Etape 1 - Moscou - Arrivée mouvementée en pleine nuit
Mercredi 24 et Jeudi 25 avril 2019. La Russie. Moscou. Combien de fois j'ai fait ce rêve fou de me rendre de l'autre côté de cette Europe qui a fasciné toute mon enfance ? Combien de rêves avortés jusqu'à ce voyage annulé au dernier moment à l'été 2017, quand en pleine nuit, après de longues heures d'angoisse et une saleté de virus logé dans mes intestins, je décidais de renoncer à ce grand voyage en Russie et en Sibérie orientale... Cette fois-ci, j'ai décidé de faire abstraction de tout, de prendre le parti du "on verra bien" et de monter dans l'avion. Enfin ! Quel soulagement ! Je me suis tellement investi pour ne pas renoncer à mon rêve. Cela fait plus de trois mois que je révise chaque jour les mots de langue russe que je tente d'apprendre. Je ne veux pas simplement visiter Moscou et le Tatarstan où m'attend une amie russe, mais je veux sentir par moi-même l'âme russe, toucher du doigt cet invisible, ce sentiment étrange de folie qui habite tout entier le peuple russe. Et pour cela, une seule solution : apprendre la langue russe. Quelle folie !
En ce début d'après-midi, me voici donc à Roissy, terminal 1, pour monter dans l'avion qui doit m'emmener jusqu'à Francfort dans un premier temps, puis, dans la soirée, me coonduire jusqu'à Moscou. Quelle aventure ! Toutes mes années d'études littéraires reviennent d'un seul coup à mon esprit. Mes lectures de Tolstoï, Dostoievski, Pasternak, Soljenitsine ou Nicolas Gogol me reviennent d'un coup. Je m'envole pour Moscou ! Merde alors ! Quelle aventure ! J'en ai tant et tant rêvé !
Le vol va se passer sans encombre, sauf peut-être ce décollage incroyable sur la piste de Francfort, par grand vent qui va faire basculer de droite et de gauche le Boeing de la Lufthansa ! Je m'accroche au siège de devant, et ça passe ! Ouf ! Je me venge sur la bouteille de vin rouge que me propose l'hôtesse et je me laisse glisser dans le sommeil. "On verra bien..."
Quelques heures plus tard, nous voici donc à Moscou. L'heure de vérité. Passeport en main, je me présente au contrôle de l'immigration. Rien à signaler. Mon Visa est inspecté à la loupe par l'agent de contrôle. Vrai de vrai. Je n'avais jamais vu ça de ma vie. ça se passe comme ça, à Moscou. Heureusement, tout va bien. L'ambassage russe n'a pas commis d'erreurs sur mes dates d'entrée et sortie et me voici donc dans le hall des arrivées de l'aéroport Domodedovo en quête d'un taxi pour me rendre jusqu'au centre de Moscou où j'ai réservé une chambre au City Comfort Hôtel*. Retenez bien ce nom-là pour ne jamais réserver une chambre avec eux. C'est de la folie pure.

Car c'est ici que mes premières heures en terre russe vont se corser. Je me présente au bureau des taxis officiels et un grand gaillard me propose de m'emmner pour 7.500 roubles (soit 100 euros tout rond !). Je refuse tout de go et tente de négocier avec un autre employé, mais rien à faire. J'ai beau expliqué que mon Routard m'indique le prix de 2.000 roubles, les types ne sourcillent pas et ne veulent pas baisser le prix de leur arnaque. Ok, je sors de l'aéroport et tente d'accrocher un des taxis garés devant le terminal. Je tombe sur un Arménien qui me propose la course au "taximeter". Sympa le type, mais il ne m'indique pas qu'il gonfle la note par le tarif de nuit. Ok, je monte. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix. Le seul hic, c'est que je n'ai changé que pour 100 euros à mon arrivée à l'aéroport et que je n'ai que 7.000 roubles en poche. Tant pis, je tente le coup et nous nous retrouvons bientôt sur la voie rapide qui mène à Moscou. Le chauffeur est vraiment sympa. Je lui baragouine mes quelques mots de russe et il semble apprécier mon accent. Trop cool ! Le type sort une clope et en grille une à la fenêtre du taxi. Bienvenue en Russie ! Une demi-heure plus tard, le type me laisse devant le City Comfort.

Il est plus d'une heure du matin et je suis soulagé de pouvoir enfin aller me reposer...Sauf que. La gérante de l'hôtel me balance à la figure que ce n'est pas dans cet hôtel que j'ai réservé, mais dans le City Confort d'Arbatskaïa, à quatre kilomètres de là ! Argghhhh ! Je faillis m'étrangler et je montre à la gérante ma réservation Expedia... Pire, le chemin indiqué par Expédia qui conduit directement à cet hôtel et pas à celui 'Arbatskaïa ! Visiblement, madame n'en a rien à faire et me lance sèchement que je dois déguerpir et commander un autre taxi. Je manque m'étrangler... il me reste à peine 700 roubles en poche et je ne sais pas si un taxi acceptera de prendre la course pour cette somme. Panique à bord. La gérante comprend mon problème et appelle un taxi qui pour 400 roubles acceptera de m'emmener à bon port. L'aventure continue. Le taxi arrive, fait un milliard de détours dans la ville, puis finit par me laisser dans une espèce d'arrière-cour où mon hôtel est censé se dresser... Je ne suis pas vraiment rassuré, je demande au chauffeur de m'accompagner avant de lui glisser ses 400 roubles dans la pogne. Quand je vois enfin la pancarte du "City Comfort Arbatskaïa", me voici enfin soulagé. Je suis enfin arrivé à bon port ! Ouf ! Enfin, je vais pouvoir dormir. Pas longtemps certes, mais juste assez pour partir à l'assaut de Moscou le lendemain matin. Quelle aventure !


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