorées de l'église des archanges

Dimanche 4 juillet 2021. Je poursuis ma publication de mes photos des fresques de l'église des Archanges et je continue mon histoire de cet incroyable village d'Arbanassi.

Pendant le Moyen Age, Arbanassi fut un village riche grâce à ses activités artisanales et commerciales qui allèrent bien au-delà de sa région.

Le village exportait du bétail, de peaux animales, de la graisse animale, des produits en cuivre, des produits de l'orfèvrerie, du savon, de la production de soie.

Les commerçants d'Arbanassi transportaient leur marchandise dans tout l'empire ottoman et certains seraient parvenus à aller même jusqu'aux Indes.

Les XVIIe et XVIIIe siècles marquèrent le pic de cet essor économique.

Une partie des habitants était riche et les maisons des commerçants furent somptueuses de façon qu'elles devinrent une référence en matière architecturale.

Équipées d'une vaste cour cachée par une haute enceinte en pierres, telle une fortification, l'intérieur en fut richement décoré.

Certains planchers étaient couverts de carrelage en terre-cuite, des plafonds suspendus en bois sculpté agrémentaient les pièces mais aussi des placards encastrés, des toilettes et salle de bain à l'intérieur.

Le meilleur exemple qui nous est parvenu est la maison Kostantzaliéva, la plus grande et la mieux conservée, transformée en musée. Une autre est la maison Hadji-Iliéva.

A cette époque le village comptait plus de 1 000 maisons.

La prospérité d'Arbanassi se remarquait aussi par ses cinq églises, richement décorées en fresques de grande qualité. Deux monastères bordaient le village.

L'opulence d'Arbanassi et les murs épais de ses maisons ne le mirent pas à l'abri des assauts des bandes des Kardjalii entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle.

Le village en fut totalement dévasté lors de trois attaques en 1792, 1798 et 1810.

Pillé et incendié, les habitants pourchassées et assassinés.

Les épidémies de la peste noire et du choléra se sont rajoutées peu après pour anéantir complètement le village.

Arbanassi retourna à la vie au fur et à mesure après 1810 avec l'arrivée de migrants de la région d'Eléna et de Tryavna.

En revanche il ne regagna plus ni sa notoriété ni sa richesse.

Ses habitants nantis l'avaient quitté en fuyant vers la Roumanie ou vers la Russie.

En 1839, Arbanassi se vit retirer les privilèges dont il bénéficiait auparavant.

Fait curieux, Arbanassi ne disposait pas de noms de rues jusqu'en... 2010.

Seulement quelques bâtiments étaient numérotés. Et il n'en avait jamais eu.

L'administration de Véliko Tarnovo décida de nommer les 6 places et les 38 rues à des personnages historiques (essentiellement locaux) et à des références de la période du Renouveau du XIXe siècle.

Ainsi la place centrale se nomme depuis Ilarion Dragostinov, en honneur d'un habitant d'Arbanassi devenu figure nationale grâce à sa participation dans le comité révolutionnaire central bulgare qui a conduit à l'insurrection d'avril 1876.

Une rue est nommée Velda Babekova - une Lituanienne qui avait épousé un Bulgare et fut la première à étudier les fresques des églises d'Arbanassi.

Une autre est nommée à Marco Marioti - Italien, tailleur de pierres qui a contribué à la popularité d'Arbanassi.

Notons aussi la rue Zagorié, nommée ainsi à la plus ancienne appellation connue d'Arbanassi.

Le fait d'attribuer des noms aux rues a obligé les 350 habitants à changer de carte d'identité et de permis de conduire.

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations