Etape 91 - Arménie
- Les montagnes du Sissian aux couleurs de l'automne
Dimanche 6 novembre 2022.
La route vers l'ancien monastère de Tanaha s'enfonce
au coeur des montagnes du Sissian.

Paysages semi-désertiques entrecoupés
d'îlôts de verdure aux couleurs de l'automne. Charivari
des couleurs et des nuances de vert, de rouge et de jaune.

Broussailles aux teintes orangées
éclaboussées par le soleil de cette fin d'automne.

Des poches d'eau favorisent la
pousse de quelques arbres qui se dressent sur les flancs des collines.

Petites oasis clairsemées
d'arbres au feuillage allant du vert à l'orangé, surmontés
des montagnes arides.

Contraste saisissant, beauté
sauvage des lieux et sentiment incroyable de liberté.

Nous sommes seuls au monde sur cette
route incertaine qui ne semble mener vers nulle-part. Juste
la confrontation des éléments extrêmé,
l'aridité d'un désert qui ne veut pas dire son nom.

Et au loin, harassés de soleil,
des troupeaux de bovins, petites taches noires disséminés
au pied des contreforts montagneux.

Et au-devant, les eaux bleues cobalt de
la rivière Arpa qui coule au milieu des bosquets, qui tranche
avec le paysage de sécheresse qui pèle les montagnes.

Lentement, inexorablement, les
bêtes arrachent à la terre les derniers pans de verdure
brûlés par les mois de sécheresse qui ont marqué
l'été et l'automne.

Partout la même tragédie,
la sécheresse qui gagne les contrées les plus
reculées de ces terres autrefois si fertiles. Ici aussi,
le désert gagne.

Au fond de la vallée, déjà,
il ne reste plus rien des vastes prairies qui, autrefois,
faisaient la richesses des sociétés pastorale. Juste
le rouge de la terre et la chappe bleutée d'un horizon aride.

Au sommet d'une colline, près
d'une stèle abandonnée, un homme veille. Oeil
perçant rivé sur les troupeaux qui paissent encore
en fond de vallée.

Le jour décroît, les
vachers s'affairent à rassembler les bêtes tirant derrière
eux leurs montures.

Depuis son poste d'observation,
le gardien du troupeau veille à ce que toutes les bêtes
soient bien là. Pas question d'en laisser une derrière
soi.

Et déjà, les premières
bêtes remontent la route. Chevaux et vaches regagnent
les stales des fermes d'élevage.

Sur la langue de bitume, la
longue file indienne des bêtes remontent le chemin encadrés
par les vachés.

Sur leur chemin, la route n'est pas
un obstacle. Abandonnée des voitures, elle permet
aux troupeaux de passer en toute sécurité.

Puis le groupe disparaît dans
un nuage de poussière. Dernières silhouettes
au milieu de la steppe qui dans quelques minutes ne seront plus
qu'un lointain souvenir.

En contrebas, la rivière
Arpa s'élargit à mesure que nous nous rapprochons
de Tanahat.

Plus haut sur la route de Tanahat,
la vue est encore plus spectaculaire. Le canyon de l'Arpa
se forme avec son corridor de verdure qui tranche avec les montagnes
désertiques.

Les plis apparents de la roche témoignent
des forces géologiques incroyables qui ont eu lieu ici.








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