Etape 7 - Place
du Registan - Au coeur des trois Madrasas
Mardi 21 juin 2022.
L'heure dorée commence à tomber sur la place
du Régistan, magnifiant à mesure que le soleil descend
sur l'horizon, la sublime architecture des trois madrasas.

Les façades orientales et persanes
se teintent de blond et de cuivre et les ombres portées s'allongent
sur la place.

Au XVIIIe siècle, passée
la splendeur de l'empire de Tamerlan et de ses successeurs, la somptueuse
Samarkand paraît bien endormie.

Le marché, qui a repris droit
de cité au centre de la ville et s’est greffé
sur les édifices, a inondé la place du Registan
de détritus ; apporté par le vent, le sable également
s’y engouffre et le niveau du sol est monté de plus
de deux mètres !

En 1873, Eugène Schuyller
souligne l’état délabré de la madrasa,
qui n’a plus qu’un étage, ainsi que l’illusion
optique qui fait paraître penchés les minarets.

C’est afin de réparer
cette « illusion » qu’au XXe siècle
les architectes chargés de la restauration des monuments
tentent vainement de redresser le minaret de droite. Le fond de
la cour est occupée par une mosquée.

A l’est, faisant face
à la madrasa Oulough Begh, la madrasa Chir Dor ne fut érigée
que deux siècles plus tard.

Au début du XVIIe siècle,
Yalangtush Bakhadour, vizir de l’imam Kouli khan et
gouverneur de Samarkand, voulant sans doute réveiller la
cité endormie et y laisser son empreinte, détruisit
ce qui restait du caravansérail et de la khanaka et fit construire,
entre 1619 et 1635, une madrasa de l’autre côté
de la place, en miroir avec celle d’Oulough Begh.

Ses tigres-lions couleur de feu ornant
un portail lumineux comme le soleil viennent répondre à
la voûte étoilée de la madrasa d’Oulough
Begh : la puissance du soleil face à l’infini de l’espace.

Une légende raconte que
l’architecte responsable de la construction de Chir Dor périt
pour avoir enfreint les lois de l’islam qui interdisent l’art
figuratif.

C’est ce lion-tigre qui donna
son nom à la madrasa : Chir Dor signifie «
qui porte le lion ».

La largeur des deux bâtiments
est identique, mais la madrasa Chir Dor, bâtie sur
les fondations de l’antique khanaka, est légèrement
moins haute que la madrasa Oulough Begh.

De chaque côté du portail,
deux coupoles en bulbe cannelé au relief aérien coiffent
les salles d’étude.

De nombreuses inscriptions ornent
le portail et les tambours des coupoles : « Tu es le grand
guerrier, Yalangtush Bakhadour, si on ajoute les chiffres de ton
nom, on obtient la date de la fondation. »

Et aussi : « Il a élevé
une madrasa telle que par lui la terre a été portée
au zénith du ciel. »

Ou encore : « Jamais
au cours des siècles, l’habile acrobate de la pensée,
par la corde de la fantaisie, n’atteindra les sommets interdits
des minarets. »






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