Etape 36 - Boukhara
- Une forteresse dressée au-dessus du désert
Jeudi 23 juin 2022.
Du haut des murailles des anciennes fortifications de la
ville, la vue au soleil couchant est bsolument époustouflante.

Les murailles aujourd'hui restaurées,
qui alignent sagement ses pans crénelés faits
de briques cuites, s'élèvent dans la lumière
jaune du coucchant.

Au loin, la chaleur du désert
qui remonte de la terre asséchée forme une brume orangé,
emplie de poussière fine, qui vient au contact de l'air surchauffé.

Cette ligne orangée
qui se confond avec les dernières habitations de l'ancienne
cité caravanière ajoute à l'atmosphère
mystérieux qui flotte sur l'ancienne forteresse.

Je demeure fasciné. La
silhouette d'acier de la tour d'observation, flanquée de
son ascenseur, semble elle aussi tout à fait irréelle,
presque absurde au milieu de ces monuments millénaires...

Qu'en a dit l'Unesco, de cette
tour d'acier qui vient défigurer le paysage ? Pas sûr
qu'elle ait vraiment appréciée.


La terrasse couverte au-dessus de
l’arche de la porte principale de la forteresse était
destinée à l’émir et à la famille
princière, qui s’y trouvaient aux premières
loges pour assister aux fêtes et aux exécutions publiques
ayant lieu sur la place du Registan.

Sous le portail, seul vestige
du XIXe siècle, un couloir voûté est percé
de douze sombres niches, étroites prisons insalubres où
étaient enfermés les ennemis personnels de l’émir.

Une des niches accueillait
une lanterne qui brûlait en permanence, pour célébrer
la mémoire de Siyavush.

C’est par ce couloir que
les visiteurs entrent dans l’Ark où les vendeurs de
souvenirs ont remplacé les prisonniers.

La plupart des bâtiments
comme les appartements du koushbegi ou le kori khana ont été
transformés en musée : musées d’Histoire,
d’Archéologie et de Numismatique.

Les fortifications d'Ark s'étendent
dans la partie nord-ouest du Boukhara moderne sur une grande surface,
dont la hauteur n'est pas très élevée
mais les pentes abruptes.

Son plan ressemble à
un rectangle irrégulier, légèrement allongé
d'ouest en est.

Les murs ont une longueur de
789,60 m, la surface intérieure est de 3,96 ha et la hauteur
par rapport aux murs de la place Registan varie de 16 m à
20 m.

Tous les bâtiments subsistants
datent des périodes des dynasties ouzbekes astrakhanide
des Djanides XVIIe siècle et des Manghits XVIIIe siècle
- XXe siècle.

La plupart des bâtiments
ont été construits à partir de charpentes en
bois typiques d'Asie centrale, fermées entre les poutres
par des briques crues et le tout recouvert de stuc.

Selon Bytckovski, qui a servi à
l'époque soviétique dans une administration
installée dans la citadelle Ark durant les années
1925-1927, il y avait dans la partie nord-est de l'Ark à
cette époque un grand nombre de bâtiments, où
il était possible de passer d'une pièce à l'autre.

Cela formait des enfilades
labyrinthiques et « chaque pièce avait une décoration
particulière.

L'abondance de livres manuscrits
éparpillés dans ces salles, garnis de très
belles reliures en relief et en velours était surprenante.

Dans un des locaux, selon toute
vraisemblance le harem, « était installé un
petit bassin mesurant 2 × 2 m sur une cour propre, où
les femmes se baignaient. Sur le côté poussaient
de grands arbres.

Au début du XXe siècle,
3.000 habitants logeaient dans l'Ark. En septembre 1920
l'armée des bolchéviks tira au canon sur la citadelle
et provoqua un incendie qui détruisit 80% de celle-ci.

Les archéologues pensent que
dans les temps anciens l'eau arrivait jusqu'à l'Ark
par un canal souterrain appelé tazar, qui venait de l'ancienne
médersa Khodja Nikhon par le mur sud. Il existait
vraisemblablement une cachette qui menait au canal sous le mur.

Il existait probablement également
une citerne fermée appelée sardoba. Cette
supposition s'appuie su les textes manuscrits du Takhkikat-i ark
Boukhara.




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