Etape 73 - Sur
la route de Goris - Les pierres levées de Karahunj
Vendredi 4 novembre 2022.
Sur la route de Goris, impossible de ne pas résister à
la tentation de faire un petit crochet par le site mégalithique
de Karahunj, autrement appelé "Zorats Karer".

Franchement, mis à part une
petite anotation sur mon guide "Lonely Planet", je n'ai
pas plus d'information sur le sujet... Et autant vous le dire tout
de suite, cela va être un des grands moments de mon
voyage en Arménie.

Car ce site est tout simplement fabuleux.
D'une beauté époustouflante, planté
au beau milieu du plateau arménien et encadré par
les montagnes enneigées du Petit Caucase. Quel écrin
merveilleux pour renfermer un des sites les plus importants au monde
de pierres levées !

J'ai eu la chance d'admirer les sites
de Stonehenge et de Carnac, mais j'avoue que celui-ci les dépasse
tous les deux par la beauté du paysage dans lequel il s'inscrit.
Là, où on ne peut approcher les pierres de
Stonehenge qu'à moins de 30 mètres, où la balades
entre les pierres levées de Carnac est rendue impossible
par un grillage de sécurité, ici, on peut librement
marcher au milieu des mégalithes.

Cette proximité, cette
liberté qu'on a encore de pouvoir admirer cet incroyable
alignement, de le contourner, d'en faire le tour, de s'orienter
par rapport au soleil, permet véritablement de s'imprégner
de la symbolique du site.

Alors si on ajoute à cette liberté
et au paysage fabuleux du Petit Caucase, le soleil rasant
de cette fin de journée qui vient magnifier la beauté
de cet alignement de pierres, on reste subjugué par la charge
symbolique de Karahunj. Un site incontournable, qui, à
mon sens, deviendra un jour une des attactions majeures de l'Arménie.

Prlons maintenant du site en lui-même,
des recherches qui ont été effectuées
par les historiens et les chercheurs arméniens pour tenter
de percer le secret de cet incroyable alignement de mégalithes.

Karahunj est un site archéologique
préhistorique situé près de la ville de Sisian
dans la province de SyunikArménie. Il est également
souvent appelé dans les traditions touristiques internationales
le "Stonehenge arménien".

Le site occupe une superficie d'environ
7 hectares sur le côté gauche du canyon de la rivière
Dar, un affluent de la rivière Vorotan (à 2 km). Il
est situé sur un promontoire rocheux près de Sisian.

L'historien arménien Stepanos
Orbelian, dans son livre Histoire de Syunic (I-XII siècles),
mentionne que dans la région de Tsluk (Yevalakh) en Arménie,
près de la ville de Syunic ou Sisian, se trouvait un village
appelé Carunge. Son nom signifie "trésor
de pierre" ou "pierres de fondation" en arménien.

Le nom Carahunge est interprété
comme dérivant de deux mots arméniens : car
(ou kar), signifiant pierre, et hunge ou hoonch, signifiant son.

Ainsi le nom Carahunge signifie
"pierres parlantes". Cette interprétation
est liée au fait que les pierres émettent
des sifflements lors d'une journée venteuse, probablement
à cause de multiples trous d'accès percés dans
les pierres à différents angles à l'époque
préhistorique.

Carahunge est également connu
dans la tradition locale sous le nom de Zorats Karer, ce
qui signifie "pierres verticales" en arménien vernaculaire.

Le monument de Carahunge se compose
du cercle central, du bras nord, du bras sud, de l'allée
nord-est, de la corde à travers le cercle et de pierres dressées
séparées.

Le site est riche en écrins
de pierre, cistes funéraires et menhirs.

Au total, 223 pierres ont été
identifiées. Il y a aussi de nombreuses pierres et fragments
non numérotés.

Les pierres sont en basalte (andésite),
érodées par le temps et couvertes de mousses
et de lichens aux multiples couleurs.

La hauteur des pierres au-dessus du
sol varie de 0,5 à 3 m et leur poids peut atteindre
10 tonnes.

Environ 80 des pierres présentent
un trou circulaire. Seules 37 de ces pierres, avec un total
de 47 trous, sont encore debout.

Ils ont intéressé les
archéoastronomes russes et arméniens, qui
ont suggéré que les menhirs auraient pu être
utilisés pour l'observation astronomique.

Dix-sept des pierres étaient
associées à des observations du lever ou du
coucher du soleil aux solstices et aux équinoxes, et 14 aux
extrêmes lunaires.




|