Etape
4 - Joyau de l'orthodoxie, l'église de Boyana
Jeudi 24 juin 2021. Le temps de
rassembler mes affaires, de rendre ma chambre, de constater que
quelqu'un a tapé dans l'aile arrière gauche
de la voiture (arghhh !) pendant la nuit (ou bien, je n'ai pas fait
attention au moment de la prise de la voiture !), je décide
de quitter Sofia sans regret. Pas grand chose à
voir en fait. Et plus je voyage, plus je préfère les
grands paysages aux architectures urbaines... Bref, j'emprunte les
grands boulevards de la ville (je vais revenir plus loin sur la
conduite en Bulgarie, sur les limitations de vitesse et les radars...
Incompréhensibles !), et je file directement en direction
de l'église de Boyana, qui se trouve à la
sortie de la ville.

Le temps de me garer, de trouver le
bon chemin, et me voici à l'entrée de ce site
qui a été classé au patrimoine de l'Humanité
par l'Unesco. On y accède ainsi par un petit chemin
qui mène tout droit à une petite maison où
l'on achète son précieux sésame qui nous permet
de s'engager à travers les allées d'un très
joli jardin. Au bout de celui-ci se dresse enfin l'église
de Boyana... Enfin, se dresse est un très grand mot tant
l'église apparaît comme minuscule. De l'extérieur,
elle ressemble en fait à une simple chapelle de village...
Mais quelle chapelle !

Le temps d'en faire le tour, d'admirer
le travail d'un ouvrier sur une des pierres tombales du ciemtière
qui entoure l'église et me voici revenu sur mes pas. Face
à moi, une non moins minuscule porte qui ressemble
plus une porte d'habitation de hobbit qu'à une porte d'église
! Une femme en sort juste à ce moment. Voici donc
ma guide ! Car pour pénétrer dans ce lieu si mystérieux,
impossible de faire la visite tout seul. Un guide doit nous
accompagner, vérifiant au passage qu'on ne puisse pas faire
de photographies à l'intérieur... Ce qui
est bien dommage. Pour illustrer mes propos, me voici donc obligé
de piocher parmi quelques photos récupérées
sur Internet.

Cette église de Boyana a été
édifiée au pied de la montagne Vitocha qui
domine Sofia. Elle est tout simplement l'un des plus beaux monuments
de la culture médiévale bulgare.

De l'extérieur donc, impossible
de soupçonner que se cache là un véritable
trésor. Et pourtant, transformée en musée,
l'église possède un intérieur entièrement
peint de fresques parfaitement conservées, lesquelles ont
été réhabilitées en 2006. Elle est ainsi
un témoignage unique sur l'art médiévale bulgare
avant la conquête ottomane.

Consacrée aux saints Nicolas
et Pantéleïmon, l'église de Boyana est
entrée dans l'histoire par le caractère unique de
ses peintures murales. La partie orientale est ainsi la plus ancienne.

C'était à l'origine un
petit édifice cruciforme à une coupole, décoré
de fresques représentatives de l'art bysantin largement répandu
dans les Balkans aux XIe et XIIe siècle. Une église
à deux étages fut collée à la première
en 1259 par le seigneur local, Kaloyan, comme en témoigne
l'inscription sur le mur septentrionnal.

Le niveau supérieur fut utilisé
comme chapelle seigneuriale et le bas comme sépulture familiale.
Tous les murs sont recouverts de peintures murales selon les canons
de l'époque ! L'introduction d'éléments réalistes
est tout à fait nouvelle pour l'époque De la nourriture
paysanne (ail, oignon, herbes) se retrouve ainsi sur la table de
la Cène.

Les visages de tous les personnages
des scènes du Nouveau Testament sont jeunes et individualisés.
L'artiste prend ainsi de la liberté dans l'expression.

Mais le sommet de l'art est
atteint dans les portraits des donateurs, Kaloyan et Dessislava,
surprenants de finesse et de maîtrise ainsi que ceux du roi
Assen et de sa femme Irina.

La troisième partie, occidentale,
de l'église, date de 1882 et n'a pas beaucoup d'intérêt,
servant essentiellement de sas pour protéger les fresques.
A la sortie, il ne faut surtout pas manquer de faire un petit tour
parmi les pierres tombales aménagées de bric et de
broc autour de l'église.



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