Etape 48 - Lacs
de Koruldi - Sur les rives enneigées des lacs
Dimanche 10 juillet 2022.
Tandis que je publie encore quelques photos de ce magnifique lever
de soleil sur les montagnes du Caucase, je continue ma petite
explication sur l'escalade du mont Elbrouz.

À l'époque soviétique,
le mont Elbrouz abritait des compétitions de vitesse
d'ascension et constituait un entraînement pour les expéditions
nationales en Himalaya (1982 et 1989).

Les meilleurs alpinistes éprouvaient
leur endurance durant cette épreuve prestigieuse.

En septembre 1989, Vladimir
Balyberdine organise la première course officielle entre
le refuge et le col.

En 1990, Anatoli Boukreev établit
un record en grimpant du refuge au sommet oriental en un temps de
1 heure et 47 minutes.

En 2005, avec l'engouement croissant
des sports extrêmes et l'accroissement du nombre d'alpinistes
en Russie, cette tradition est relancée et une nouvelle course
est organisée entre Bochki et le sommet occidental.

En 2006, les meilleurs alpinistes des
anciennes républiques soviétiques participent à
la compétition : Denis Urubko du Kazakhstan, Sergueï
Seliverstov et Alexander Kerimov du Kirghizistan, Sergueï Sourmonine
de Russie.

Pour la première fois,
un des itinéraires propose un dénivelé supérieur
à 3 000 mètres avec un départ aux clairières
d'Azaou à 2 400 mètres d'altitude et une arrivée
au sommet occidental.

Denis Urubko établit un
temps de 3 heures 55 minutes et 58 secondes sur ce parcours.

Sur l'itinéraire partant des
refuges Garabachi, Svetlana Sharipova est la meilleure féminine
avec un temps de 3 heures 21 minutes et 29 secondes 45.

Le 7 mai 2017, l'Équatorien
Karl Egloff prend part à l'épreuve du SkyMarathon
lors de la Red Fox Elbrus Race.

Il remporte l'épreuve ascensionnelle
de 12,2 kilomètres reliant les clairières
d'Azaou jusqu'au sommet en 3 h 24 min 14 s et sans prendre le temps
de célébrer sa victoire redescend aussitôt pour
compléter l'aller-retour en 4 h 20 min 45 s, établissant
un nouveau record.

Il est possible d'effectuer
le tour du mont Elbrouz. L'itinéraire le plus facile demande
entre huit et dix jours de randonnée, avec la traversée
de plusieurs glaciers et le franchissement de nombreux cols.

Il démarre du village de Baksan
dans la vallée du Kirtyk, passe ensuite par le col de Kirtykaouch
(3 242 m), redescend vers la rivière Malka où
il est possible de découvrir les chutes du Sultan d'une hauteur
de quarante mètres près des sources du Jilasu, puis
relie Khourzouk après le col de Bourountach (3 072 m) et
enfin franchit la rivière Oullou-Kam, le col Khoti Outaou
(3 456 m), le glacier d'Azaou pour redescendre vers Terskol et enfin
retourner au point de départ.

À la suite de l'éclatement
de l'URSS, l'entretien des refuges a pâti des enjeux
politiques, remplacés par une activité plus mercantile
avec la création de gros complexes hôteliers privés,
offrant pour certains les soins des sources chaudes.

Toutefois, cette tendance semble se
résorber et les autorités ont repris les choses
en main.

En septembre 2012, un abri
de secours est installé sur la « selle » (Sedlov)
de l'Elbrouz, entre le sommet oriental et le sommet occidental,
la station EG 5300.

Il s'agit alors du refuge
de montagne le plus haut d'Europe. Cependant, l'abri est détruit
par les vents en décembre de la même année.

En 2013, un nouvel abri d'urgence
plus modeste, pouvant accueillir quatre à six personnes,
est construit à 300 mètres de la station EG 5300,
par la Fédération d'alpinisme de Russie.

Un parc national a été
fondé en 1986 sur le versant oriental du mont Elbrouz, autour
du bassin de la rivière Baksan, afin de préserver
à long terme la vie sauvage tout en promouvant le tourisme.

Le parc national de Prielbroussié
couvre une superficie de 1 004 km2 divisée en trois
zones à réglementation progressive auxquelles s'ajoute
une zone tampon de 278 km2.

Les glaciers recouvrent 15
% de la superficie du parc.

Pourtant, le tourisme reste
un problème environnemental majeur au mont Elbrouz.

Les itinéraires les plus fréquentés
sont jalonnés de déchets tout le long de l'ascension,
les crevasses servent de vide-ordures à ciel ouvert et les
toilettes étant dans un état sanitaire déplorable,
la neige est parsemée d'excréments.






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