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Russie - De Moscou à Kazan - Avril 2019

Etape 56 - Moscou - Revue des troupes sur la place Rouge

Lundi 29 avril 2019. En longeant le musée de la guerre patriotique contre les armées napoléoniennes, je me heure au cordon de soldats qui bouclent la place Rouge. Aujourd'hui est un jour de commémoration et du côté de l'Armée rouge, on commence les préparatifs au grand défilé du 1er mai qui a lieu dans deux jours.

Du coup, j'observe la scène en silence et je n'en manque pas une miette. Allez zou, je profite de cette page patriotique pour reprendre le cours de mon histoire de la Russie et de Moscou, là où je l'ai laissée, au moment de l'apogée de la Russie kiévienne. Le pays est alors traversé par une épaisse forêt, qui, de la Pologne aux monts Oural, borde la steppe du Nord. Tout au long du XIIe siècle, cette étendue boisée joue un rôle de rempart naturel contre les invasions... Mais, ça ne va pas durer.

Au moment du déclin de la Russie kiévienne, la Russie du Nord-Est bénéficie d'un afflux de populations fuyant le Sud, ce qui favorise le développement de grandes villes comme Vladimir ou Souzdal. Leur richesse architecturale est alors comparable à ce qu'avait connue Kiev deux siècles plus tôt. A la même époque, Novgorod connaît également un développement considérable, fondé notamment sur sa foire, une des plus importantes d'Europe. Quant à Moscou, elle n'est alors qu'une toute petite ville, fondée autour du Xe siècle, agglomération d'un petit hectare recroquevillée autour d'un Kremlin qui se dresse au confluent de la Moskowa et de la Neglinnaya, une rivière aujourd'hui souterraine.

Au XIIe siècle, Moscou devient un carrefour commercial important, traversé par les routes qui relient Vladimir à Smolensk et à Novgorod. Le premier prince à s'intéresser vraiment à Moscou est Youri Dolgorouki, fils de Vladimir Monomaque. En 1156, il entreprend ainsi d'ériger de nouvelles fortifications. Le Kremlin est alors redessiné et englobe l'ancien bourg fortifié, ainsi que le bourg marchand. Moscou, ainsi délimitée, atteint presque la superficie de l'actuel Kremlin. Ces initiatives vaudront à Youri Dolgorouki d'être considéré comme le père fondateur de la ville.

Au XIIIe siècle, la menace à l'Est se fait plus précise. Parvenue au sommet de sa puissance à la mort de Gengis Khan en 1227, la Horde d'Or réunit l'ensemble des tribus tatares. Son organisation militaire est fondée sur la conscription générale, la conquête et le pillage. Quelques années plus tard, c'est le petit-fils de Gengis Khan, Khan Batu, qui mène la Horde d'Or à la victoire et provoque l'effondrement de la Russie Kiévienne. Ses villes somptueuses, Kiev en tête, mais aussi celles du Nord-Est, dont Moscou, sont détruites par les armées mongoles.

Seule Novgorod, trop éloignée, est épargnée. L'occupation forcée du joug tatar oblige les princes russes à aller chercher leur mandat de gouvernement dans la capitale tatare de Saraï, sur les bords de la Volga. Grâce à l'appui de la Horde d'Or, Alexandre Nevski, de Novgorod, devient prince de Vladimir et installe son fils, Daniel, à Moscou. Ce dernier devient ainsi le premier prince de la branche moscovite des "Riourik".

Moscou se relève et est rapidement reconstruite. Ivan 1er (1325-1341), fils de Daniel, poursuit une habile politique de conciliation engagée par son père avec les Tatars. Il gagne également l'appui de l'église qui transfère le siège du Métropolite à Moscou. Ce soutien sera décisif. Car désormais, c'est Moscou qui traite directement avec les Tatars. En 1380, Dimitri Donskoï parvient à battre les Tatars lors de la bataille de Koulikovo Pole, sur le Don. Cette victoire historique marque le début de la reconquête par les Russes de leur territoire.

Et Moscou ? Sous Ivan 1er, le Kremlin connaît un nouvel élargissement de son territoire et atteint la surface qu'il atteint aujourd'hui. Les bourgs, à l'extérieur, connaissent rapidement une forte expansion. Au nord, sont implantés les artisans, parmi lesquels les fondeurs de canons (le lond d'une artère qui porte encore aujourd'hui le nom de rue des Canons). A l'Est, le Grand-Bourg, qui deviendra Kitaï-Gorod, abrite les riches marchands qui vivent dans des demeures cossues, les Oussadba. Au sud de la Moscowa, vivent aussi des artisans et des émigrants tatars qui commercent avec l'Orient.

Au XIVe siècle, le renforcement des défenses de Moscou justifient l'adoption d'un principe d'urbanisation en cercles concentriques. Dimitri Donskoï dote le Kremlin d'une enceinte en pierre calcaire. De hautes palissades protègent le grand bourg, ainsi que les faubourgs artisans de la rive droite. Dans le même temps, le mouvement monastique connaît un essor sans précédent dans toute la Moscovie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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