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Russie - De Moscou à Kazan - Avril 2019

Etape 22 - Musée Pouchkine - Icônes russes et scènes religieuses italiennes

Jeudi 25 avril 2019. Voilà pour le musée Pouchkine dont je ne visiterais aujourd'hui que les oeuvres du Moyen-Âge et de la Renaissance européenne jusqu'au XVIIe siècle. Je visiterai le reste une autre fois. Je suis épuisé. Mais pas question de quitter le musée sans retourner voir les extraordinaires icônes russes conservées dans le musée et les représentations bibliques de la Renaissance italienne. Je commence par cette sublime Madonne avec un bébé sur le trône avec les saints et les anges, tryptique du maître de la Miséricorde. L'artiste tire son nom de la Madonne de la miséricorde, oeuvre conservée à Florence et datant d'environ 1380.

A ne surtout pas manquer, cet extraodinaire Christ Pancrotator, du maître de Constantinople (XVe siècle). Italie. Jésus Christ est représenté sous l’aspect de Pantocrator, c’est-à-dire du Tout-Puissant. Dans sa main gauche il tient un Évangile, de la droite il bénit. Son aspect est d’une profonde spiritualité et tranquillité. Rien dans l’ouvrage ne rappelle la réalité terrestre. Le Sauveur apparaît dans un espace particulier, abstrait et semblant infini. L’or du fond, perdant sa nature matérielle, est perçu comme le symbole de l’existence de Dieu, la représentation du nouveau ciel et de la nouvelle terre où la victoire de la vie sur la mort est déjà accomplie. Dans l’icône il n’y a pas de source visible de lumière. L’illustration même est lumineuse. La figure du Christ est libérée de tout poids. L’art de l’iconographie, individuel et aléatoire, rejetant  la gravité et la corporéité,  crée une représentation du monde toute particulière, dans lequel les lois de la physique sont absentes, or l’espace se construit selon d’autres principes. Ce monde infini du ciel rempli de paix et d’une harmonie sublimes est pur de tout péché et son immobilité suscite une longue contemplation menant peu à peu à la perception de l’essence divine.

La théorie de l’iconographie fut plus précisément développée par la théologie qui considérait la sainte représentation comme le reflet de la divinité originelle et un moyen pour le croyant de s’adresser à Dieu. En découlent une forte densité idéologique et une symbolique profonde des schémas des compositions qui prennent forme dans un système artistique stable et strictement codifié. L’iconographie était la seule forme de peinture à Byzance, État grand, formé après la chute de la Rome antique sur ses territoires orientaux. La culture de Byzance reposait dans son développement sur les progrès de l’Antiquité et conservait précieusement  les traditions antiques  mais les incluait dans le cercle de la symbolique chrétienne et de son propre système artistique. L’art byzantin exerça une grande influence sur les traditions artistiques de l’Italie du Moyen-Âge.

Divine de grâce, il ne faut pas manquer, cette magnifique Marie-Madeleine, de Simone Martini. Élève de Memmo di Filippuccio (dont il deviendra le gendre) et de Duccio, Simone Martini reste profondément influencé par l'œuvre de ce dernier, ainsi que par les sculptures de Giovanni Pisano et l'art gothique français.

Merveilleuse également, cette Madonne avec un bébé, de Nicolletto. L'oeuvre est datée autour de 1350, exécutée par un des maîtres de l'art vénitien.

Vierge à l'enfant de Nicolas di Pietro (entre 1490 et 1500). L'icône représente la sainte Vierge traditionnelle dans la peinture italienne. Madonna dell'Umiltà occupe le champ principal de l'icône; ci-dessus dans le tympan - deuil. Le Christ avec la Vierge Marie et Jean l’évangéliste sur les côtés est représenté debout dans une tombe sur le fond de la croix. Ce style s’est généralisé dans la peinture italienne de la fin du XIVe au début du XVe siècle.

Incontournable, cette sublime Vierge à l'enfant, de Giovanni di Bartolomeo Cristiano. Cette oeuvre fait partie du polyptyque de la Vierge et l’enfant aux saints, aujourd’hui divisé en trois musées. Les Saints Romualdo et Andrea Apostolosont situés au musée de l' Ermitage de Saint-Pétersbourg , la Vierge à l'Enfant et les anges au Pouchkine de Moscou et les Saints Domenico et Bartolomeo au musée Bandini à Fiesole.

Parmi les plus belles icônes  italiennes de la collection du musée se trouve la grande œuvre hagiographique de la Vierge à l’Enfant sur le trône réalisée au XIIIème siècle à Florence par les artistes du cercle de Coppo di Marcovaldo. La Vierge Marie est représentée en Reine du Ciel. Elle sied cérémonieusement et majestueusement  sur un trône. La couleur framboise du vêtement symbolise sa souffrance et la teinte bleu foncé renvoie à sa pureté et à son innocence. L’expression adulte de Jésus Christ vêtu d’habits royaux dénote sa sagesse et sa grandeur céleste.

Sur les côtés de la Vierge Marie, à une autre échelle, sont représentés deux anges entiers, selon la tradition florentine, avec des encensoirs. Dans de petits compartiments entourant les figures centrales, est relatée en détail la vie de la Vierge, de sa Naissance (dans l’angle supérieur gauche) jusqu’à l’Ascension (dans l’angle droit). Y sont réunies des illustrations d’évènements de diverses époques et la figure de la Vierge Marie est plusieurs fois répétée. Ces conventions expriment l’essence de l’iconographie qui fait plonger les figures dans un monde éternel, intemporel et sans espace. La représentation de la Madone avec l’Enfant contre sa joue  remonte à l’iconographie byzantine Éléousa, ce qui est attesté par les gestes conditionnés révélant la valeur symbolique de l’icône.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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