Etape 4 - Moscou - La cathédrale Basile-le-Bienheureux
Jeudi 25 avril 2019. Fermant la place Rouge au sud, côté Moskova, voici la cathédrale Basile-le-Bienheureux*** et ses cinq coupoles coiffées de bulbes colorés. Un des emblèmes de Moscou. Pas facile à prendre de bon matin quand le soleil vous fait face. Du coup, il faut se déplacer légèrement sur la droite pour éviter de faire face au soleil et de prendre l'ensemble à contre-jour. Cela tombe bien, c'est encore le meilleur moyen d'éviter de se retrouver dans la foule de Chinois qui batent le pavé devant l'église orthodoxe. Décidément, on n'en sortira pas de ce tourisme de masse. Les Chinois sont partout.

En se déplaçant vers l'ouest, dos au mur des remparts du Kremlin, la perspective est bien meilleure. Elle permet également de prendre la mesure de l'ensemble de l'édifice en ayant une vue sur toute la longueur de la cathédrale, les chapelles se succédant les unes après les autres.

Il n'y a pas à dire, cette cathédrale Basile-le-Bienheureux est bien le festival de bulbes polychromes le plus emblématique de la Russie. Elle fut construite là, de 1555 à 1561, par Ivan IV... Plus connu sous le petit nom charmant d'Ivan le terrible, en l'honneur de sa victoire sur les Tatars à Kazan, en 1552.

Cette cathédrale s'appela d'abord la cathédrale de l'Intercession-de-la-Vierge-sur-le-Fossé, du nom de la chapelle principale de l'église. Nul ne sait pourquoi, finalement, elle prit le nom de Basile-le-Bienheureux, peut-être à cause du simple d'esprit béatifié et enterré dans la 10e chapelle de l'édifice ? Pour les Russes toutefois, elle reste la cathédrale de l'Intercession (Pokovski Sobor).

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Allez, pour une fois, je cède à la tentation de me faire prendre en photo. En venant à Moscou, je réalise un de mes plus vieux rêves après tout... Cela vaut bien le coup de se faire tirer le portrait devant la cathédrale la plus célèbre de Russie. Ironie du sort, c'est un couple de Chinois on ne peut plus gentil qui se charge de la tâche... |
Cela dit, pour expliquer le nombre important de chapelles et de clochers (pas moins d'une dizaines !), il faut se rappeler que le grand Ivan s'était mis en tête d'honorer chaque saint dont le jour correspondait à une victoire ou à un moment important de la campagne contre les Tatars.

Par exemple, la chapelle saint-Cyprien et sainte-Justine, fêtés le 2 octobre, correspond au jour de l'assaut final contre les armées musulmanes des Tatars. Ou encore la chapelle Alexandre-Jean-et-Paul-le-Jeûneur (les trois patriarches de Constantinople), dont la fête correspond à des dates où furent remportées des victoires contre les alliés des Tatars.

Enfin, la chapelle de l'entrée-du-Christ-à-Jérusalem évoque le dimanche des Rameaux. Ce jour-là, le Métropolite de Moscou, monté sur un âne tenu par le tsar, se rendait en procession de la cathédrale de la Dormition à cette chapelle.

Et si on observe bien, on peut constater que quatre chapelles sont situées aux quatre points cardinaux et, quatre autres, plus petites, dans les diagonales. Le tout étant censé créer une harmonie parfaite.

Retour devant l'entrée de la cathédrale, devant laquelle se dresse la statue des deux héros russes ayant permis de libérer Moscou des armées polonaises en 1616.

Le soleil s'est légèrement déplacé vers l'ouest. C'est le moment que je choisis pour pointer mon objectif vers l'amoncellement de bulbes et de clochers qui coiffent la cathédrale. Un enchevêtrement d'une rare beauté. Mais le meilleur moment pour la prendre en photo reste le soir, quand le soleil vient frapper la façade de sa belle couleur blonde... hélas, je n'aurais pas la chance d'assister à un tel spectacle. Dès le lendemain, la place sera fermée pour laisser place aux préparations du défilé militaire du 1er mai. C'est la raison pour laquelle aussi, je ne pourrais pas non plus visiter le mausolée de Lénine. Encore une raison de plus pour revenir à Moscou !





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