Etape 80 - Nara
- Au mileu des cerfs, des daims et des biches du parc
Mardi 9 juillet 2024.
A deux pas de là et du grand échafaudage qui renferme
la pagode à cinq étages, s'étend le
vaste parc de Nara, rendu célèbre par la présence
de cerfs, de daims et de biches qui évoluent en toute liberté.

Plus de 1.200 cerfs sika sauvages
déambulant librement dans le parc sont également sous
la désignation du ministère, classés «
trésor naturel ».

Bien que la superficie officielle du
parc soit d'environ 502 ha, le domaine qui comprend les
emprises du Todai-ji, du Kofuku-ji et du Kasuga-taisha qui sont
soit sur le bord du parc, soit entouré par lui, fait jusqu'à
660 ha.

Des jinrikisha, ou pousse-pousse,
stationnent près des entrées des sites populaires
comme le Todai-ji ou le Kofuku-ji.

Le parc abrite le musée
national de Nara et le Todai-ji où le plus grand bâtiment
en bois du monde héberge une statue de Bouddha haute de quelque
16 m.

Selon le folklore local, les
cerfs de cette région sont considérés comme
sacrés en raison de la visite de Takemikazuchi-no-mikoto,
un des quatre dieux du Kasuga-taisha.

Il passe pour avoir été
invité en provenance de Kashima et apparaît
sur le mont Mikasa-yama chevauchant un cerf blanc.

Dès lors, les cerfs ont été
considérés comme divins et sacrés à
la fois par le Kasuga-taisha et le Kofuku-ji.

Tuer un de ces animaux était
un crime capital jusqu'en 1637, dernière
date enregistrée d'une violation de cette loi.

Après la Seconde Guerre mondiale,
les cerfs sont officiellement déchus de leur statut
sacré et divin, mais désignés trésors
nationaux et protégés en tant que tels.

Aujourd'hui, les visiteurs peuvent
acheter des « croquettes pour cerfs » pour nourrir les
animaux du parc.

Aujourd'hui, le parc de Nara est le
refuge de quelques 1.200 daims qui y vivent en semi-liberté.

Les daims se concentrent principalement
dans le parc de Nara mais ils se promènent tout à
fait normalement dans les environs, faisant leur petite vie sans
se soucier des humains.

Il n'est pas rare d'en croiser qui
se rendent naturellement vers les temples par exemple.

Tant que les règles de base
sont respectées (ne pas chercher à les provoquer,...),
il est possible de les approcher pour les caresser ou prendre quelques
photos.

Pour les touristes, le grand jeu consiste
à acheter des shika senbei, des gateaux de riz dont
les daims raffolent, pour les nourrir (il est interdit de leur donner
quoique ce soit d'autre). Ils sont vendus dans des boutiques
qui sont réparties dans le parc.

Mais attention : les daims sont des
animaux intelligents. Ils savent ce qui se trame et beaucoup,
par anticipation, rôdent autour des stands quand la faim se
fait ressentir, prêt à bondir sur le premier
qui détiendra les précieuses friandises.

Un petit mot d'histoire sur Nara. Elle
fut pendant le VIIIe siècle la capitale du Japon
sous le nom de Heijo-kyo (ou Heizei-kyo) depuis sa fondation en
710 (lors de l'accès au trône de l'impératrice
Gemmei) jusqu'en 784, c'est-à-dire durant l'époque
de Nara.

Elle représenta la première
véritable capitale fixe du pays. Avant 710, les capitales
se déplaçaient de royaume en royaume.

En effet, selon les anciennes conceptions
du shintoïsme, la mort constituait l'impureté la plus
grave. Lorsqu'il s'agissait de la mort du souverain, alors
l'impureté frappait la capitale ; il fallait donc détruire
les palais et les reconstruire ailleurs.

Au début du VIIIe siècle,
on comprit qu'il fallait créer un centre plus durable
pour le gouvernement et l'administration de l'État.

Selon son plan originel, la ville mesurait
2 km sur 4,3 km. Une très large avenue qui partait
de la porte Rashômon au sud coupait l'agglomération
en deux et menait tout droit aux palais impériaux. C'est
l'avenue Suzaku, large de 70 m et bordée de saules.

Les deux secteurs ainsi formés
sont découpés en quartier par les rues qui se coupent
à angle droit. Ce plan semble être inspiré
de celui de la ville de Xi'an, la capitale chinoise de l'époque.
La ville de Nara aurait aussi été conçue
par des immigrants du royaume de Paekche.

À droite et à gauche,
des palais devaient figurer deux temples bouddhistes de
grandes dimensions : le Todai-ji et le Saidai-ji (le « grand
temple du Levant et le grand temple du Couchant »).

On ne bâtit en fait que le
Tôdai-ji qui, plusieurs fois reconstruit et de dimensions
plus réduites, existe encore aujourd'hui au milieu du parc
de Nara.

Après la fin de l'époque
de Nara, la ville fut renommée Nanto (« Capitale
du sud ») et perdit de son importance.

Elle eut à subir de
nombreuses destructions pendant les diverses guerres civiles et
fut incendiée par les Taira en 1180 au terme du
siège de Nara, pendant la guerre de Gempei.









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