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Ouzbékistan - Sur la route de la soie - Juin 2022

Etape 16 - Nécropole de Shah I Zinda - Un site qui a su traverser les siècles

Mercredi 22 juin 2022. La nécropole du « Roi vivant », Shah-i-Zinda est une ruelle qui grimpe dans la colline d’Afrosyab et qui menait jadis aux portes de la ville antique.

Une rue peu ordinaire au bord de laquelle fut construit, au XIe siècle, le mausolée de Qassim-ibn Abbas, missionnaire musulman et cousin du prophète Mahomet arrivé en Sogdiane en 676 avec la première vague de conquérants arabes.

Qassim-ibn Abbas fut décapité par les infidèles alors qu’il était en prière, et la légende raconte qu’il se serait alors emparé de sa tête et serait descendu dans un puits menant au paradis où il présiderait une « cour des âmes » entouré de deux assesseurs.

La légende reprend le mythe zoroastrien des juges des Enfers : Mithra solaire, Srôsh et Rashn, ou encore celui du « Roi vivant » datant d’avant la conquête islamique, et qui raconte comment après sa mort, le roi Afrosyab continuait de régner dans le royaume des morts.

Les conquérants arabes et les missionnaires de l’islam s’approprieront ainsi de nombreuses croyances zoroastriennes, manichéennes ou nestoriennes pour en faire bénéficier les héros de la nouvelle religion.

Aux XIe et XIIe siècles, de nombreux tombes et mausolées furent construits près du mausolée du saint et de la grande mosquée qui le jouxtait.

Lors de la prise et de la destruction de la ville antique de Samarkand par les Mongols, seule la tombe de Qassim-ibn Abbas (aussi appelé Kussam ou Kutham) fut épargnée.

A l’époque timouride, aux XIVe et XVe siècles, les familles nobles et les membres de la famille de Tamerlan se firent construire des mausolées près de celui de Qassim-ibn Abbas.

La croyance islamique voulait que la proximité du tombeau d’un saint assure une protection dans l’au-delà.

Ces nouvelles constructions donnèrent à la rue sa configuration actuelle.

La rue paraît sombrer dans la terre car, au cours des siècles, les débris des bâtiments de l’ancienne cité mêlés de terre ont fait monter le niveau du sol de plusieurs mètres.

L’impression est encore plus saisissante de l’extérieur, quand on aperçoit les bulbes bleus sortir de la colline, tels d’énormes et insolites champignons.

L’itinéraire poétique qui va du grand pishtak au mausolée de Khodja Akhmad aurait plu aux romantiques...

C’est aussi une découverte des différentes techniques décoratives et de divers styles architecturaux du XIe au XVe siècle.

Le portail d’entrée, ou pishtak, est flanqué du premier chortak, petit passage surmonté d’une coupole que soutiennent quatre arches (littéralement : « chortak »), où l’on peut lire l’inscription suivante : « Cet ensemble majestueux a été construit par Abd-al-Aziz Khan, fils d’Oulough Begh, fils de Shakhrukh, fils de l’Emir Timour en l’an 838 de l’Hégire. » (1434-1435).

En fait, c’est Oulough Begh qui en fut le véritable constructeur au nom de son fils encore en bas âge.

A droite, la madrasa Davlet Kushbegi, datant du début du XIXe siècle, est transformée en boutique de souvenirs. A gauche de la madrasa, une mosquée datant du XIXe siècle.

Au pied des quarante marches de « l’escalier du paradis » ou « escalier des pêcheurs », se trouve une mosquée avec iwan et colonnades finement sculptées où les croyants viennent écouter les prières de l’imam. C’est à cet emplacement qu’aurait été décapité Qassim-ibn Abbas.

L’escalier mène au mausolée de Kazy Zade Roumi, à gauche, construit entre 1420 et 1435 pour le précepteur d’Oulough Begh.

Considéré comme le Platon de son époque, Kazy Zade Roumi ne serait en fait pas enterré ici : le squelette découvert dans le mausolée était celui d’une femme, peut-être la nourrice de Tamerlan.

Il s’agit du plus grand édifice de l’ensemble. La salle de prière et le mausolée sont surmontés de deux très hautes coupoles.

La beauté de l’ensemble ne doit pas faire oublier de compter les marches de l’escalier, à l’instar des pèlerins, qui les comptent de nouveau au retour. S’ils trouvent un chiffre différent, ils risquent de ne pas pouvoir accéder au paradis… à moins de remonter quarante fois l’escalier à genoux en récitant un verset du Coran à chaque marche.

L’escalier fut construit au XVIIIe siècle, à l’emplacement des anciennes murailles entourant Samarkand à l’époque prémongole. Il monte au second chortak, datant du XIXe siècle et érigé à l’emplacement de l’ancienne muraille d’Afrosyab.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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