Etape 48 - Moscou - Au coeur de la cité du Kremlin
Lundi 29 avril 2019. Enfin d'aplomb. Après plusieurs nuits successives de mauvais sommeil, j'ai enfin récupéré. Du coup, je me suis levé tôt pour partir à l'assaut de la forteresse du Kremlin***. Cette fois-ci, la cité fortifiée est ouverte. Je m'engouffre dans la station de métro Arbaitskaïa pour ressortir à deux pas du Kremlin. En prenant le métro, je me sens comme un poisson dans l'eau. Un signe de bien être. Sur une échelle de 1 à 10, je ne suis pas loin d'atteindre les sommets... Tout ça avant de me plonger dans la file d'attente gigantesque (les Chinois sont parmi nous !) qui patiente devant le kiosque à billet. Plus d'une heure d'attente ! Le Kremlin, ça se mérite !
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Enfin muni de mon billet d'entrée, il me faut encore traverser le pont de la Trinité (qui autrefois enjambait les douves de la forteresse) qui mène directement à la porte principale, la tour Troïstskaya, point d'entrée principale du Kremlin. Construite en 1495, elle s'élève à 80 m de haut. A gauche, les arcanes du pouvoir, les bâtiments officiels où se concentrent les principaux ministères de la Russie fédérale, et bien entendu, le palais présidentiel de Poutine. Autant le dire tout de suite... Inacessible ! A droite, la vaste esplanade religieuse où se concentrent les principales églises du Kremlin. C'est cette partie-là que le public est autorisé à visiter. |
A droite, après le palais des Congrès élevé par Khrouchtchev pour abriter les grands rassemblements du parti (que je ne visiterai pas), voici dans le prolongement le palais du Patriarche, l'ancien palais du métropolite de Moscou, imbriqué avec l'église des 12 apôtres, reconnaissable avec ses cinq petites coupoles.

Puis, imméditement après, la façade orrientale de l'église de la Dormition, l'église la plus connue de tout le Kremlin, la plus vaste également, dont je reparlerai plus tard. Point de détail important... Il est formellement interdit (sous peine de se voir retirer son appareil) de prendre une photo à l'intérieur des cinq églises du Kremlin. Une armée d'agents sont chargés à l'intérieur des édificices de faire respecter la consigne ! Impossible d'y échapper. Du coup, je ne présenterai pas ici l'intrieur de ces églises... Quel dommage ! D'autant que je ne prends jamais de photos au flash, mais bon, pas question de prendre un risque et de me voir confisqué mon Nikon... Du coup, la présentation que je vais faire des différentes églises ne correspondra absolument pas aux images prises à l'extérieur de chaque monument. Je m'en excuse...

Me voici donc au centre de l'esplanade religieuse du Kremlin, la place des Sobors***. Cette petite vidéo prise à 360 degrés permet de mieux comprendre l'endroit où on se trouve... En tout point exceptionnel ! En tournant comme je le fais, on peut ainsi voir défiler l'ensemble du clocher d'Ivan-le-Grand (en réfection et inaccessible au public aujourdhui), la cathédrale de la Dormition, l'église de la la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge, la cathédrale de l'Archange saint-Michel, la cathédrale de l'Annonciation et le palais des Patriarches avec l'église de 12 apôtres.

Ne nous occupons plus des photos donc puisqu'il est impossible de "shooter" à l'intérieur des églises. Passons plutôt à un petit cour d'histoire, car c'est ici que se trouve le mythique siège du pouvoir russe. Le lieu où étaient couronnés les tsars, où s'lèvent les plus célèbres cathédrales orthodoxes du pays, où se trouvent les plus fabuleux trésors. |
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C'est en 1156 qu'est signé l'acte de naissance officiel du Kremlin, lorque le prince Dolgorouki ordonne la construction de la première forteresse (Kremlin) de Moscou. Démolie en 1237 pa les Tatars, puis reconstruite et agrandie par le prince Ivan Kalita en 1339. En 1368, face à la nouvelle menace tatar, le prince Donskoï prend le taureau par les cornes et fait élever des murs en pierre autour de son palais. La première cathédrale de la Dormition est élevée. Mais la véritable étape de la construction du Kremlin a lieu sous le règne d'Ivan III et de son fils, le terrible. |
Une nouvelle muraille de pierres est édifiée de 1485 à 1516 par des bâtisseurs italiens... d'où son aspect aujourd'hui de forteresse du Quattrocento ! Le tracé du Kremlin est celui que l'on lui connaît aujourd'hui. Mais de cette époque, aujourd'hui, ne subsiste plus que le palais à Facettes. C'est au XVe et au XVIe siècle que sont construites, sur l'extraordinaire place des Sobors, l'ensemble d'églises et de cathédrales du Kremlin. Ivan IV, toujours aussi terrible, y adopte pour la première fois le titre de tsar et se fait couronner dans la cathédrale de la Dormition en 1547.

Au XVIIe siècle, sont édifiés le palais du Patriarche et celui des Petits-Plaisirs, ainsi que l'église des 12 apôtres. De 1620 à 1680, les tours de l'encente sont ornées de chiators, de petits clochers qui gomment quelque peu l'aspect italien de l'ensemble et leur donnent un style un peu plus russe...

Au XVIIIe siècle, toutes les demeures privées (petits palais d'aristocrates) disparaissent du Kremlin et Pierre le Grand fait construire l'Arsenal. Après cela, il n'y aura plus guère que quelques modifications d'ordre décoratif. Catherine II envisage bien la construction d'un immense palais néoclassique au bord du fleuve, mais le projet sea rapidement abandonné.

Enfin, en 1812, au moment de sa retraite, l'armée napoléonienne fait subir quelques sérieuses dépréciations à certains édifices et tours d'enceinte, mais tout est vite reconstruit après le départ de la Grande Armée. Puis Nicolas 1er fait transformer le Grand Palais et le Palais des Armures dans un style alliant le classicisme et le traditionnel style russe de l'architecture médiévale.

Finalement, c'est sous le pouvoir communiste que le Kremlin subira ses plus importants outrages. Sous Staline et Krouchtchev, de vénérables églises et monastères anciens sont démolis pour laisser la place à des édifices communistes de prestige, comme le palais des Congrès construit à l'emplacement du monastère Tchoudov. En 1935, des étoiles rouges à 5 branches, d'une tonne chacune, remplacent sur les tours, les aigles datant de l'époque impériale. Le Kremlin devient alors le siège de toutes les intrigues du pouvoir, de tous les complots aussi. Il faudra attendre 1955 et la mort de Staline pour que le Kremlin soit ouvert partiellement au public...




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