Etape
87 - Cap Kaliakra - A l'extrémité du promontoire rocheux
Samedi 3 juillet 2021. Arrivé
à la pointe du promontoire rochaux, on découvre
une croix dressée devant la mère par laquelle on accède
par une petite volée de marches étroites où,
de coutume, les touristes se succèdent pour se prendre en
photo... Mais là, Covid oblige, je suis quasiment le seul
sur le site. Elle est pas belle, la vie !

Kaliakra se distingue par les
différentes fortifications des époques hellénistique
et byzantine.

Au XIVe siècle, le despotat
de Dobroudja éleva ici sa capitale, avec citernes, donjon,
ville et fortifications.

On y trouvait aussi un embarcadère
en contrebas où les marchands italiens de Gênes avaient
ouvert un comptoir.

Dans les grottes de la falaise,
des moines avaient établi leurs ermitages.

En 1396, la cité fut
assiégée par les Turcs ottomans mais résista,
grâce à l'intervention des Voïvodes valaques,
mais en 1421 elle fut à nouveau longuement assiégée,
et en fin de compte prise.

La légende raconte que 40
jeunes filles préférèrent se jeter du haut
de la falaise dans la Mer Noire, plutôt que de tomber aux
mains des vainqueurs.

Une légende similaire existe
en Grèce autour du « pont d'Arta » : «
quarante jeunes filles, filles de maîtres maçons »
qui évoque sa construction et le sacrifice humain qu'elle
a nécessité.

Les Turcs transformèrent
la principale église en mosquée.

En 1444 une croisade contre
les Turcs fut organisée pour délivrer la région,
par le roi de Pologne Ladislas III, les Français commandés
par Césarini, les Hongrois et les Roumains, conduits par
Iancou de Hunedoara, voïvode de Transylvanie et par Vlad Dracul,
voïvode de Valachie (dont le nom a été utilisé
au XIXe siècle par Bram Stoker pour créer le personnage
de "Dracula").

Mais l'expédition échoua
: les Croisés furent battus par le sultan Murat II
et le roi Ladislas III fut tué à la bataille de Varna
le 10 novembre 1444.

Les citernes ayant été
détruites durant ce conflit, la cité tomba en ruines
et l'est restée.

Pendant la guerre russo-turque de 1787-1792,
les flottes ottomane et russe s'y affrontèrent lors de la
bataille du cap Kaliakra le 11 août 1791.

Pendant la Première Guerre balkanique,
les flottes bulgare et ottomane s'affrontèrent lors de la
seconde bataille de Kaliakra le 21 novembre 1912.

Une chapelle dédiée à
saint Nicolas, patron des marins chez les orthodoxes des
Balkans, y rappelle une légende...

Selon cette légende,
le saint fuyant les Turcs aurait demandé de l'aide à
Dieu qui aurait créé la péninsule. Un fanal
y a également fonctionné.

Ce n'est qu'après 1950 que
le site fut à nouveau occupé, par les gardiens du
phare et du radar militaire du Pacte de Varsovie (aujourd'hui de
l'OTAN).

A ces installations militaires, se
sont joints depuis une vingtaine d'années ceux du Musée
archéologique et quelques commerçants.

Des archéologues et
des naturalistes y travaillent régulièrement.

En 1931, la région se trouvant
sous domination roumaine, le biologiste et océanographe
Grigore Antipa, élève d'Ernst Haeckel (le fondateur
de l'écologie), fit classer 714 hectares en réserve
naturelle.

Il ouvrit, à quelques kilomètres
du village de Balgarevo, une station de recherches marines.

La réserve abritait alors les
derniers phoques-moines à ventre blanc de la Mer Noire (Monachus
monachus albiventer).








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