Etape 39 - Au
nord d'Erevan - Au pied de la forteresse d'Amberd
Mercredi 2 novembre 2022.
Après un peu plus d'une heure et demi de route, nous voici
arrivés au pied de la forteresse d'Amberd, en plei
coeur des montagnes arméniennes, sur les flancs du volcan
Aragats.

Pour y accéder, rien de plus
facile. Un petit parking situé un peu en retrait
du site permer de garer sa voiture moyennant une petite pièce
au gardien. De là, on se rend directement à l'entrée
pour s'acquitter du droit d'entrée (modique).

Le château d'Amberd, du IXe siècle,
à 6 km du village de Byurakan, se dresse à
mi-hauteur du mont Aragats, à 2300 m d'altitude.

La forteresse se dresse sur
un cap rocheux formé par les rivières Amberd et Arkhashen.

Il y a aussi des vestiges d'un palais
fortifié à trois étages, une église
construite en 1026, un bain public avec deux dômes, un système
de chauffage central, des réservoirs d'eau, un système
d'approvisionnement en eau et un passage secret vers une fente voisine,
et d'autres bâtiments.

Bâtie sur une crête en
surplomb des rivières Amberd et Arkachen, cette majestueuse
forteresse trouve son origine au VIIe siècle, les bâtiments
actuels datant du XIIe sècle.

On comprend le choix de ce site :
à 2.300 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle
dominait les fermes et les routes commerciales de toute la plaine
de l'Aragat.

En contrebas, se trouvent les
ruines d'une chapelle, les thermes du XIIIe siècle et d'une
citerne.

La position géographique de
l'Arménie, au carrefour des communications entre
l'Orient et l'Occident, en a fait le théâtre de batailles
acharnées entre les deux mondes.

Troublées par ces conflits et
périodiquement dévastées par les invasions
de puissants voisins, l'Arménie et ses princes ont construit
au fil des siècles de nombreux moyens de défense,
afin de survivre contre des adversaires belliqueux.

Ces nombreuses forteresses,
résidences des feudataires les plus importants et en même
temps remparts contre les ennemis extérieurs ou intérieurs,
étaient sans doute la meilleure arme.

Aujourd'hui, ils sont une caractéristique
irremplaçable de la campagne arménienne ainsi qu'une
aide précieuse dans l'étude de l'histoire et des institutions
du peuple arménien.

De ce point de vue, la forteresse
et l'église d'Ambert (exemples typiques de constructions
répondant à un besoin particulier) sont particulièrement
intéressantes.

Selon la tradition, le roi
Ashot "Yerkat" (fer) était le fondateur d'Ambert
et de nombreuses autres forteresses le long de la frontière
arménienne.

Mais ce n'est qu'un hommage
naïf et populaire au héros national, protagoniste de
la lutte pour l'indépendance arménienne.

À partir d'une lettre écrite
par le savant homme d'État Grigor Magistros Pahlavouni,
qui était également l'archimandrite d'Ani vers l'an
1050, et d'autres documents disponibles, la date exacte
de fondation d'Amberd peut être établie.

Selon ces documents, la forteresse
et ses environs appartenaient aux princes Pahlavouni.

Ces derniers étaient une famille
puissante au Xe siècle. Ambert fut conquise par les
Mongols en 1236 et détruite par un incendie. Il n'a jamais
été reconstruit.

Les œuvres architecturales d'Ambert
ne sont clairement pas de la même période.
En fait, la construction a duré plusieurs siècles.

La forteresse a été
construite selon les critères utilisés pour les constructions
militaires à cette époque, et une importance
considérable a été accordée au choix
d'un site ayant un bon système de défense naturelle
afin de réduire le nombre et la taille des fortifications.

Ainsi, un promontoire rocheux à
la jonction de deux rivières ou un rocher escarpé
était généralement choisi de sorte que des
murs n'aient à être construits qu'aux points d'approche
les plus vulnérables.

Ambert, construit exactement selon
cette technique, est sur un promontoire formé par
les vallées étroites creusées par les rivières
Ambert et Arkashian.

La rive de la rivière Ambert
était et est toujours rocheuse, rendant l'accès impossible
; ainsi des murs défensifs n'étaient nécessaires
que sur la partie la plus basse.

La pente descendant vers la
rivière Arkashian, au contraire, est raide mais praticable.

C'est pourquoi un mur a dû
être construit sur le dessus. Le mur a également été
prolongé jusqu'à l'extrémité du promontoire.

Sur le piton rocheux s'élevant
au-dessus de ce dernier, un château fortifié
à trois étages, barrant l'entrée du mont Aragatz,
a été érigé.





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