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Géorgie - De Tbilissi au Grand Caucase - Juillet 2022

Etape 37 - Lacs de Koruldi - Une descente au milieu des géants de glace

Samedi 9 juillet 2022. Nous nous enfonçons un peu plus avant dans la vallée qui nous ramène vers Mestia. Le paysage est vraiment sublime.

Les jeux de lumière sur les flancs des montagnes sont absolument ahurissants. Les ombres des nuages se déplacent au gré des vents.

Léa a pris beaucoup d'avance. Et quand je la retrouve, je la vois allongée dans la prairie au milieu des vaches. Quel bonheur !

Des mois encore après ce voyage, je reste encore subjugué par ce paysage de montagne absolument incroyable.

Mais revenons au mont Elbrouz. Les Anciens appelaient cette montagne Strobilus (« cône de pin » en latin, un emprunt du grec strobilos signifiant « objet tordu », un terme de biologie établi de longue date pour décrire la forme du volcan) et pensaient que Zeus y avait enchaîné Prométhée, le Titan qui avait volé le feu aux dieux pour l'offrir aux hommes, sans doute en référence à son ancienne activité éruptive

Aujourd'hui encore, la montagne porte différents noms suivant les régions : Jin-Padishah en turc, déformation du perso-arabe, Albar ou Albors en persan signifiant « grand », Ialbuzi ou Yalbuz en géorgien signifiant « crinière de neige », Uashkhemakhue' en adyguéen signifiant « montagne de la joie », ou encore Mingi tau signifiant « mont éternel » en karatchaï-balkar.

L'Elbrouz s'élève dans le Nord-Ouest du Caucase, à cent kilomètres de la mer Noire et à 370 kilomètres de la mer Caspienne d'où il est possible de l'apercevoir par temps exceptionnellement clair.

Avec ses 5 643 mètres d'altitude, il constitue le point culminant de cette chaîne de montagnes qui marque traditionnellement la frontière entre l'Asie et l'Europe, au même titre que l'Oural.

Se situant à onze kilomètres au nord de la ligne de partage des eaux marquant la frontière avec la Géorgie, il est partagé entre les territoires respectifs des républiques autonomes de Kabardino-Balkarie et de Karatchaïévo-Tcherkessie.

Il constitue à la fois le plus haut sommet de la Russie et celui du « Vieux Continent », loin devant les 4.808 mètres d'altitude du mont Blanc.

Il se trouve à 65 kilomètres au sud-sud-ouest de la ville de Kislovodsk et à 80 kilomètres à l'ouest-sud-ouest de Naltchik.

L'Elbrouz est un volcan endormi presque symétrique, selon un plan vertical, possédant deux pics principaux, de chaque côté d'un col situé à 5 416 mètres d'altitude : le sommet occidental est le point culminant à 5.643 mètres d'altitude tandis que le sommet oriental s'élève à 5.621 mètres.

Le cratère de 300 à 400 mètres de diamètre, situé au sommet du pic oriental, a été progressivement comblé de neige et de glace.

Les névés du volcan, couvrant une superficie de 138 km2, alimentent vingt-deux (ou vingt-trois selon les sources) glaciers principaux et soixante-dix-sept glaciers secondaires qui donnent naissance aux rivières Baksan, Kouban et Malka.

Certains de ces glaciers, étudiés par des scientifiques depuis les années 1930, peuvent atteindre 400 mètres d'épaisseur mais tous sont en retrait, ayant perdu entre 80 et 500 mètres de longueur.

Les deux principaux s'appellent Bolchoï Azaou (« le grand Azaou »), avec une superficie de 23 km2 et une longueur de 9,28 km, et Irik, avec une superficie de 10,2 km2 et une longueur de 9,31 km.

Cette activité glaciaire a formé de nombreux lacs peu étendus mais profonds.

Le Caucase est formé par la collision vers le nord de la plaque arabique contre la plaque eurasienne provoquant de nombreux séismes dans la région.

La zone de failles est complexe et le déplacement en grande partie latéral au niveau de l'Anatolie et de l'Iran empêche la création d'un phénomène de subduction et explique la rareté des volcans dans la chaîne de montagne.

L'Elbrouz est donc une des rares exceptions, constitué à la fois de roches métamorphiques (schistes, gneiss) et de roches magmatiques (granite, rhyolite, tuf).

L'Elbrouz aurait commencé à se former il y a 10 millions d'années. Les éjectas issus du volcan couvrent une superficie de 260 km2.

Des fragments de rhyolite et de rhyodacite ainsi que des formations de tuf et d'ignimbrite ont été trouvés et ont permis de dater à l'uranium-plomb la formation de la caldeira principale vers -700 000 ans, correspondant probablement à la fin d'un cycle éruptif majeur.

Des datations géochronologiques ont mis en évidence des cycles éruptifs postérieurs synchrones dans différents foyers magmatiques du Grand Caucase, démontrant l'origine géologique commune de cette activité volcanique.

Il arrive que de modestes fumerolles s'échappent encore parfois du flanc oriental du volcan, au niveau de l'ancienne coulée de lave de 24 kilomètres de long orientée depuis le cratère vers le nord-nord-est, et des sources chaudes prennent naissance sur les versants de la montagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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