Etape 9 - Tbilissi
- Visite de la grande synagogue et descente vers la ville basse
Jeudi 7 juillet 2022.
Visiter Tbilissi n'est pas de tout repos, ce sont sans cesse des
allers et retour entre la ville haute et la ville basse. Notre
prochaine visite se trouve entre les deux : la grande synagogue
de Tbilissi.

Voici tout le miracle de Tbilissi !
Le mélange des genres. Car non seulement tous les styles
architecturaux se côtoient et s'entremêlent, mais il
en va de même des religions et des habitants ! Une merveille.
Je crois que Tbilissi reste une des dernières villes
du monde à abriter autant de communautés différentes
dans un bouillonnement culturel et intellectuel insensé.
A bien des égards, elle ressemble à ces anciennes
villes de l'Est de l'Europe qui existaient autrefois avant que le
nazisme n'y mette un terme. Et c'est en constatant de près
et de visu tout ce mélange que l'on comprend enfin toute
la richesse de ce foisonnement de cultures et de religions différentes.
Un hâvre d'humanité.

Entrons donc dans cette grande
synagogue de Tbilissi... Et quelle chance encore ! Car
celle-ci est aujourd'hui fermée au public, mais à
force d'insister, un petit homme bienveillant accepte de nous faire
entrer à l'intérieur en toute discrétion. Quelle
gentillesse !

Le bâtiment, également
appelé la synagogue géorgienne, est construit
de 1895 à 1903 dans une architecture du style éclectique.

Ses bâtisseurs sont des Juifs
géorgiens de Akhaltsikhé ayant migré
vers Tbilissi à la fin du xixe siècle, c'est pourquoi
la synagogue est aussi appelé « synagogue des gens
de Akhaltsikhe ».

Il existe également une
autre synagogue dans la capitale, construite par les Juifs de Tshinvali
rue Kozhevennyi Tupik.

La grande synagogue de Tbilissi
est un imposant édifice en briques d’inspiration mauresque,
aux façades intérieures décorées de
belles fresques or et bleu récemment rénovées.

Si vous vous trouvez à Tbilissi
pendant Shabbat ou durant une fête juive, ne manquez
pas d’assister aux offices de la grande synagogue, menés
selon le rite juif géorgien et accueillant généralement
un nombre assez important de fidèles.

Profitez de votre passage à
la synagogue pour aller faire un tour au restaurant David,
attenant à cette dernière et dans lequel vous pourrez
déguster, dans les règles les plus strictes de la
casheroute, de succulents plats géorgiens comme les khinkali,
sorte de gros raviolis fourrés, ou encore les katachpuri,
grands pains farçis.

Toujours dans ce registre gastronomique,
vous trouverez à proximité de la grande synagogue,
au 2/5 de la rue Ierusalem un autre restaurant kasher, le restaurant
Jerusalem, ouvert par des Juifs géorgiens revenus d’Israël
dans les années 2000.

En reprenant la rue Kote Afhazi qui
se prolonge en rue Leselidze, vous verrez au numéro 28 de
cette dernière la petite synagogue de Tbilissi, dite synagogue
ashkénaze, située dans une cour formée d’un
ensemble de maisons traditionnelles, et signalée par un panneau
en hébreu depuis la rue.

Initialement construite au
début du vingtième siècle pour la communauté
juive ashkénaze de Géorgie, cette synagogue, également
nommée Beit Rachel, a été reconstruite en 2009,
l’édifice original ayant été fortement
endommagé à la suite du tremblement de terre de 1991.

Remontez la rue Kote Afkhazi
jusqu’au croisement avec la rue Anton Katalikosi, que vous
emprunterez jusqu’au numéro 3 où se trouve le
musée juif de Tbilissi.

Nommé en l’honneur de
David Baazov, rabbin géorgien qui joua un rôle
conséquent dans le développement du mouvement sioniste
local, le musée juif de Tbilissi a été inauguré
en 1932, puis fermé en 1951, dans un contexte marqué
une montée d’antisémitisme au sein des autorités
soviétiques : c’est effectivement l’époque
de la lutte contre le « cosmopolitisme » et du soi-disant
« complot des blouses blanches ».

Ses portes ont été réouvertes
en 1992, après l’indépendance, et il est aujourd’hui
situé dans un bel immeuble de briques construit au début
du vingtième siècle et faisant précédemment
office de synagogue.

De taille modeste, le musée
juif de Tbilissi abrite un certain nombre d’objets
de la vie du quotidien et religieuse des Juifs géorgiens
et offre ainsi un précieux panorama sur cette communauté
à l’histoire souvent méconnue.

Le musée national de Géorgie,
situé non loin de la place de la Liberté sur l’avenue
Shota Rustaveli , dispose également d’un fond juif
conséquent, qui a fait ces dernières années
l’objet d’un admirable travail de valorisation.

Vous pourrez ainsi préparer
votre visite en amont en consultant le site internet Jewish
Cultural Heritage, qui recense de manière exhaustive l’ensemble
des collections, particulièrement riches, d’histoire
et d’art juifs du musée.



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