Moscou - Sous la grande verrière de la galerie Gum

Lundi 29 avril 2019. Edifiée après le grand incendie de 1812, la galerie marchande se divisait en galerie hautes, moyennes et basses. De ce point de vue-là, rien n'a changé. Les galeries hautes furent reconstruites en style pseudo-russe en 1894, empruntant de nombreux traits au musée d'histoire.

Dès le XVIIe siècle, de nombreuses boutiques se tenaient dans la partie « haute » de la Place Rouge. En 1886, les commerçants, organisés en « Société des Galeries supérieures de la Place Rouge à Moscou » décident de lancer un concours d'architecture pour créer un bâtiment durable.

En 1889, le projet des architectes Alexandre Pomerantsev et Vladimir Choukhov est retenu. Ce bâtiment de plan trapézoïdal, est construit entre 1890 et 1893 en marbre, grès et granite, le tout recouvert d'une immense verrière semi-cylindrique, dont le diamètre est de 14 mètres. Celle-ci semble légère, mais c'est une construction ferme faite de plus de 50 000 cosses de métal (d'une poids d'environ 819 tonnes).

Les galeries sont faites en métal et en verre, une technique originale pour l'époque, copiée sur le modèle du Crystal Palace, à Londres.

L'illumination est fournie par les énormes lucarnes arquées de fer et de verre, pesant à l'unité 820 tonnes pour certaines et contenant plus de 20.000 carreaux.

L’ouverture officielle a lieu le 2 décembre 1893 en présence des membres de la famille du tsar Alexandre III. C'était à l'époque le plus grand centre commercial au monde, et il le restera longtemps.

Après la Révolution de 1917, le magasin est nationalisé par les bolcheviks, et servira par la suite de bureaux aux commissions du plan quinquennal.

Ce n'est qu'en 1953 que le Goum retrouva sa fonction de grand magasin d'Etat. Devenu le lieu de pèlerinage des familles soviétiques venues de tous les coins de l'empire pour s'approvisionner en charcuteries, friandises, douceurs, etc. Choses qu'on ne trouvait qu'à Moscou.

Après avoir visité le mausolée de Lénine, on se retrouvait alors au Goum. Et on se donnait rendez-vous près de la fontaine centrale, si jamais on se perdait dans le dédale des galeries.

Privatisés à la fin de l'ère soviétique, les quelques 2,5 km de galeries marchandes du Goum comptent aujourd'hui 200 boutiques appartenant à des grandes marques étrangères spécialisées principalement dans le luxe ou le vêtement de sports.

Aujourd'hui, le Goum a donc perdu son côté populaire puisqu'il concentre surtout les boutiques de luxe des grandes marques. Le soir, on aperçoit de loin ses illuminations et ses guirlandes d'ampoules lumineuses, comme si c'était Noël toute l'année.

A l'étage, sous la magnifique verrière, on y trouve encore cependant la cafétéria Stolovaya, populaire et bon marché. Et également quelques cafés, où l'on peut passer un moment... au prix fort !

Pour information, il existe un magasin similaire à Moscou rivalisant depuis longtemps avec le Goum par sa taille et son architecture, le Tsoumpour Tsentralny Ouniversalny Magazin, « Magasin central universel », près du théâtre Bolchoï.

Quant aux photographes en herbe comme moi (et même si la batterie de mon Nikon m'a lâché), le meilleur endroit pour prendre quelques clichés reste l'étage supérieur, pour profiter de la magnifique lumière distillée par la verrière de la galerie.