Etape 35 - Monastère Raifsky - Cathédrale de la Sainte-Trinité

Samedi 27 avril 2019. Après l'église des Saint-Pères, direction le joyau du monastère Raifsky*** qui trône en plain milieu de l'enceinte fortifiée : la cathédrale de la Sainte-Trinité***, facilement reconnaisable avec ses coupoles à bulbes dorés.

La cathédrale, consacrée en l'honneur de l'icône de la mère de Dieu "géorgien"*** a été construite dans le style du classicisme. Les bâtiments du monastère manifestent clairement le désir de caractériser le style baroque moscovite des temples à étages centraux aux compositions verticales prononcées (églises-portes, ainsi que l’église des pères avec une chapelle supérieure). 

A l'intérieur, la sobriété est de mise. Ici, pas de peintures, d'icônes ou de fresques bibliques plaquées même les murs.

Un immense icônoclaste à trois rangées, formant comme un immense tryptique, décore le mur nord de la cathédrale. Les piliers abritent eux aussi quelques icônes qui sont toutes vénérées et priées par les fidèles. C'est avec bonheur (pour mon appareil-photo !) que je retrouve cette petite fille aux yeux écarquillés par tant de dorures et de visages bibliques.

J'aime particulièrement cette photo prise à la dérobée, avant qu'Ilusa ne demande à l'un des moines de la cathédrale l'autorisation de prendre quelques clichés à l'intéreur. Franchement, je n'aurais jamais osé ce qu'elle a fait !

Sur l'un des piliers de la cathédrale, voici à mon sens la plus belle icône de l'église. Une sainte Vierge d'une beauté inimaginable ouvrant ses bras en croix, à l'instar de l'enfant Jésus placé devant elle surgissant d'un calice de charpentier.

Devant l'icônoclaste de la cathédrale, un autel supporte la plus vénérable des reliques du monastère : l'icône de la mère de Dieu "géorgien". Vous allez me trouver bizarre... Mais j'ai omis de la prendre en photo !

Une autre icône de la sainte Vierge, à la beauté gracile, empreinte d'une grande humilité, me fascine. Des chandeliers, symboles de la foi divine, s'entrecroisent à l'extrémité de ses mains jointes.

L'histoire de cette incroyable icône Miracle est la suivante. En 1622, le Perse Shah Abbas conquit la Géorgie en s'emparant de nombreux sanctuaires de terres géorgiennes pour les vendre à des marchands russes en visite en Perse. Parmi les nombreux objets volés figurait l'icône de la mère de Dieu "géorgienne", décorée d'argent et d'or.

À la fermeture du monastère Raifsky, à l'époque du pouvoir soviétique, l'icône a été sauvée par des scientifiques de l'université de Kazan. Elle a été retrouvée sur le sol de l'église dévastée. Elle fut alors cachée dans le cimetière de Kazan, où elle est restée jusqu'à la renaissance du monastère.