Etape 33 - Monastère Raifski - Eglise des saints pères dans le Sinaï

Samedi 27 avril 2019. Voici le bâtiment le plus emblématique du monastère Raifski : la cathédrale de sainte Trinité avec ses cinq coupoles à bulbe dorée à l'or fin. En tourée d'un écrin de cyprès et de sapins, il faut l'imaginer l'hiver avec l'épais manteau de neige qui la recouvre. Ce doit être tout simplement magnifique.

Mais avant elle, je prends d'abord à droite, pour pénétrer dans la non moins magnifique église des saints pères dans le Sinaï***. Devant moi, je suis attendri par la vision de cette petite fille avec sa maman, chacun regardant l'autre, elle sa maman, sa maman Jésus, et Jésus, elle et sa maman. Que dire de plus ?

La richesse iconoclaste de cette église est une fois encore à couper le souffle. Trois rangées d'icônes sont enchassées dans des cadres dorés à l'or fin. Les piliers sont recouverts d'icônes. Les fidèles se recueillent devant elles, s'inclinent, se signent et baisent leur visage. Très émouvant.

Cette église, construite dans le plus pur style baroque, a été élevée ici autour de 1708, érigée en honneur de Saints Pères, battus à Raif et au Sinaï.

La construction du monastère de Raifa*** allait devenir une sorte de centre de l'orthodoxie sur cette frontière orientale de la Russie. Dans le même temps, les bâtiments de Raif manifestent clairement le style baroque moscovite de temples à étages centraux aux compositions verticales prononcées comme cette église des saints pères. 

Difficile pourtant de s'attacher simplement à l'architecture des lieux tellement l'humain et le divin prennent le pas sur tout autre considération. La dévotion des fidèles dans les églises orthodoxes est peu commune. Chaque icône est vénérée, comme un lien invisible entre le monde des vivants et le royaume de Dieu.

Des dizaines d'icônes sont ainsi vénérées, priées, touchées, baisées. Le tout dans un silence de cathédrale. Pas un mot, pas un murmure. Tout juste le bruissement des pas que le carrelage...