Etape 1 - En route
pour Tachkent - Premiers pas dans la capitale
Dimanche 19 et lundi 20 juin
2022. Partir en voyage avec mon frère. Ce moment-là,
j'en ai rêvé des centaines de fois... et enfin,
le rêve se réalise ! Cela représente tellement
pour moi, je me souviens quand mon frère parcourait l'Europe
en stop et sac à dos et revenait avec tellement d'histoires
qui illuminaient mes yeux. Je ne sais encore comment lui dire aujourd'hui.
Je l'aime tellement et je suis tellement heureux de passer ces dix
prochains jours avec lui.

Pour cette grande première,
c'est moi qui ai choisi la destination : cap vers l'Asie
centrale et le mystérieux pays de la route de la soie : l'Ouzbékistan.
Le pays traversé par Marco Polo, symboles de tant de richesses,
de raffinements et de beautés orientales...

Pour ce voyage, nous allons faire escale
à Istanbul pour y passer la nuit... Et pour moi y
retrouver quelques souvenirs récents. Deux petites chaises
et une table où j'étais encore au mois de novembre
dernier avec Eléna... La vie est tellement étrange
parfois.

Après notre escale à
Istanbul, cap vers Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan
! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que notre arrivée
à l'hôtel ne se fera pas sans mal. Et pour cause !
Tandis que mon frère découvre les plus grosses pastèques
du monde, notre chauffeur de taxi tourne désespérément
en rond et nous amène dans des ruelles sans fin sans jamais
trouver notre hôtel... Bref, ce n'est pas gagné du
tout !

Alors qu'il faut moins de quinze minutes
pour atteindre notre appartement depuis l'aéroport, notre
chauffeur va mettre plus d'une heure pour y parvenir. Alors, certes
le président Ouzbèque a fait bloquer une route sur
son passage, certes l'adresse indiquée par Expedia est quelque
peu aléatoire, mais notre chauffeur n'a pas vraiment l'air
d'un foudre de guerre en matière de sens de l'orientation...
Bienvenue en Ouzbékistan !

Enfin, après avoir plusieurs
fois insisté pour qu'il appelle la réception
de notre appart-hôtel, notre chauffeur trouve enfin la bonne
adresse ! Ouf ! Nous sommes sauvés ! Le voyage commence en
fanfare !

Situé à trois kilomètres
en périphérie du centre, notre appartement domine
une grosse partie de la ville. Situé dans un immeuble qui
ne paye pas de mine, il est quand même plutôt
bien aménagé. Le gérant est un jeune homme
d'une vingtaine d'années tout ce qu'il y a de plus serviable.
Je vais même pouvoir négocier avec lui le passage d'un
taxi en pleine nuit pour aller chercher Natalia, ma chérie
russe, à l'aéroport.

Car pour ce nouveau voyage, c'est aussi
en compagnie de ma belle Natalia que je vais faire le voyage. J'ai
tellement hâte de la serrer enfin dans mes bras...
En attendant, et malgré la pluie battante qui inonde les
rues de la capitale, nous décidons avec mon frère
de partir découvrir le centre de Tachkent.

Pour cela, nous prenons un nouveau
taxi. Cette fois-ci, celui-ci a l'air plutôt mieux débrouillard,
même s'il nous faut encore mettre en route le guidage
GPS de Google Maps. C'est là où je me félicite
d'avoir acheté pour la première fois depuis tous mes
voyages à travers le monde, une carte téléphonique
du pays. Bonne pioche ! Voire même très bonne pioche,
comme les événements vont le prouver par la suite
!

Par je ne sais quelle volonté,
notre chauffeur veut absolument nous arrêter au pied
du gigantesque hôtel Ouzbékistan qui domine la place
centrale de Tachkent, la place Amun Timur. Bon, comme il pleut comme
vache qui pisse et que nous sommes déjà pas mal fatigués,
nous n'allons pas contrarier notre chauffeur et nous descendons
là. Bonsoir Tachkent !

Pas le temps de s'attarder sur les
centaines de chambres du grand hôtel OUzbékistan,
il pleut des cordes et nous allons simplement faire le tour de la
place et, pour mon frère, découvrir les premiers passages
souterrain qui permettent de traverser les larges avenues des villes
héritées de l'ancien empire soviétique.

Le coeur de la ville est délimité
par l'avenue Sharaf Rashidov dans un axe nord-sud, et un
arc de cercle dessiné par les avenues Navoï et Shahrisabz
au sud. C'est dans ce périmètre que se trouve la place
Amur Timur et la place de l'Indépendance.

Pas le temps de trop s'attarder
devant chaque monument à l'architecture soviétique
si reconnaissable. Il pleut vraiment des cordes ! Du coup, on presse
vraiment le pas !

A l'ouest de la place s'élève
donc le colossal hôtel Ouzbékistan, dont l'architecture
évoque un livre ouvert alors que les "entrelacs"
de béton sur la façade symbolisent l'écriture
coranique.

A droite de l'hôtel Ouzbékistan,
un centre des congrès flambant neuf a été inauguré
en 2011. Sa stucture à colonnades espacées de vastes
pans de verre est dominée par un dôme où trônent
deux humos, les oiseaux légendaires de l'Avesta devenus l'un
des symboles nationaux...

Il faut savoir tout de même (une
de mes amies ouzbèques m'en a informé) que
la place Amur Timur elle-même, naguère enfouie à
l'ombre de platanes centenaires, a été entièrement
refaite, sacrifiant au passage ces arbres vénérables...

On s'y promène désormais
entre les arbustes, mais sans grand enthousiasme depuis que les
locaux ont quitté les lieux... Pour la petite histoire,
le but officiel était de dégager la vue sur le tout
nouveau centre des congrès depuis l'avenue Karl Marx située
en face, et ce, au mépris des platanes, si emblématiques
des villes d'Asie centrale et malheureusement si souvent victimes
des rénovations urbaines...

Sur la place Amur Timur, une
gigantesque statue de Tamerlan à cheval a remplacé
celle de Karl Marx peu après l'INdépendance de l'OUzbékstan.

Les mateurs de détailes remarqueront
que l'empereur est représenté bras droit tendu, ce
qui lui était impossible compte tenu de son infirmité...

Selon la légende, si
les armées de Tamerlan étaient aussi fortes, c'est
parce que chaque soldat, même avec le bras droit tranché
au cours d'une bataille, pouvait continuer à se battre aussi
bien de la main gauche, à l'image de son chef.

Voilà pour la statue et pour
ce parc si pauvrement aménagé, qui aura tant
coûté au coeur des anciens habitants de Tachkent, si
attachés à cette place autrefois rendue si agréable
par sa forêt de platanes.

Après quoi, nous nous empressons
de faire un tour rapide de la place, jusqu'à une
petite fontaine aussi quelconque qu'inutile, puis nous cherchons
à retourner sur nos pas.

La pluie a légèrement
faibli. Du coup, nous décidons, mon frère
et moi, de faire les trois kilomètres qui nous séparent
de notre appartement à pied, en suivant la route indiquée
par Google qui n'a jamais été autant mon ami que ce
soir !

Car pour ce chemin du retour, j'ai
pris la précaution de "marquer" la position précise
de notre appartement. Il est désormais impossible de nous
perdre dans les rues de la capitale.

En chemin, on passe même par
le métro et d'autres passages souterrains, mais rien d'aussi
beau encore que le métro moscovite, même si celui de
Tachkent est aussi très renommé.

A quelques hectomètres de l'hôtel,
on trouve enfin un restaurant digne de ce nom. Ici, on sert
à la chaîne de bons petits plats locaux, plovs et compagnie...
Sans oublier quelques brochettes d'agneaux et de boeuf absolument
délicieuses !

Le cadre est absolument magnifique
et la nourriture particulièrement bonne. De quoi
nous remplir la panse après cette première rude journée
de voyage. Mon frère va pouvoir enfin se reposer... et moi
attendre l'arrivée de Natalia.



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