Etape 29 - A l'ombre
du grand minaret de Boukhara - La mosquée Kalon
Jeudi 23 juin 2022.
Dans les années 1970, un tremblement de terre ne
fut pas plus clément et fit perdre la tête au minaret,
restaurée depuis par les soins de l’Unesco.

Il n'est malheureusement plus
possible de grimper au sommet du minaret pour jouir de la vue splendide
offerte sur Boukhara.

Passé le grand minaret, on rentre
ensuite dans la gigantesque cour intérieure de la
mosquée kalon. Et à voir la tête de mon frère,
elle a l'air véritablement impressionnante cette cour !

Et il est vrai qu'elle de quoi rapidement
faire tourner la tête tellement elle est imposante...
et d'une divine beauté ! Nataliia ne s'y trompe pas non plus
et commence à faire une série de selfies... C'est
bon signe !

Cette imposante mosquée jami,
la plus grande après celle de Bibi Khanoum, fut reconstruite
à plusieurs reprises.

On raconte qu’une première
mosquée en brique crue avait été édifiée
en 713, sans doute à l’emplacement d’un temple
bouddhique ou zoroastrien, une appropriation fréquente
en ce siècle de conquête religieuse.

Le mihrab de la mosquée
Kalon aurait été situé plus à l’est,
au niveau de l’Ark.

Au IXe siècle, la mosquée,
d’une superficie de 2 ha, fut reconstruite suivant de nouveaux
plans.

Les nombreux piliers soutenant
la structure étaient en bois, une denrée rare qui
obligea à réduire la surface à un hectare.

On raconte qu’un incendie
la ravagea au XIe siècle, ou encore que le minaret en s’écroulant
la détruisit presque totalement...

En tout cas, elle fut reconstruite
au XIIe par Arslan khan et détruite à nouveau quand
Gengis khan passa par là en 1220.

En 1514, le khan chaybanide
Abdullah khan fit édifier une nouvelle mosquée dont
les dimensions (130 m sur 80) répondaient au « nombre
d’or » ...

En 1545, son successeur en
fit décorer le mihrab de mosaïques.

L’immense cour intérieure
et les galeries couvertes aux 288 coupoles pouvaient accueillir
plus de 10 000 fidèles.

La mosquée a sept portes,
une face au lever du soleil, deux face au coucher et deux sur chacune
des ailes de côté.

Dans l’aile droite, un
profond puits passe pour contenir de l’eau sainte ; elle est
versée dans une immense coupe en pierre qui la conserve toujours
fraîche. Les pèlerins la boivent en faisant un vœu.

Au centre, se trouve une rotonde
aux huit portes – symbolisant les portes du paradis?

Elle a été construite
par le dernier khan de Boukhara en souvenir des martyrs qui périrent
sur ce lieu lors de la destruction de la mosquée par Gengis
khan.

A l’époque soviétique,
de 1924 à 1989, la mosquée est restée
fermée, et a été transformée en entrepôt
et en meunerie pendant la Seconde Guerre mondiale.

La coupole bleue, le Kok Goumbaz,
dominant le mihrab, et son portail ont été restaurés
grâce à un financement de l’Unesco...

C'est du moins ce que nous a raconté
un saint homme méditant à l’ombre d’une
coupole, et c’est aussi pour cela, a-t-il ajouté, qu’elle
n’a pas été rendue au culte...

Et que les non-croyants peuvent
encore admirer la plus belle des mosquées.





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