Etape 52 - Kremlin - Le centre religieux de la Russie
Lundi 29 avril 2019. Je poursuis ma visite du Kremlin*** par le palais des Patriarches*** qui se trouve à l'arrière de la cathédrale de la Dormition***. L'ensemble que l'on voit aujourd'hui est une reconstruction du XVIIe siècle par le patriarche Nikon, de l'ancien palais du métropolite. Le palais est totalement imbriqué dans l'église des Douze apôtres, reconnaissable à ses cinq petites coupoles, joliment ornée, côté nord, d'un balcon sur arcades.

Le palais abrite aujourd'hui le musée des arts décoratifs du XVIIe siècle. Du vestibule, on accède à droite, à la salle de réception, et à gauche, au logement privé du patriarche et à l'église.

Immense salle de réception, dit salle de la Croix, voûtée, décorée d'un plafond peint de motifs floraux, sans pilier central. Elle servait également pour les conciles. Emerveillement devant la qualité et la richesse des objets exposés.

Dans la salle à droite du vestibule, quelques pièces magnifiques comme cet encensoir en forme d'église orthodoxe couronnée d'une coupole et, dans la vitrine des "cadeaux allemands", une superbe pendule-éléphant tirant un Bacchus ivre et repu, en bronze doré et ciselé. Mais la plus belle pièce reste le four du XVIIIe siècle, surmonté d'un dais en bois sculpté. On y préparait les huiles saintes, appelées saint chrême, pour toute la Russie. A côté, une jarre de 1767 servait à les conserver.

On peut également voir une montre ayant appartenu à Pierre le Grand. Dans la vitrine des "cadeaux turcs", au fond à droite, une cruche niellée ornée de pierres précieuses, offerte au tsar Alexis, ainsi qu'une belle corne d'abondance. De l'orfèvrerie religieuse, on retiendra la vaisselle précieuse, les évangéliaires, les calices, encadrements d'icônes et divers bijoux.

Dans l'église des Douze-Apôtres***, on est une fois encore subjugué par cet iconoclaste en bois sculpté doré de l'école de Sémion Ouchakov, provenant du couvent de l'Ascension, détruit. On y trouve à droite les douze apôtres qui donnèrent leur nom à l'église.

A voir dans l'église, la Cruxifiction du Christ, avec le martyr des apôtres en médaillon, de Feodor Rojnov. Splendide travail dans les détails, consacant l'épanouissement de la miniature religieuse dans l'art russe.

Enfin, précédant l'église, à gauche du vestibule, il faut jeter un coup d'oeil sur l'exposition de vêtements religieux, dont l'un arbore une belle Mise au tombeau brodée aux fils de soie, argent et or (1627). Deux autres petites salles restituent bien l'atmosphère d'un appartement du XVIIe siècle. Mobilier d'époque, beau jeu d'échecs, vénérables livres...



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