Etape 41 - Boukhara
- Le Mausolée Ismaïl Samani au soleil couchant
Vendredi 24 juin 2022.
Un peu en retrait de la ville historique, situé dans
un joli parc arboré, voici le mausolée Ismaïl
Samani... que nous irons visiter seulement mon frère
et moi. Nataliia nous a laissés à quelques hectomètres
de là pour aller préparer le dîner... Non, mais
je te jure ! Elles sont folles, ces Russes !

Surnommé « la
perle de l’Orient », le mausolée des Samanides
est resté pourtant longtemps oublié au fond d’un
cimetière.

Quand l’archéologue Chichkine
le mit au jour en 1930, à l’occasion de l’aménagement
du parc Samani, il était noyé au milieu d’autres
tombes, enfoui sous plusieurs mètres de terre, ce qui lui
valut d’être épargné par la tornade mongole
et de traverser mille ans d’histoire.

Aujourd’hui la nécropole
a disparu, un parc a été aménagé
autour du mausolée, et un bassin a été creusé
pour lui redonner sa configuration originale.

Les Ouzbeks y vénèrent
le fondateur d’une des plus prestigieuses dynasties
d’Asie centrale.

La Perle de l’Orient
est le témoin de l’âge d’or de Boukhara.

Construit au début du Xe
siècle par Ismaïl Samani, pour son père Akhmad,
ce tombeau dynastique est le second plus ancien mausolée
du monde musulman.

Sa datation précise permettrait
de savoir si la tradition d’édification de mausolée
pour les dynasties musulmanes est née ici, ou bien en Irak,
avec le tombeau du calife Al Mountasir.

Son architecture conserve une
influence sogdienne, mais intègre des techniques de construction
révolutionnaires pour l’époque.

Le mausolée est conçu
comme une représentation symbolique de l’univers :
un cube d’un peu moins de 11 m de côté aux quatre
façades identiques, symbole de la terre et de la stabilité,
surmonté d’un dôme demi-sphérique qui
est la représentation sogdienne de l’univers.

Au-dessus de la porte du mausolée
est représenté un cercle dans un carré
: le symbole zoroastrien de l’éternité.

Les techniques décoratives
faites de briques assemblées par groupes de quatre ou cinq
dans des sens différents constituent aussi une innovation
qui marquera les siècles suivants.

Le mausolée compte 18
combinaisons différentes, y compris en trois dimensions.

Ses proportions et ses motifs décoratifs
répondent au principe du carré dynamique,
une trouvaille architecturale qui donne à l’ensemble
une puissance et une harmonie rarement égalées.

Selon la position du soleil,
les jeux de briques confèrent au monument un éclairage
et un aspect différent, mouvant, malgré la sobriété
de sa forme.

Les constructeurs ont utilisé
la brique cuite, cimentée au jaune d’œuf
et au lait de chamelle.

Ce matériau inhabituel et
son assemblage savant permirent au monument de traverser plus d’un
millénaire sans souffrir des tremblements de terre.

Les pèlerins font trois
fois le tour du mausolée en récitant des prières.
Certains touristes aussi, car on raconte que si l’on fait
le vœu de revenir à Boukhara… le vœu se réalise.



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