Etape 34 - Monastère
de Sevanavank - Un symbole fort pour les Arméniens
Mardi 1er novembre 2023.
Le monastère est fondé en 874 par la princesse
Mariam Bagratouni et à l'initiative du futur Catholicos Machtots,
sur l'emplacement d'un monastère du ive siècle détruit
par les Arabes.

Traversant les siècles, Sevanavank
est partiellement détruit dans les années 1930.

Il n'en subsiste que deux églises,
Sourp Arakelots (« Saints-Apôtres ») et
Sourp Astvatsatsin (« Sainte-Mère-de-Dieu »),
aujourd'hui parties intégrantes du séminaire adjacent,
l'Académie théologique Vazkenian.

Le monastère est en outre un
des lieux les plus visités par les touristes en Arménie.

Sevanavank a été érigé
dans la partie sud-ouest d'une ancienne île (dite «
île aux oiseaux ») du nord-ouest du lac Sevan, devenue
depuis l'abaissement du niveau du lac lors de la période
soviétique une péninsule.

Le lieu est situé au
nord-est du haut-plateau arménien, à une
altitude de 2 000 m.

Le monastère est inclus dans
le territoire de la communauté urbaine de Sevan — la
ville même est située à 8 km— dans le
marz de Gegharkunik, au centre du pays et à 60 km au nord-est
d'Erevan, la capitale.

Historiquement, Sevanavank est situé
dans le canton de Gegharkunik de la province de Siounie, une
des quinze provinces de l'Arménie historique selon le géographe
arménien du VIIe siècle Anania de Shirak.

Le site est tout d'abord occupé
par un monastère remontant à l'époque
de saint Grégoire l'Illuminateur mais détruit par
les Arabes ; il est le premier à être reconstruit à
la fin de la période arabe.

Les sources tant historiques qu'épigraphiques
s'accordent pour dater la fondation du monastère
actuel en 874.

D'après une inscription retrouvée
dans Sourp Arakelots, le monastère a été
fondé par la princesse Mariam, fille d'Achot Bagratouni et
épouse de Vasak V, prince de Siounie occidentale.

L'historien arménien du XIIIe
siècle Stépanos Orbélian précise que
le complexe est érigé à la suite d'une vision
du futur Catholicos Machtots : les douze figures des Apôtres
lui seraient apparues au-dessus du lac Sevan et lui auraient indiqué
l'emplacement où construire un monastère.

Un autre historien arménien
du XIIIe siècle, Kirakos de Gandzak, confirme le
lien entre le Catholicos et le monastère.

On sait peu de choses au sujet de son
histoire. Ses bâtiments ont été restaurés
aux XVIIe et XVIIIe siècles, et le monastère a été
couplé à une forteresse dont rien n'a subsisté.

Il fut un lieu de production
de miniatures actif au long de ce dernier siècle,
avant d'entrer en période de déclin.

On raconte même qu'au XVIIIe
siècle, attendant une visite du Catholicos de l'époque,
les moines, honteux de l'état dans lequel se trouvaient leurs
manuscrits, les jetèrent dans le lac.

Au XIXe siècle, c'est un lieu
de redressement pour moines pénitents d'Etchmiadzin,
au régime strict : ni vin, ni viande, ni jeunes, ni femmes
n'y sont admis.

On y dénombre aussi cinq
villages, quatre moulins, une laiterie en ruine, quarante-six fermes,
des jardins et des champs.

Dans les années 1930, une
grande partie du monastère est détruite par les autorités
soviétiques, qui ne laissent subsister que les deux églises.
Ces deux dernières sont toutefois restaurées en 1956-1957.

Aujourd'hui intégrées
au séminaire adjacent, l'Académie théologique
Vazkenian, les deux églises servent de lieu de culte tant
à ses étudiants qu'aux résidents de la proche
ville de Sevan (même si, pour ces derniers, la situation
pourrait changer avec la construction d'une nouvelle église).

Le monastère est en outre
un des lieux les plus visités par les touristes en Arménie.












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