Etape
4 - Otjiwarongo - Une excursion improvisée à la ferme
à crocodiles
Vendredi 7 février 2025.
Au lieu de filer directement au parc Etosha comme il était
prévu ce matin, nous décidons de faire un petit crochet
par la ferme à crocodiles de la petite ville d'Otjiwarongo.

Nous ne sommes qu'à deux minutes
de la ferme depuis notre Airbnb où nous avons passé
une excellente nuit grâce à l'accueil vraiment
merveilleux de Karola et de son excellent petit-déjeuner.
Je vous la recommande vivement.

Un petit crochet par le supermarché
pour faire quelques petites courses et nous arrivons à la
ferme à crocodiles. Pour cela, il faut s'acquitter d'un billet
d'entrée dont le coût est de moins de cinq euros et
pénétrer tout d'abord dans un vaste espace
de restauration aménagé à 'intérieur
de la ferme.

L'élevage de crocodiles se trouve
juste derrière cet espace convivial. On y pénètre
par une porte sécurisée et nous arrivons directement
devant les bassins qui se trouvent juste en contrebas.

Pour cette visite, nous serons accompagné
par Auguste, un jeune Namibien qui parle un français
sans accent absolument impeccable.

Le temps pour lui de terminer la visite
qu'il effectue avec un autre groupe et nous profitons de
ce moment pour faire de premières photos des bassins.

Un immense bassin central accueille
une quarantaine de crocodiles du Nil, l'espèce la
plus redoutable de l'animal qui a survécu au temps des dinosaures.

De loin, on peut les voir se gorger
de soleil sur les rives du bassin au centre duquel se dresse un
petit îlot central surmonté d'arbres dans lesquels
ont élu dominicile une colonie d'aigrettes blanches
et quelques oiseaux jaunes dont je ne connais pas le nom.

Ces derniers sont un peu les dentistes
de ces messieurs crocodiles puisqu'ils arrivent souvent qu'ils viennent
nettoyer les quenottes de ces monstres marins... jusqu'à
ce que ces derniers décident de les avaler tout cru !

Enfin, Auguste a terminé sa
visite et vient conduire notre excursion qui durera une quarantaine
de minutes, le temps de faire le tour du large bassin central
et des multiples petits bassins secondaires où vivent d'autres
crocodiles de différents âges.

C'est d'ailleurs par un de ces petits
bassins que nous commençons la visite, le temps pour Auguste
de nous expliquer que ces petits crocodiles sont âgés
de cinq à six ans, déjà trop vieux pour être
conduits à l'abattage, mais trop vulnérables
pour rejoindre le reste des crocodiles adultes qui peuplent le bassin
central.

"Ce sont des crocodiles stressés
!", nous lance Auguste qui nous explique que ces animaux, victimes
des attaques des autres grands mâles qui peuvent les manger
quand ils sont vulnérables et petits, ont tout bonnement
cessé de grandir à cause du stress.

C'est quand même la première
fois que j'entends dire que les crocodiles peuvent souffrir du stress
! Mais bon, si je devais me retrouver tout seul dans le grand bassin
avec des crocodiles long de plus de six mètres qui ne désirent
qu'une chose, faire de moi leur quatre heures, quelque chose
me dit que je serais tout autant stressé que ces crocodiles
nains !

Bref, on continue notre visite en laissant
derrière nous ces crocodiles traumatisés pour se pencher
(mais pas trop !) au-dessus de la passerelle qui passent
au-dessus de la plage central où les monstres marins profitent
d'un petit bain de soleil.

C'est étrange d'ailleurs comme
notre présence les font brusquement s'agiter et rejoindre
en groupe le rivage du grand bassin.

Ces messieurs nous lancent quelques
petits regards intéressés et se rapprochent de nous
en s'extrayant avec quelque peine des eaux dégoûtantes
du bassin. Elles ne sont changées que tous les trois
ans, nous explique encore Auguste.

Les eaux sont un mélange d'urine
et d'excrément dans lequel s'épanouissents
ces messieurs-dames dans un confort de pacha.

Enfin, jusqu'à ce que le mâle
dominant ne vienne faire le ménage et attaque les trois autres
prétendant de ce harem composé d'une quarantaine
de femelles pour les empêcher de venir féconder ces
gentilles petites femelles de cinq mètres de long prêtes
elles aussi à vous dévorer tout cru si jamais vous
tombez de la passerelle.

"Si jamais le mâle vous
attrape, il vous emmènera jusqu'au bassin, vous plongera
au fond, vous agitera de droite et de gauche tandis que
les autres vous arracheront les membres. A peine vous commencerez
à penser à votre situation que vous serez déjà
au paradis !"

Je ne sais pas pourquoi, mais Auguste
a l'art et la manière de bien se faire comprendre !

Mais nous ne sommes pas au bout de
nos peines avec lui, car vient le moment tant attendu de savoir
comment reconnaître un mâle d'une femelle : "c'est
très simple", explique-t-il, "pour cela, il suffit
de planter son doigt profondément dans l'anus du crocodile
et si jamais on sent quelque chose au fond, c'est un mâle,
si on ne sent rien, c'est soit une femelle, soit que nous sommes
déjà au paradis !"

Je regarde mon frère et ma nièce
qui écoutent religieusement les explications de notre guide
et quelque chose me dit qu'ils sont pissent de rire intérieurement
comme moi !

Pas au bout de nos peines, nos écoutons
encore Auguste nous faire quelques recommandations d'usage si nous
nous promenons un jour le long des rivières du nord du pays
: "ne pas marchez trop près du bord, sinon le
crocodile vous attaque par surprise, bondit sur vous et vous emmène
au fond de l'eau pour vous dévorer tout cru!"

Bon, la bonne nouvelle, c'est qu'il
nous avalera d'un trait, le crocodile ne se sert de ses dents que
pour tuer ses proies. Ce sont ses enzymes qui décomposent
son repas. Et tout y passe, jusqu'aux os ! Il ne restera rien de
vous si jamais vous avez la malchance de marcher un peu trop près
de la rivière...

Puis vient le moment tant attendu :
prendre en main de petits crocodiles âgés de
seulement deux ans en maintenant leur gueule et leur queue fermement
entre vos mains.

Une expérience hors du commun
qui vous permettra de comprendre rapidement que le crocodile est
un animal à sang froid et qu'il a absolument besoin
d'un bain de soleil pour se réchauffer !

Photos-souvenirs incontournables pour
immortaliser ce moment passé avec Auguste que nous ne sommes
pas prêt d'oublier.






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