Etape 71 - Arates
- La nature sauvage autour du monastère
Vendredi 4 novembre 2022.
Je publie maintenant quelques photos que j'ai réalisées
du paysage autour de ce monastère Arates. Paysage de steppes,
semi-désertique, qui correspond bien à ceux rencontrés
dans le centre-sud du pays.

Du coup, j'en profite aussi pour vous
donner aussi quelques éléments piochés
ici et là pour mieux comprendre la géographie de ce
pays à nul autre pareil.

L'Arménie est l'un des pays
les plus enclavés au monde, non seulement parce que
le pays n'a aucun accès à la mer, mais aussi parce
l'Arménie est en conflit avec deux de ses voisins : la Turquie
et l'Azerbaïdjan.

C'est d'ailleurs avec ce dernier, l'Azerbaïdjan,
qu'elle est quasiment en guerre ouverte pour le contrôle
du Haut Karabakh. D'ailleurs, à peine quinze jours avant
notre arrivée dans le pays, une nouvelle attaque venait d'avoir
lieu dans le sud du pays.

Cela signifie que les frontières
avec ces deux pays sont fermées depuis plusieurs années.
Quant à la frontière avec la Géorgie, elle
n'est qu'ouverte que partiellement.

Sur les 1000 kilomètres de frontière
que compte le pays, 834 sont fermés. Il ne reste
que la frontière avec l'Iran.

Bien que géographiquement située
en Asie, l'Arménie est considérée comme faisant
culturellement, historiquement et politiquement, partie de l'Europe.

Ce pays est considéré
comme un berceau du christianisme et des civilisations indo-européennes.
L'Arménie est d'ailleurs membre du Conseil de l'Europe.

Une particularité mérite
d'être soulignée. En consultant la carte de
l'Arménie actuelle, on constate que le pays sépare
une partie du territoire de l'Azerbaïdjan au sud.

En effet, la région autonome
de l'Azerbaïdjan appelée le Nakhitchevan est
située à l'ouest des provinces arméniennes
de Vayots Dzor et de Syunik.

Par ailleurs, le Haut-Karabagh,
qui appartient à l'Azerbaïdjan et dans lequel habitent
des Arméniens dans une proportion de 80 %, n'a pas de frontière
commune avec l'Arménie.

On voit ici le problème: des
Azerbaïdjanais peuplent le Nakhitchevan, alors que des Arméniens
habitent le Haut-Karabagh, chacune des deux populations
n'ayant en principe pas de contact avec ses «frères»
de l'autre côté de la frontière.

Entre 1988 et 1992, quelque
300 000 Arméniens et 350 000 Azéris ont quitté
le territoire des deux États.

Le Haut-Karabagh a proclamé
son indépendance de l'Azerbaïdjan en 1991, mais celle-ci
n'a été reconnue que par l'Arménie.

Enfin, la situation de l'Arménie
entre l'Europe et l'Asie demeure controversée. Au
point de vue strictement géographique, l'Arménie fait
partie de l'Asie, mais elle fait partie culturellement de l'Europe
orientale en raison de son histoire, de sa langue et de sa religion.

La république d'Arménie
regroupe des représentants de plus de 20 nationalités
dont des Allemands, des Biélorusses, des Géorgiens,
des Grecs, des Juifs, des Kurdes, des Polonais, des Russes, des
Syriens (ou Assyriens), des Ukrainiens, des Yézides, des
Tsiganes (Roms), etc.

Depuis 1989, la répartition
de la population a été considérablement modifiée.
En effet, l’Arménie a vécu depuis des changements
politiques (l’indépendance de l’URSS), économiques
et sociaux très importants.

Les changements démographiques
se sont accrus depuis le début du conflit armé avec
l'Azerbaïdjan en 1993.

a plupart des Azéris, un
peuple d'origine turque, qui représentaient 2,6 % de la population,
ont fui vers l'Azerbaïdjan (fin de 1994).

Inversement, l'Arménie a accueilli
des vagues de réfugiés arméniens fuyant
les combats dans le Haut-Karabagh dont 80 % de la population est
arménienne.

Le gouvernement arménien affirme
que les minorités nationales constitueraient aujourd’hui
quelque 3 % de la population de la République.

Parmi ces minorités, celle
des Kurdes yézidis resterait numériquement la plus
importante, mais des Azerbaïdjanais, des Russes, des Assyro-Chaldéens,
des Ukrainiens et des Biélorusses vivent aussi dans le même
territoire.

Par ailleurs, les aléas de l'histoire
ont conduit à un éclatement de la population d’origine
arménienne, car moins de la moitié des Arméniens
vivent sur leur territoire historique.

En effet, la diaspora arménienne
compte environ cinq millions de personnes, dont 1,5 million
dans les anciens États de l'URSS, un million aux États-Unis
et plus de 400 000 en France, 250 000 au Liban, 150 000 en Iran,
110 000 en Syrie, et dans beaucoup d’autres pays (Chypre,
Égypte, Turquie, Irak, Jordanie, Israël, Canada, Bulgarie,
Honduras, etc.).

L'arménien est une langue
indo-européenne isolée; on parle dans ce cas d'un
isolat linguistique.

Comme l'albanais et le grec, l'arménien
ne peut être formellement rattaché à aucune
autre langue de cette famille, bien qu'il ait subi, au cours de
son histoire, certaines influences lexicales, notamment de la part
du persan (iranien), du grec et du russe, ainsi qu'à d'autres
langues (indo-européennes ou non).

L'arménien une langue caractérisée
par une longue tradition, puisqu'elle âgée
de quelque 2500 ans, soit trois fois plus que le français
ou l'anglais.

Les Arméniens appartiennent
à l'Église apostolique arménienne,
soit la Haïasdaniaytz Yegueghetzi, ce qui signifie: l'Église
des Arméniens.



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