Etape 98 - Les
gorges de Vorotan - Au pont de Melik Tangi
Dimanche 6 novembre 2022.
En revenant vers Goris, nous faison encore un petit arrêt
photo pour aller découvrir le pont jeté sur
la rivière Vorotan : le Melik Tangi.

Ce pont font construit aux
alentours de 1855 au-dessus de la rivière Vorotan,
dans un environnement absolument exceptionnel.

Ce pont a ouvert une connexion vers
l'Iran lorqu'il a été construit, rendant plus
facile l'accès des marchandises par caravanes.

Il ne se trouve qu'à quelques
centaines de mètres du chemin de terre caillouteux
de la route principale.

Il a été construit par
Melik Tangi, gouverneur de la province de Sisian, en 1853.

Depuis le pont, on peut également
apercevoir la forteresse de Baghaberd.

Il n'en reste que quelques
pans de murs et l’ébauche de deux ou trois tours de
fortification.

Il faut avoir le regard aiguisé
car on peut vraiment passer prés sans la voir et peu de gens
savent ou elle se trouve.

Baghaberd est devenue la dernière
capitale du royaume de Syunik après la destruction du village
voisin de Kapan en 1103.

Ce n'est pas une forteresse facile
à atteindre; il se trouve au sommet d'une crête
de 1438 mètres de haut.

Installé sur un éperon
dominant la vallée on imagine aisément l'importance
stratégique de ce lieu.

Après la guerre russo-persane
de 1826-1828, Syunik passa en possession impériale
russe par le traité de Turkmenchay en 1813 avec le reste
du khanat du Karabakh.

Le khanat a été aboli
par le gouvernement russe en 1822.

La région a d'abord été
divisée sous le gouvernorat d'Erivan et le gouvernorat
de Shemakha, après 1859 le gouvernorat d'Erivan et le gouvernorat
de Bakou.

Lorsque le gouvernorat d'Elisabethpol
a été créé en 1868, la région
est devenue l'uyezd de Zangezur, avec son siège administratif
à Geryusy.

Selon le recensement impérial
de 1897, la population totale de Zangezur uyezd constituait 137
971 personnes. 51,6% d'entre eux étaient des Azerbaïdjanais
et 46,1% étaient des Arméniens.

Le début du XXe siècle
a vu une flambée de tensions ethniques entre les
populations arménienne et azerbaïdjanaise dans le Caucase,
culminant avec les massacres arméno-tatares.

Des affrontements ont eu lieu
à Nakhichevan et Sharur-Daralgez en 1905.

Selon des sources arméniennes,
128 villages arméniens et 158 villages azerbaïdjanais
ont été « pillés ou détruits »
alors que les estimations globales des vies perdues varient considérablement,
allant de 3 000 à 10 000, les musulmans subissant des pertes
plus importantes.

Au cours de ces événements,
les Arméniens de Syunik ont été massacrés
« sans distinction de sexe ni d'âge » par les
forces azéries.

Les tensions se sont accélérées
avec l'effondrement de l'empire russe.

La région est tombée
sous l'autorité du Comité spécial transcaucasien
du gouvernement provisoire russe, puis de l'éphémère
République fédérative démocratique transcaucasienne.

Lorsque le TDFR a été
dissous en mai 1918, Zangezur, Nakhitchevan et Haut-Karabakh
ont été fortement contestés entre les États
nouvellement formés et éphémères de
la Première République d'Arménie et de la République
démocratique d'Azerbaïdjan.

À l'époque, Syunik
avait une majorité arménienne de 350 000 et une population
musulmane de 180 000.

Selon Thomas de Waal, le différend
sur Syunik a entraîné le déplacement
de la minorité tatare du Caucase de la région par
une action militaire directe des commandants de la guérilla
arménienne Andranik, Rouben Ter Minassian et plus tard Garegin
Nzhdeh.

Entre 1918 et 1920 Syunik a été
inclus dans l'éphémère République d'Arménie.
Après la soviétisation de l'Arménie,
Syunik est devenu le centre principal de la résistance contre
les bolcheviks, faisant ainsi partie de la République non
reconnue d'Arménie montagneuse sous la direction de Garegin
Nzhdeh.



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