Etape 49 - Khiva
- Moment de grâce au milieu du centre historique
Samedi 25 juin 2022.
Cette fin de soirée est l'occasion d'une magnifique
balade romantique au coeur de l'ancienne cité historique
de Khiva.

On va même profiter des
rues quasi désertiques de la ville pour faire des bonds,
Nataliia et moi !

Derrière nous, la lumière
irisée du soleil couchant vient frapper les façades
centenaires des monuments islamiques de la ville.

C'est tellement beau qu'on croirait
avoir à faire avec un décor en carton-pâte...
Mais il n'en est rien. Et nous sommes bien en plein milieu
du désert ouzbèque, dans la rue principale de l'ancienne
vité caravanière.

De l'autre côté, sur l'avenue
parallèle, Kaltor Monor et son minaret coupé
domine les medressas voisines et dresse ses magnifiques coloris
turquoise dans le soleil couchant.

A l'extrémité opposée,
c'est l'autre grand minaret de la ville, celui de la mosquée
Islam Kodja qui s'élance vers le ciel où apparaît
les premières étoiles de la nuit.

Un peu d'histoire encore. Selon la
légende, Khiva fut fondée à l'endroit
où Sem (le fils de Noé) creusa le puits de Keivah.

La région, particulièrement
aride, a développé un système d'irrigation
complexe à partir du IIe millénaire av. J.-C. et a
été visitée par différents conquérants
: Perses, Grecs, Arabes, Mongols, Ouzbeks.

A partir de 994, Khiva appartient
à la principauté indépendante du Khorezm
et, vers 1001, le médecin et philosophe Avicenne
décide de s'y installer après avoir quitté
Boukhara.

La situation politique et militaire
de la région (de l'Asie centrale au Moyen-Orient) est instable.

À cette époque, les
dynasties d'origine turque et celles d'origine perse sont
en conflit permanent, faisant chuter les capitales.

Avicenne doit fuir à nouveau,
car il ne souhaite pas servir sous les Turcs, ennemis des
Persans.

En 1511, des tribus ouzbekes
fondent un khanat avec l'oasis de Khiva pour capitale.

La consolidation de ce nouvel
état khorezmien se fera tout au long du XVIe siècle
profitant, notamment, de l'affaiblissement de la ville voisine
d'Ourgentch avec le changement de cours de l'Amou Daria.

Le khanat de Khiva (1512-1920) devient
ainsi, avec ceux de Boukhara et de Kokand l'un des trois
khanats ouzbeks héritiers du khanat de Djaghataï.

Itchan Kala (« Cité
intérieure », en turc), qui couvre 26 hectares,
est la ville intérieure de Khiva, retranchée
derrière des murailles de brique hautes d'une dizaine de
mètres, faisant partie de l'ancienne oasis.

Khiva était l'ultime
étape des caravaniers avant la traversée du désert
en direction de la mer Caspienne et de la Perse.

En 1717, les quatre milles
soldats russes du prince Bekovitch-Tcherkasski, qui entendent libérer
les esclaves russes de Khiva, sont massacrés aux
portes de la ville.

L'ukase de juillet 1867, créant
un nouvel oblast du Turkestan, marque une nouvelle avancée
de l'empire russe en Asie Centrale.

Au début de l'année 1873,
c'est le premier gouverneur général de cet
oblast, le général Von Kaufmann, qui réussit
à obtenir la capitulation du Khan et à prendre
la ville.

Au mois d'août de la même
année, le traité de paix de Guendemanétablit
un protectorat sur le khanat.

Bien qu'ayant conservé peu de
monuments très anciens, Itchan Kala constitue un
exemple cohérent et bien préservé d'architecture
musulmane d'Asie centrale.

Khiva renferme ainsi des constructions
remarquables, comme la mosquée Djouma, les mausolées
et les médersas, ainsi que les deux magnifiques palais édifiés
au début du XIXe siècle par le khan Alla-Kouli.










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