Etape 28 - Boukhara
- A pied jusqu'à l'ensemble Poy Kalon
Jeudi 23 juin 2022.
Dans le prolongement du khanaka Nadir Divan, nous partons à
travers les rues de la ville de Boukhara en direction de
Poy Kalon, le chef-d'oeuvre monumental de l'ancienne cité
caravanière.

Pour circuler dans ces cités
historiques du l'Asie centrale, rien ne remplace la curiosité
et l'envie de découvrir l'envers du décor,
les rues étroites, souvent ombragées pour lutter contre
les fortes températures estivales, ces trottoirs exigüs
qui sont le territoire des chats et des chiens du quartier.

Indispensable pour partir comme ça
à l'avenure : un GPS bien sûr qi permet toujours
de trouver son chemin dans cet incroyable labyrinthe, mais également
une bonne bouteille d'eau pour ne pas tomber dans les vapes... Il
fait vraiment une chaleur à crever. Beaucoup plus qu'à
Samarcande.

Car la particularité de Boukhara
est qu'elle a été fondée en plein milieu
du désert, sur l'emplacement d'une ancienne oasis, étape
incontournable sur l'ancienne et longue route de la soie.

Enfin, après ue quinzaine de
minutes de marche à travers ce dédale de rues
étroites et sinueuses, nous voici enfin à l'entrée
de l'ensemble Poy Kalon.

Un immense minaret se dresse
sur l'horizon, tandis que nous longeons les murs de briques d'une
madrasa. Nous y sommes !

C’est sans doute la plus
belle place de la ville, et en tout cas la plus monumentale.

La madrasa Mir-i-Arab fait
face à l’immense mosquée Kalon et à son
terrible minaret, « la tour de la mort ».

De nombreux films historiques ont
été tournés dans ces lieux, et même si
les cavaliers de Mohamed Chaybani Khan n’y sont pas tous les
jours, les étudiants de la madrasa et les pèlerins
qui se rendent à la mosquée se chargent de l’atmosphère.

Le soir, l'ambiance est plus féerique
: on déambule sur l'esplanade déserte en profitant
des superbes illuminations nocturnes du minaret et de la mosquée.

Le minaret Kalon. Cinq fois
par jour, quatre muezzin grimpaient les 105 marches de son escalier
intérieur pour appeler à la prière.

Leurs voix portaient à
plus de 8 km et les autres minarets relayaient l’appel dans
un rayon de 16 km.

Surnommé « la tour de
la mort », ce minaret construit en 1127 par le Karakhanide
Arslan khan ne servait pas seulement à appeler les fidèles
à la prière.

Au XVIIe siècle, c’est
de son sommet que l’on jetait les condamnés à
mort et autres impurs.

Le minaret servait aussi de
point d’observation le jour, et de phare la nuit.

Tous les soirs, on allumait
une bassine remplie d’huile placée au centre de la
rotonde située au sommet.

Les caravanes arrivant du désert
pouvaient ainsi se repérer, tels les vaisseaux à l’approche
des ports.

Gengis khan, qui avait rapidement
apprécié son importance stratégique, épargna
le minaret alors qu’aucun autre monument de Boukhara ne survécut
à son passage.

Haut de 48 m, avec des fondations
s’enfonçant à plusieurs mètres dans le
sol, le minaret porte bien son nom, kalon signifiant « grand
».

De forme légèrement conique,
il est décoré d’une succession d’anneaux
en briques cuites aux motifs géométriques tous différents.

Ces briques ont été
fabriquées avec du lait de chamelle et du sang de taureau
!

Toute cette terrible beauté
n’a cependant pas empêché le général
Frounze de faire tirer au canon sur le symbole de la puissance de
la sainte Boukhara.

Fortement endommagé, le
minaret a été restauré dans les années
1930.



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