Etape 5 - Samarcande
- Au coeur de la place du Registan
Mardi 21 juin 2022.
Après le mausolée de Tamerlan, et après
une petite pause dans un café du centre (nous sommes accablés
de chaleur !), nous prenons la direction de la place du Régistan,
la véritable perle de Samarcande !

Les deux immenses lions placés
face à la place en gardent farouchement l'accès et
annoncent la couleur...

Enfin, de l'autre côté
de la route, passé l'immanse portique qui en garde
l'accès, voici donc la place du Régistan.

La plage du Régistan
(« place des sables ») est un ensemble architectural,
considéré comme l’un des plus grands d’Asie
Centrale, situé dans la ville de Samarcande, à l’Est
de l’Ouzbékhistan.

Symbole du pays et site le plus connu
du pays, il s’agit d’un trio de médersas
(universités théologiques musulmanes) aux mosaïques
exceptionnelles se faisant face et surmontés de magnifiques
dômes de couleur bleue.

A la croisée des chemins
empruntés par les commerçants venus de Russie, de
Perse, d’Occident et de Chine, elle fut très fréquentée
pendant les années fastes de la route de la soie.

Les médersas qui se
trouvent sur la plage du Régistan se nomment Oulough Beg,
Cher-Dor et Tilla-Qari.

Jadis, le Régistan était
le coeur de Samarcande, et une foule compacte et bigarrée
s'activait autour des multiples échoppes qui parasitaient
les madrasas.

L’infatigable voyageuse suisse,
Ella Maillard, avait eu la chance, lors de son passage à
Samarkand en 1932, de loger dans la madrasa Tilla Kari, dont les
cellules accueillaient alors les visiteurs de passage.

Moins hospitalière,
la madrasa Chir Dor, quant à elle, servait de lieu de détention
pour les basmatchi – musulmans qui s’opposaient au pouvoir
soviétique – en attente d’exécution.

Ici, comme autour du Gour Emir, les maisons
ont été démolies pour faire place nette. On
pourrait penser au décor d’un théâtre
déserté...

Les trois immenses et superbes madrasas
Oulough Begh, Chir Dor et Tilla Kari bordent une grande
esplanade vide et, sur le quatrième côté, un
peu en retrait, s’élèvent des gradins qui accueillent
les visiteurs lors des spectacles son et lumières.

Au XIVe siècle, les
six grandes artères qui partaient des portes de la ville
se croisaient à cet emplacement, sur une vaste place de sable.

Non que le sable tapissât
l’ensemble de la place, mais on en jetait en abondance pour
absorber le sang versé lors des exécutions publiques.

Tamerlan voulut faciliter
le commerce et inciter les marchands, qui payaient de lourdes taxes,
à venir à Samarkand.

Il fit construire une rue
bordée de boutiques qui traversait la ville de part en part
et un immense bazar.

Continuant son œuvre,
sa femme, Tuman Aka, fit construire un tim, un grand marché
couvert à coupoles.

Sous le règne d’Oulough
Begh, au début du XVe siècle, le Registan
devint la place officielle de Samarkand.

Son nouveau statut s’accompagna
de grands travaux, on abattit le marché à coupoles
et on y construisit une madrasa, une khanaka, un caravansérail
et une mosquée.

C’était aussi une place
stratégique et, à la fin du XVe siècle,
alors que les ennemis encerclaient Samarkand, Babur, le dernier
des Timourides, avait installé son état-major au sommet
de la madrasa d’Oulough Begh, le véritable centre de
la ville.

A l’ouest, la madrasa Oulough
Begh, est la plus ancienne des trois. Construite entre 1417
et 1420, elle est reconnaissable à son minaret nord, légèrement
incliné, comme s’il peinait à soutenir le ciel,
rôle attribué à ces deux gigantesques minarets
de 33 m de haut qui flanquent le portail et n’accueillirent
jamais d’imams.

Les guides se plaisent à
raconter comment, lors de la restauration, les Russes tentèrent
sans succès de faire pivoter le minaret sur sa base pour
le remettre droit.

Le portail, orné d’une
mosaïque de briques cuites et de briques émaillées
aux couleurs du ciel, s’élève tel un immense
vaisseau en direction de la voûte céleste.

Spirales de majoliques, motifs
étoilés à cinq ou dix branches, quelques rares
touches de jaune, de vert… le regard se perd dans cette envoûtante
géométrie spatiale.

Les ailes comme les minarets
sont entièrement recouverts de girikh, des motifs géométriques.





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