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Arménie - Volcans, montagnes et monastères - Novembre 2022

Etape 29 - Noradouz - A l'ombre de la forêt de khatchkars

Mardi 1er novembre 2023. Je m'aperçois que je parle de khatchkar depuis un petit moment et je n'ai toujours pas expliqué ce dont il s'agissait. Voyons ce qu'en dit notre ai Wikipedia.

Un khatchkar, malgré le fait que le mot soit imprononçable, est une « stèle de forme arquée ou rectangulaire sculptée d'une ou de plusieurs croix accompagnée souvent d'un décor ornemental, parfois de figures humaines et d'inscriptions.

Spécificité de l'art arménien, il était autrefois présent sur tout le territoire de l'Arménie historique et est aujourd'hui particulièrement préservé en Arménie et au Haut-Karabagh.

Dressées, encastrées, rupestres ou en chapelle, ces œuvres, mesurent généralement d'1,5 à 2 m de hauteur, de 0,5 à 1,5 m de largeur et de 10 à 30 cm d'épaisseur.

Elles ont une fonction soit votive, soit commémorative, soit apotropaïque ; elles constituent parfois des « cimetières de khatchkars », comme à Noradouz ou, avant sa destruction, à Djoulfa.

Elles incarnent la christologie de l'Église apostolique arménienne, en ce qu'elles ne représentent pas la mort du Christ mais sa nature divine, en un arbre de vie.

L'histoire de l'art des khatchkars est généralement divisée en quatre périodes : la période des origines, incertaines, du IVe au IXe siècle, celle de la création et de la formulation, du IXe au XIe siècle, celle de l'achèvement et de la perfection, du XIIe au XIIIe siècle, et enfin la période finale, du XIVe au XVIe (voire XVIIIe) siècle.

Malgré un renouveau depuis les années 1960, les khatchkars modernes ne rivalisent pas avec les khatchkars classiques.

Depuis le 17 novembre 2010, « L’art des croix de pierre arméniennes. Symbolisme et savoir-faire des Khachkars » figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

En arménien, le mot « xac‘k‘ar » se décompose en « xac‘ », « croix » , et « k‘ar », « pierre » .

Le nom signifie donc littéralement « croix-pierre » et se traduit « croix sur pierre » ou « pierre à croix » (la fréquente traduction « croix de pierre » est en réalité fautive, un khatchkar n'ayant généralement pas la forme d'une croix).

Les khatchkars sont un type de sculpture semblant « le plus caractéristique de l'Arménie », et en tout cas typique de l'art arménien, voire « une forme cultuelle et artistique propre à l'Arménie».

Les ornements de la stèle, orientée vers l'est, sont situés sur la face ouest et sculptés en bas-relief, de manière continue.

La pierre utilisée est en principe une pierre locale et relativement tendre : tuf, basalte, andésite, felsite, grès.

La hauteur d'un khatchkar varie en général entre 1,5 et 2 mètres ; on relève toutefois des exemplaires pouvant s'élever à 6 mètres (cas de deux khatchkars de 1194, Aprank, région d'Erzenka, l'actuelle Erzincan).

La largeur équivaut quant à elle dans la plupart des cas à environ la moitié de la hauteur du khatchkar (en moyenne de 0,5 à 1,5 m).

Les khatchkars de Djoulfa (Nakhitchevan) font cependant exception : leur hauteur équivaut en général au triple de leur largeur. Enfin, l'épaisseur de la stèle varie entre 10 et 30 cm.

Deux types particuliers de khatchkars se distinguent de la norme par leur forme : la forme tewawor xac‘ : la stèle revêt alors l'apparence d'une « croix aux bras libres » ; la forme ormnap‘ak xac‘, « croix sertie de maçonnerie » ou xac‘k‘aramatu.

Il existe aussi la « chapelle-khatchkar » : le ou les khatchkars sont encastrés dans des espèces de petites chapelles.

La symbolique du khatchkar est issue de l'époque à laquelle il apparaît en Arménie : le khatchkar est « la quintessence de sa christologie », dont la définition se stabilise au VIIe siècle sous le Catholicos Hovhannès III d'Odzoun, « une des manifestations les plus patentes de la distance qui sépare l’Arménie des mondes grec et latin ».

La nature divine du Christ est alors mise en avant, ce qui a pour conséquence la non-représentation de sa mort.

La croix est un « trait dominant de la dévotion populaire des Arméniens».

Le juriste Mkhitar Goch en dit « les Grecs et les Géorgiens honorent davantage les images, les Arméniens, la croix ».

Elle n'est alors pas « l'instrument du supplice du Christ […] l'image du bois sur lequel il a été crucifié », mais « un arbre de vie, le symbole de la victoire sur la mort ».

En tant que stèle dressée, « cette construction en verticale symboliserait le passage du flux vital, souffle de vie… ».

Cette même croix, au niveau central de la stèle, relie le niveau inférieur (« le monde, la vie de l'homme, le passé et le mal ») au niveau supérieur (« le ciel, le sacré, le futur et le bien »), en « médiatrice universelle entre le croyant et Dieu ».

Par ailleurs, dans la croyance populaire, un khatchkar contient une parcelle de la Vraie Croix.

Il « illustre le mieux certains aspects importants de la spécificité arménienne en matière de mentalité, de position dogmatique et de création esthétique ».

Enfin, le caractère continu des ornements du khatchkar crée « une illusion d'infini qui transmet au signe sacré une visibilité mystérieuse et une force particulière »

Les premiers khatchkars sont apparus au IXe siècle, pendant la renaissance arménienne suivant la libération du joug arabe sous les Bagratides.

Leur origine est située en Siounie occidentale (actuel Gegharkunik), mais ils se répandent très vite dans tout le pays, avant d'ultérieurement connaître une certaine régionalisation.

Le khatchkar élevé à Garni en 879 par la reine Katranide, épouse du roi Achot Ier et elle-même originaire de Siounie occidentale, est souvent présenté comme le plus ancien khatchkar daté.

Il existe cependant un khatchkar daté de 876 (Hortun, région d'Ararat). Par ailleurs, dans la région de Martakert, la base d'un khatchkar, aujourd'hui disparu, porte la date de 853.

Au début, les stèles sont massives et dotées d'une ornementation simple. La partie supérieure est généralement ovale ou arrondie, mais des khatchkars à la partie inférieure ovale sont connus, tout comme un unique khatchkar circulaire (1,80 m, Talin).

ce n'est qu'au xe siècle que la forme entièrement rectangulaire s'impose, et que dans la seconde moitié du XIIe siècle que la partie supérieure s'incurve en une corniche, peut-être à des fins de protection des ornements

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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