Etape 47 - Khiva
- La beauté époustouflante de l'ancien harem du Khan
Samedi 25 juin 2022.
Quel délicieux moment d'attendre la fin d'après-midi
et la belle lumière blonde du couchant pour aller
admirer sans doute le joyau de Khiva : l'ancien harem du Khan.

Ses cinq hauts iwan à
simple colonne donnent sur une longue cour intérieure
bordée d’une enfilade d’appartements d’été
et d’hiver.

Cinq iwan : un pour le khan
et les quatre autres pour chacune de ses femmes…

Le chiffre a fait rêver plusieurs
générations de touristes, mais il est très
classique et ne prend pas en considération les captives
qui logeaient en vrac dans les pièces entourant la cour.

Les appartements du khan et
de ses femmes présentent tous la même architecture...

A savoir : un haut iwan ouvert
en direction du nord-est, pour éviter les cuisants rayons
de soleil des mois d’été...

... et une petite pièce
attenante censée garder une température supportable
pendant les mois d’hiver.

Les esclaves et les membres
de la famille des femmes du khan vivaient dans les pièces
et les petits iwan bordant la cour intérieure.

L’ensemble fut décoré
par les meilleurs artisans de l’époque, au
talent desquels nulle partie de la construction ne semble avoir
échappé...

Ni les fenêtres ajourées
des pièces d’hiver, ni les colonnes de bois finement
ciselé, ni les caissons de bois des plafonds peints de motifs
géométriques...

Les parois des iwan, entièrement
décorés de majolique bleue et blanche, sont dus au
maître artisan Abdoullah Djinn qui réalisa aussi la
mosquée de l’Ark.

La ressemblance de style est évidemment
frappante, mais les proportions sont ici plus importantes.

Les murs des iwan sont peints
de couleurs froides alors que les plafonds présentent des
couleurs chaudes.

Au fond du harem s’ouvre
une salle au plafond soutenu par dix colonnes de bois.

Dans la partie sud de la cour du harem
sont construits cinq iwans : quatre étaient destinés
à chacune des épouses légitimes du khan, le
cinquième, à gauche, légèrement plus
haut et plus large, plus richement décoré, était
celui du khan.

Chaque iwan est séparé
de celui qui lui est adjacent soit par une paroi pleine, soit par
une construction comportant une entrée surmontée d’une
fenêtre.

Chaque iwan comporte une colonne
en bois finement sculpté posée sur un socle en marbre.

Un disque de feutre a été
placé entre le socle en marbre et la colonne de bois
pour préserver des effets des tremblements de terre.

La partie nord du harem est réservée
aux servantes et aux concubines et présente, en étage,
une alternance de loggias et de parties pleines.

La décoration de l’ensemble
se caractérise essentiellement par des carreaux de
faïence à motifs géométriques et floraux
de tonalités bleue et blanche.

Les parois sont incrustées de
petits éléments de couleur vert jade qui rappellent
un symbole zoroastrien.

Le harem est inclus au Tach
Khavli, ou palais de pierre (1830-1838), situé dans la partie
Est d'Itchan Kala. Il a été construit par Alla Kouli
Khan.

Il est resté un lieu
de résidence des Khans jusqu'en 1880, quand Mohammed
Rahim Khan II revint à Kunya Ark.

Il comprend plus de 260 pièces.
La décoration a reçu le concours du céramiste
Abdoullah Djinn.

Les différentes parties de l’édifice
sont construites selon leur fonction et constituent un ensemble
compact regroupé autour de trois cours correspondant aux
trois fonctions principales...

A savoir : le harem (1830-1832)
recouvrant la moitié nord du palais, la salle de réception
ou Ichrat Khaouli (1832-1834), située dans le quart
sud-est, et la Cour de Justice ou Arz Khaouli (1837-1838)
recouvrant approximativement le quart sud-ouest.

Ces trois unités sont caractérisées
par les principes de la cour à iwan et de l’iwan à
une colonne, utilisé isolément ou de manière
groupée comme dans la cour du harem.




|