Etape 30 - Retour
au monastère Hayravank - Pour la belle lumière
Mardi 1er novembre 2023.
Après la visite du cimetière de Noradouz, je décide
de retourner au monastère de Hayravank pour profiter
de la belle lumière de cette fin d'après-midi, qui
n'a rien à voir avec ce que nous avons pu avoir ce matin.
Oui, je sais, je suis un peu félé, mais avec les photographes,
c'est toujours comme ça.

Terre chrétienne depuis
plus de 1 700 ans, l’Arménie possède un somptueux
patrimoine religieux.

Avec comme joyaux des monastères
médiévaux sertis dans les montagnes du Caucase.

Certaines traditions et quelques érudits,
comme le moine bénédictin Dom Calmet, ont
jadis situé le Jardin d’Eden en Arménie.

Il ne s’agit toutefois que
l’une des nombreuses hypothèses sur le sujet et bien
malin qui peut dire avec certitude où se trouve la vérité
et si il a jamais existé.

Quoi qu’il en soit, l’évangélisateur
Grégoire l’Illuminateur ayant su convertir le roi Tiridate,
ce fut le premier pays au monde à adopter le Christianisme
comme religion officielle, en 301 Ap JC, avant même l’Empire
Romain.

Primauté qui lui vaut de compter
aujourd’hui près de 4 000 chapelles, églises
et monastères remontant souvent au Moyen-Age et se retrouvant
jusque dans les régions les plus reculées et inhospitalières.

Qu’il y en ait tant tient presque
du miracle si l’on songe aux invasions et persécutions
musulmanes qui ont émaillé l’histoire du pays.

Sans compter qu’est venu s’y
ajouter 71 ans de communisme.

La ferveur religieuse n’est donc
plus ce qu’elle était jadis et si 90% des Arméniens
sont chrétiens, bon nombre n’assistent plus guère
aux offices en dehors des baptêmes et des mariages.

Néanmoins, ils visitent fréquemment
églises et monastères, monuments qui leurs rappellent
leur riche passé et sont indissociables de l’histoire
de leur pays car l’Eglise apostolique arménienne
a toujours été et reste l’un des piliers de
l’identité nationale.

Indépendante de Rome, elle a
pour siège Etchmiadzin, une vingtaine de km à
l’ouest d’Erevan, lieu où réside le Catholicos,
son patriarche.

Avec son clocher à trois niveaux,
la cathédrale est le plus élaboré et le plus
richement décoré des édifices religieux du
pays.

C’est aussi le plus ancien, sa
fondation étant attribuée à Grégoire
l’Illuminateur, et le meilleur lieu où découvrir
toute la pompe et tout le faste d’une liturgie qui associe
chants polyphoniques, encensements et riches ornements sacerdotaux.

Son Trésor est à l’avenant
renfermant d’illustres reliques telles que la Sainte
Lance et un fragment de l’Arche de Noé.

Mais pour voir les véritables
joyaux du patrimoine religieux arménien il faut quitter les
villes, s’enfoncer dans la campagne et dans les montagnes
où les monastères médiévaux ont pour
écrin les grandioses paysages du Caucase.

De nombreux touristes choisissent aussi
d’aller à Sevan pour voir les vestiges d’un
monastère installé sur une presqu’île
du lac éponyme où deux églises dominent ses
eaux d’un bleu turquoise.

Une jolie carte postale, certes,
mais leur architecture est des plus simples et la foule est au rendez-vous.

Pour plus d’authenticité,
mieux vaut longer sa rive occidentale où vous découvrirez
la ravissante église médiévale d’Aïravank,
juchée sur un petit tertre au bord du lac et surtout le cimetière
de Noradouze qui abrite une multitude de khatchkars d’un
à deux mètres de haut en tuf ou en basalte érigés
du XIIIe au XVIIe siècles et ayant ici tous une fonction
de pierre tombale.

Une excursion qui donne en outre l’occasion
de longer les berges sauvages de ce lac situé à
près de 2 000 m d’altitude ainsi que de traverser les
steppes et les montagnes dénudées qui l’entourent.








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