Etape
30 - Au coeur du Tadrart rouge - Randonnée sur les dunes
de Moul N'Aga
Mardi 29 octobre 2024.
Le temps de m'équiper de mon sac photo et de ma gourde et
nous nous lançons dans l'ascension des grandes dunes
de Moul N'Aga.

Autant le dire tout de suite,
il faut entre 45 minutes et une heure de marche pour parvenir au
sommet du massif.

C'est long, parfois harassant, parfois
délicat (on marche tout le temps sur la crête
des dunes), et on finit rapidement par s'épuiser.

Mais alors quelle vue ! Partout les
grandes dunes de Moul N'Aga forment comme des vagues gigantesques
en plein milieu du Sahara.

Les dunes se déplacent
au gré des vents dominants et forment comme des
dos gigantesques sur lesquels il faut se déplacer pour avoir
un panorama complet sur l'horizon.

Pour faire plus simple, la
dune du Pyla à côté de Moul N'Aga apparaît
bien petite, c'est dire si ces dunes sont gigantesques.

Au départ, on se suit tous les
les uns après les autres, puis à mesure que
la marche se prolonge, le groupe finit par s'étirer.

Pour parvenir au sommet, il faut aussi
passer de dune en dune, passer d'une dune à l'autre
quand deux crêtes se rejoignent, l'idée étant
d'aller toujours plus haut.

Après cinq minutes de marche,
chacun s'arrête pour reprendre son souffle et profiter de
la vue exceptionnelle qu'offre ce panorama grandiose.

Pour ma part, je veux profiter
de la douce lumière de cette fin d'après-midi pour
multiplier les prises et créer des photos qui ont
du sens.

Pour donner ce côte artistique
aux photos, il n'y a qu'une solution, s'attacher seulement
aux formes et aux mouvements des dunes en prenant bien
soin d'éliminer le ciel sur les clichés.

Le rendu est plutôt pas mal,
c'est à coup sûr en tout cas les plus belles
photos du désert que j'ai pu prendre jusqu'à ce jour.

L'absence du ciel et la présence
humaine plongée dans cette solitude aride créent immédiatement
un sentiment d'immensité.

L'idée est aussi de
placer les figures humaines dans un immense panorama zébré
du mouvement et des formes des dunes.

Prendre un détail dans l'immensité,
raconter une histoire dans la photo, pour cela, il n'y a qu'un seul
moyen : utiliser un télé-objectif.

Avec le temps, j'ai compris que c'est
avec une longue focale qu'on fait les plus belles photos
de paysage, bien loin du cliché de l'objectif grand angle
qui veut tout avaler.

Là, au contraire, en prenant
un petit élément humain et en le plaçant
dans un paysage qui le dépasse, on raconte aussitôt
une histoire.

Et en l'absence d'élément
humain, on peut tout aussi s'attacher à un petit
détail que l'on va immédiatement mettre en valeur
grâce à la grande focale.

Cela peut-être un personnage,
mais ça peut tout aussi bien être un arbre,
un bosquet, des touffes d'herbes sauvages comme un tourbillon de
poussière qui vient donner aussitôt de la profondeur
et du mystère à la photo.

Photographier le désert, c'est
un peu comme photographier des bancs de brume au petit matin
au-dessus d'un lac ou d'une étendu d'eau.

Au lieu du brouillard, on piège
les poussières soulevées par le vent, les tourbillons
comme les grains de sable qui s'envolent au sommet des crêtes.

Mais a peut être tout simplement
le mouvement, les dunes successives qui se forment et créent
ce sentiment de déplacement.

Ou bien encore les traces des
pneus des voitures qui sillonnent les dunes, ou bien les pas humains
qui s'enfoncent dans le sable et qui déjà disparaissent.

Bref, il y a mille et une façon
de photographier le désert, de trouver des choses
à raconter dans une photo du Sahara pour aussitôt le
rendre vivant.








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