Etape 90 - Autour
de Goris - Sur le haut plateau de Sissian
Dimanche 6 novembre 2022.
Ce matin, nous partons de bonne heure pour nous rendre dans un
des endroits les plus reculés de l'Arménie afin ad'aller
voir le monastère abandonné de Tanahat.

Mais sur le chemin, une longue
route de plus d'une heure sur un chemin défoncé nous
attend (franchement, c'était souvent limite en voiture de
tourisme, pas sûr que je le referais, tellement c'était
parfois limite).

Malgré donc ce chemin très
difficile pour conduire, nous allons donc découvrir
les paysages époustouflants de la région de Sissian,
sans doute un des plus beaux paysages que nous avons pu admirer
en Arménie.

Totalement reculé, difficile
d'accès, complètement perdu au milieu de nulle
part, entouré de paysages sauvages, de montagnes semi-arides
parsemées d'arbres au feuillage affichant les couleurs de
l'automne. Absolument divin.

Le Vayots Dzor est une région
bien délimitée par les chaînes de montagnes
le séparant des territoires voisins ; le cours d'eau principal
est l'Arpa.

Et cette rivière Arpa
que l'on voit couler au détour de la route, au pied des montagnes
dénudées.

La rivière coule vers le sud-ouest
et entre en Azerbaïdjan, dans la république
autonome du Nakhitchevan.

C'est un affluent de l'Araxe (rive
gauche), qu'il rejoint à la frontière entre
cette république et l'Iran.

Sur la route de l'ancien monastère,
nous allons d'abord passer par le petit village de Vernashen où
coule justement la rivière Arpa.

Notre GPS nous fait passer par une
rue minuscule, sans issue, devant le passage du guêt
de la rivière. Impossible de savoir si nous pouvons passer
ou pas. Du coup, nous descendons de la voiture pour vérifier
la profondeur.

Après quelques hésitations,
nous décidons de passer plutôt que de retourner
en arrière par la rue très étroite : bonne
pioche, nous passons sans trop de difficulté.

On en profite bien évidemment
pour faire quelques photos du passage du guêt. C'est
fou, on se croirait totalement abandonné dans ce petit village.
Il n'y a pas âme qui vive.

La rotue se poursuit à
travers la plaine du Sissian dominée par les hauts sommets
du Petit Caucase. Flancs enneigés et, au loin, les premières
fumées des habitations isolées.

Un arbre dénudé rappelle
que l'hiver s'approche à grands pas. Les flancs acérés
des montagnes émergent de la brume.

La vallée s'enfonce dans l'horizon
jusqu'à cogner les contreforts des grands sommets qui la
dominent.

La route se poursuit. L'asphalte
se fait la malle. Juste un chemin de terre et des ornières
qui cisaillent le chemin.

Et au détour du chemin, comme
un mirage, une image bucolique. La rivière Arpa qui
réapparaît brusquement, comme surgie de nulle part,
baignant dans un bosquet au vert presque vif. Où
est passé l'automne ?

Mais très vite, le paysage change.
La route devient plus difficile encore. Il faut parfois
rouler dans les ornières en espérant ne pas déchausser.
Je serre les mâchoires. Nataliia ne remarque rien.

Les paysages verdoyant ont
disparu aussi vites qu'ils étaient apparus. Le désert
les remplace.

Les collines érodées
dans montagnes du Sissian balayent l'horizon en formant
de vagues ondulations.

Et brusquement le ravin. Les
roues de la voiture s'accrochent tant bien que mal sur la piste
défoncée. Un coup de volant et c'est la chute.

Au bas du ravin, un canyon fabuleux
s'ouvre devant nos yeux. Des roches dures apparues grâce
au travail de l'érosion surgissent comme des dents.

Plus bas, la route serpente entre les
pans de montagnes érodées. Au loin, on distinque
les montagnes arides du plateau iranien éclaboussées
de soleil.






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