Etape 27 - Boukhara
- Autour du bassin et du khanaka Nadir Divan-Begui
Jeudi 23 juin 2022.
Dans la partie nord de la place, se trouve la madrasa Koukeldash.
C'est le plus ancien édifice de cette place, construit en
1568—1569. Le dignitaire du nom de Koulbaba koukeldash
était un proche d'Abdullah Khan.

La médersa se présente
comme une surface rectangulaire de 86 × 69 m et comprend
une mosquée, un khanqah comprenant 160 cellules pour les
étudiants et les visiteurs.

La disposition dans la médersa
est peu judicieuse en raison de l'absence de portails entre
les cellules (khoudjr).

Dans la cour l'ensemble donne l'impression
d'exiguïté et d'empilement. La médersa
se distingue par contre par ses finitions artistiquement réalisées.

Retour autour du bassin central
dont je n'ai pas encore parlé. Le howz, appelé Divan-Bégui,
est une pièce d'eau en forme d' octogone mesurant
45 × 36 m et d'une profondeur maximale de cinq mètres.

Le volume d'eau s'élevait à
4.000 m3 amené par un système d'aqueduc, du fait qu'il
n'y existait pas de ruissellement naturel vers le howz.

Le bassin dispense de la fraîcheur
même aux heures chaudes de l’été. A l’époque
de sa grandeur, Boukhara comptait une centaine de bassins de ce
type, dont le Liab-i-Khaouz est un des rares survivants.

Pris d’assaut par le business
du tourisme, il est désormais flanqué de restaurants
sur trois côtés et de statues de chameaux sur le quatrième.
Les traditionnels takhtans ont été pour la plupart
remplacés par des tables et des chaises à l’occidentale.

Les aksakal, ou les anciens,
qui s’y rassemblaient par dizaines ont été peu
à peu refoulés vers la droite du bassin pour faire
place aux touristes, désormais bien plus nombreux. Ce qui
n’a en rien modifié leurs habitudes : regarder
passer le temps et jouer aux dominos pendant des heures.

Une légende raconte comment,
à l’emplacement du bassin, se trouvait jadis la maison
d’une femme juive. Celle-ci, n’ayant aucunement l’envie
de déménager, gênait les plans du vizir qui
décida alors de creuser un canal sous sa maison.

Le vizir gagna la partie, car la
maison rongée par l’humidité finit par s’écrouler.
Cette peu banale histoire d’expulsion marqua les
habitants de la ville, qui baptisèrent le bassin Khaouz Bazur,
le bassin de la contrainte.

En plus d’être l’un
des rares bassins à avoir traversé les siècles,
c’est aussi l’un des plus grands de la ville : il fait
45 m de long sur 36 m de large.

Après avoir découvert
les deux premiers bâtiments édifiés autour du
bassin, on file à l’ouest, vers la khanaka
Nadir-Divanbeg accueillait les derviches pèlerins.

Ils logeaient dans les cellules
qui entouraient la mosquée centrale, aujourd’hui transformée
en galerie d’art et magasin de souvenirs.

Et le moindre que l'on puisse dire,
c'est qu'aujourd'hui, ce magnifique bâtiment est devenu
un vritable bazar où règnent en maître les marchands
de souvenirs. C'est d'ailleurs ici que nous ferons nos
emplettes... N'est-ce pas, Natalia !

Le khanqah Nadir Divan-Begui ou khanakha
Nadir Devonbegui est un khanqah construit par un dignitaire
ouzbek dénommé Nadir Divanbegui de la famille d'Imamkouli-khan,
en 1619-1620.

Il forme un ensemble architectural
de type koch situé en face de la médersa Nadir Devonbegui.

Il fait partie du complexe Liab i Khaouz,
et est inscrit avec d'autres monuments du centre historique
de Boukhara dans la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Ce khanqah se présente comme
un petit bâtiment à plusieurs chambres dominé
au centre par une coupole fendue par des niches sur ses côtés.

Les cellules sont installées
dans les murs latéraux et les angles des murs du bâtiment.

Ce sont dans ces anciennes
cellules que se sont désormais installés tous les
marchands de souvenirs et les artisans de la ville historique.

La façade principale est recouverte
de mosaïques et ceinte de tourelles sur ses côtés
qui lui confèrent plus de monumentalité. Les façades
latérales sont décorées d'arcs.

Pour rappel, le kanqah ou kanaqah fut
d'abord un lieu destiné à abriter les spécialistes
et savants religieux musulmans, une sorte d'équivalent des
couvents chrétiens.

Ces établissements ont été
ensuite réservés aux soufis. Ce terme
est exclusivement usité au Moyen-Orient. L'équivalent
du khanqah au Maghreb est appelé zaouïa.



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